3 questions sur ce que fait le GPE pour que les filles restent à l’école
Aujourd'hui, un nouveau rapport sur les conséquences économiques du mariage des enfants est lancé par la Banque mondiale et le Centre international de recherche sur les femmes (CIRF). Le GPE a contribué au financement de cette recherche. Nous avons demandé à Louise Banham, spécialiste senior en éducation et chef d'équipe de l’éducation inclusive et des questions de genre au Secrétariat du GPE, d'expliquer les résultats du rapport et d’informer du travail que fait le GPE avec ses partenaires pour veiller à ce que les filles puissent rester à l'école
28 juin 2017 par Secrétariat du GPE
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Lecture : 10 minutes
Une élève répondant à une question à l'EPP d'ANOSISOA à Madagascar Crédit: GPE/Carine Durand

Aujourd'hui, un nouveau rapport (en anglais) sur les conséquences économiques du mariage des enfants est lancé par la Banque mondiale et le Centre international de recherche sur les femmes (CIRF). Le GPE a contribué au financement de cette recherche. Nous avons demandé à Louise Banham, spécialiste senior en éducation et chef d'équipe de l’éducation inclusive et des questions de genre au Secrétariat du GPE, d'expliquer les résultats du rapport et d’informer du travail que fait le GPE avec ses partenaires pour veiller à ce que les filles puissent rester à l'école.

Quelle est la pertinence du nouveau rapport de la BM / CIRF sur les impacts économiques du mariage des enfants ?

Louise Banham : Nombre d'entre nous connaissent les effets néfastes du mariage des enfants et les conséquences négatives qu'ils ont sur les 41 000 filles de plus qui, chaque jour à travers le monde, sont mariées avant l’âge de 18 ans (UNICEF 2014). Ce nouveau rapport met en lumière une nouvelle dimension importante, celle du coût économique du mariage des enfants et de sa contribution significative à l'extension des inégalités et de l'extrême pauvreté, en particulier dans les pays et les communautés les plus pauvres.

Comme le souligne le rapport, on peut observer les impacts du mariage des enfants à travers de multiples parcours et à travers des effets intergénérationnels. Que ce soit par les effets négatifs sur la santé et la nutrition des filles et des jeunes femmes, par le fait de leur proportion réduite au sein de la population active et des alternatives restreintes quant aux moyens de subsistance, ou par un niveau d’instruction et de réussite plus faible, il ne fait aucun doute que les coûts, à la fois pour les filles et la société, sont extrêmement élevés.

Ce rapport nous rappelle de manière opportune que les agences de développement, les parties prenantes et les communautés que nous cherchons à servir et à soutenir, peuvent bénéficier d'un partenariat et d'une approche intersectorielle pour réaliser nos objectifs et aborder des problèmes complexes tels que celui du mariage des enfants.

En effet, le GPE et nos partenaires doivent travailler ensemble si nous voulons mettre fin au mariage des enfants, faire en sorte que les filles et les jeunes femmes aillent à l'école, les aider à y rester et à y apprendre, et à réaliser leur vie et leurs aspirations professionnelles.

Dans quelle mesure le GPE a-t-il été impliqué dans le rapport ?

Louise Banham : Le GPE a fourni un soutien financier de plus de 1,5 million de dollars à la Banque mondiale pour mener cette recherche avec le CIRF ainsi que d'autres recherches dans des domaines clés d'intérêt relatifs à l'éducation sur une période de trois ans.

Le GPE soutient les pays les plus pauvres, et ce sont ces pays qui enregistrent les taux de mariage d'enfants les plus élevés.

Le mariage des enfants est plus courant au sein des communautés les plus pauvres, dans lesquelles les familles accordent en général la priorité à l'éducation d'un garçon au détriment de celle d'une fille, ou décident de marier une fille tôt, afin de compenser ce qui est perçu comme un fardeau économique.

À l'avenir, le GPE a convenu avec la Banque mondiale d’analyser les impacts économiques de l'éducation sur le mariage des enfants. Ce travail important aidera les pays du GPE à mieux comprendre la valeur de l’école et de l'éducation des filles dans différents domaines, notamment la santé, la nutrition et la violence ; la fécondité et la croissance de la population ; la prise de décision et les investissements ; ainsi que la participation à la population active.

Ce travail apportera de nouvelles données probantes pour éclairer les concertations sur les réformes des politiques du secteur de l'éducation, la prise de décision et les choix programmatiques. Il apportera également aux gouvernements des outils d'analyses des coûts visant à soutenir les investissements dans initiatives visant à permettre aux filles de rester à l'école.

Qu’a fait le GPE pour que les filles restent à l'école plus longtemps et qu'elles ne soient pas mariées trop tôt ?

Louise Banham : Notre Plan stratégique GPE 2020 a comme principe essentiel, l'atteinte de l'égalité entre les sexes ; et les thèmes de l'équité et de l'inclusion se retrouvent dans toutes nos activités. Mettre fin au mariage des enfants et faire en sorte que les filles restent à l'école est un objectif important et nécessaire à atteindre si nous voulons réaliser l’ODD 4 ainsi que d’autres ODD.

Le GPE a élaboré un Guide pour l'élaboration de plans sectoriels de l'éducation favorisant l’égalité des sexes visant à aider les pays à développer des connaissances sur l'égalité des sexes, à entreprendre une analyse des politiques et des programmes existants, et à planifier des stratégies plus efficaces du secteur de l'éducation à l'avenir en vue de favoriser l'égalité entre les sexes.

Six équipes-pays du Malawi, du Mozambique, de la Tanzanie, de l'Ouganda, de Zanzibar et du Zimbabwe ont participé à un atelier régional en mars 2017 en Tanzanie. Parmi les nombreuses questions soulevées au cours de l'atelier par les équipes-pays (comprenant des représentants du ministère de l'Éducation et de la Santé, des représentants des ONG, des partenaires donateurs et des spécialistes sur la question de genre), la violence basée sur le genre en milieu scolaire, les grossesses précoces, le mariage ainsi que le décrochage scolaire des filles ont été reconnus comme des défis importants pour la réussite des filles et des jeunes femmes à l'école. Un deuxième atelier régional sera organisé pour d'autres pays du GPE en Asie du Sud en octobre 2017.

Le GPE a publié un rapport sur les filles et l’égalité entre les sexes dans ses pays partenaires qui dresse un état des lieux sur la manière dont l'éducation des filles et les questions de genre sont incluses dans les plans sectoriels de l'éducation de 42 pays. Le rapport établit une base d'informations sur plusieurs thèmes décrits dans les plans sectoriels, dont les obstacles à l'éducation des filles. Sur les 42 plans sectoriels analysés, 15 ont cité le mariage précoce comme barrière et 12 ont cité la violence à l'école.

Les pays investissent dans un large éventail de stratégies axées sur la demande pour soutenir l'éducation des filles, notamment en recrutant davantage d’enseignantes, en octroyant des bourses d'études ou des allocations financières aux filles, en menant des campagnes de sensibilisation sur l'importance de les éduquer et de dispenser une formation en matière de genre aux communautés.

Les pays partenaires adoptent également des stratégies en fonction de l'offre, notamment en formant les enseignants sur les questions de genre, en développant des programmes et des manuels scolaires intégrant la notion de genre, en renforçant les capacités des comités de gestion scolaire et des clubs de filles.

D'autres stratégies importantes et efficaces incluent des cadres juridiques et politiques nationaux favorisant l'inscription des filles, mettant en place des points focaux en matière de genre dans les ministères de l'Éducation, et recueillant des données ventilées par sexe dans les systèmes d'information sur la gestion de l'éducation. Ensemble, ces stratégies aident les filles à aller à l'école, à y rester et à réussir.

Le GPE a également soutenu une revue de la littérature mondiale sur la violence basée sur le genre en milieu scolaire, et un rapport par pays, sur la violence basée sur le genre en milieu scolaire en Côte d'Ivoire, en Éthiopie, au Togo et en Zambie.

Ensemble, ces ressources, ces lignes directrices et ces investissements contribuent à faire en sorte que les filles restent à l'école et à mettre fin à la violence de genre en milieu scolaire et au mariage précoce.

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Commentaires

Bonjour
Est ce que le GPE existe au Cameroun ? Si oui comment le contacter afin de mener des actions qui vont impacter ma communauté ?

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