Atelier régional pour définir les priorités éducatives de la Guinée, du Mali et de la République centrafricaine

Les représentants de l'éducation des 3 pays partagent leurs réflexions à la suite d'un atelier pour favoriser une compréhension commune des processus du GPE et pour aider à définir les réformes prioritaires.

06 juillet 2023 par Secrétariat du GPE
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Lecture : 5 minutes
Une salle de classe de l'école Kigneko dans la région de Dabola, en Guinée. Crédit : GPE/Adrien Boucher
Une salle de classe de l'école Kigneko dans la région de Dabola, en Guinée.
Credit: GPE/Adrien Boucher

Le gouvernement Guinéen et le secrétariat du GPE ont organisé un atelier régional début mai 2023 à Conakry avec deux objectifs : développer une compréhension collective des processus du GPE dans le cadre de sa stratégie GPE 2025 dans trois pays – Guinée, Mali, République Centrafricaine – qui sont confrontés à des défis similaires ; et tirer parti des échanges entre pairs sur le choix des réformes prioritaires.

Le GPE 2025 encourage les discussions au niveau national au sein d'un groupe inclusif d'acteurs de l'éducation. Ensemble, ils analysent les facteurs favorables ainsi que les goulets d'étranglement à la transformation du système sur la base des documents, des données et des preuves existants dans le pays afin de déterminer une réforme prioritaire susceptible de catalyser et d'accélérer les progrès dans le secteur de l'éducation.

Voici, dans leurs propres mots, l'expérience des participants à l'atelier sur l'approche GPE 2025.

Comment les processus du GPE favorisent-ils un dialogue inclusif entre les partenaires et l'alignement de leurs ressources financières, techniques et opérationnelles sur les priorités politiques ?

Dedeou Ousmane SIDIBE
Une commission technique composée des cadres des ministères en charge de l’éducation – à savoir l’éducation nationale, la décentralisation, les finances, la formation professionnelle – la société civile, les partenaires techniques et financiers a été mise en place et a conduit à l’identification de la reforme prioritaire. Il y a eu plusieurs concertations entre les acteurs et au sein du groupe local, les partenaires de l’éducation. Un vrai dialogue s’est installé entre les parties prenantes de l’éducation et les priorités ressorties des discussions d'un atelier local ont porté essentiellement sur la formation initiale, la formation continue, et la gestion des enseignants.
Dedeou Ousmane SIDIBE
Ancienne ministre de l’Éducation nationale du Mali

En quoi le processus du pacte de partenariat du GPE est-il différent de ce qui se faisait avant ?

Dedeou Ousmane SIDIBE
Le processus ... nous a conduit à des conclusions et à des recommandations qui changent carrément du système classique du financement que nous connaissons. Parce que la société civile est intervenue, les syndicats des enseignants, les partenaires techniques et financiers, à qui nous allons demander de nous aider à financer ce nouveau partenariat ont été des éléments nouveaux pour nous pour ce qui concerne l’efficacité même et l’objectif général que nous voulons atteindre.
Dedeou Ousmane SIDIBE
Ancienne ministre de l’Éducation nationale du Mali
Julien BONGONO
Le processus proposé par le GPE a une durée de temps limitée. C’est contraignant pour l’équipe technique nationale qui est en train de faire le processus mais c’est avantageux puisqu’on ne se disperse pas. Avant, il y avait des étapes, rien que le diagnostic pourrait prendre un an et après la stratégie peut prendre un a deux ans. Là, c’est sur une durée limitée. Avec le nouveau processus du GPE, on a l’assurance que c’est inclusif. Tous les partenaires en éducation travaillent sur le processus. Et c’est en cela que c’est assez différent parce que le financement est un peu lié au fait de l’inclusivité, au fait de la participation de l’ensemble du secteur. Enfin, la canalisation que le GPE fait permet vraiment d’aller droit au but et d’être efficace.
Julien Bongono
Secrétaire Général du Ministère de l'Enseignement pré-Universitaire et de l'Alphabétisation, Guinée
Samuel FEIZOUNAM OUANFIO
Nous avons un plan sectoriel qui couvrait beaucoup plus de temps et la mise en œuvre posait beaucoup plus de problèmes et on n’arrivait pas à atteindre les objectifs avec les résultats escomptés. Avec le nouveau mode de financement GPE, nous identifions un changement, une réforme prioritaire que nous allons travailler pour permettre, à travers cette réforme, de transformer radicalement le système éducatif dans notre pays.
Samuel Feizounam Ouanfio
Directeur Général de l’Institut National de Recherche et d’Animation Pédagogiques (INRAP), Point Focal GPE, République centrafricaine

Comment ce processus a-t-il aidé à identifier une priorité susceptible de transformer le système éducatif ?

Julien Bongono
Ce processus effectivement nous a conduit à identifier une réforme prioritaire mais au départ ce n’était pas du tout évident. Quand nous avons commencé à travailler sur cette réforme prioritaire, nous avons tout de suite dit que notre réforme prioritaire pourrait être, par exemple, la scolarisation universelle et assurer l’éducation de qualité pour l’ensemble des élèves. On a vu tout de suite que c’est une reforme très vaste, quasiment tout ce que le secteur de l’éducation est amené à faire pendant plusieurs décennies encore. Mais le processus justement nous a permis de resserrer le champ.
En affinant le travail, il est apparu clairement que c’est un problème de déficit de qualité des enseignements-apprentissages à tous les niveaux. Ce qui fait qu’on voit aujourd’hui nos élèves qui sortent du système et qui n’ont pas de qualification. On a compris qu’il fallait prioriser la question enseignante. C’est comme ça qu’on est arrivé à obtenir cette réforme prioritaire sur la professionnalisation du corps enseignant avec une sensibilité sur le genre et sur les vulnérabilités – sur les handicaps – et donc, sur l’inclusion.
Julien Bongono
Secrétaire Général du Ministère de l'Enseignement pré-Universitaire et de l'Alphabétisation, Guinée
Mariama Dalando Diallo
La première étape, c’était l’analyse des facteurs favorables qui était aussi une forme d’auto-évaluation, un diagnostic organisationnel pour les différents acteurs de l’éducation. Puis il y a eu un dialogue. L’analyse s’est portée sur quatre principales thématiques : les données probantes, les politiques, suivi-planification sensible au genre, et la coordination sectorielle. Et enfin, on a évalué tout ce qui concernait les dépenses publiques dans l’éducation. C’est à travers des discussions et des échanges que nous sommes en phase de définir la réforme prioritaire qui va transformer le système éducatif en Guinée. C’est important de souligner que chacun a eu la parole – on a écouté chacun de nous.
Mariama Dalanda Bah
Programme CLE, Affaires mondiales Canada, PTF

Comment définiriez-vous la valeur ajoutée de GPE dans votre pays ?

Julien Bongono
Dans notre système, l’État débourse beaucoup d’argent sur le budget national consacré à l’éducation. 85% vont dans les dépenses du personnel. Ce sont les fonds, les contributions des partenaires – donc le GPE comme c’est le plus grand contributeur – qui participent vraiment à la transformation du système. C’est en cela que le GPE apporte une grosse valeur ajoutée dans notre système éducatif. On essaye de faire en sorte que la collaboration continue en faisant en sorte que tous les financements qui vont arriver atteignent directement les bénéficiaires pour plus de résultats – ce qui va attirer d’autres partenaires et ce qui va motiver aussi le GPE à augmenter ses enveloppes, ses financements. Voilà ce que le GPE nous apporte et c’est absolument crucial.
Julien Bongono
Secrétaire Général du Ministère de l'Enseignement pré-universitaire et de l'Alphabétisation, Guinée
Mariama Dalando Diallo
Le GPE a impulsé un dialogue entre des acteurs qui ne se parlent pas tout le temps forcément. Vraiment tous les acteurs, les décideurs du secteur éducatif ont eu l’occasion, l’opportunité d’échanger. On a vu les trois ministres de l’éducation mobilisés, même au niveau de la primature. Le coaching du GPE est présent. On ne nous a pas juste envoyé des documents en disant 'faites cela'. Il y a un échange qui est fait à chaque niveau.
Mariama Dalanda Bah
Programme CLE, Affaires mondiales Canada, PTF
Samuel Feizounam Ouanfio
Avec le travail que nous sommes en train de faire avec le GPE, cela va permettre à ce que nous puissions transformer le système éducatif de la République centrafricaine en mettant un accent particulier sur l’accélération de la scolarisation des filles.
Samuel Feizounam Ouanfio
Directeur Général de l’Institut National de Recherche et d’Animation Pédagogiques (INRAP), Point Focal GPE, République centrafricaine

Les trois pays ont tissé des liens et continuent de maintenir les échanges entre eux. Les prochaines étapes pour ces pays consistent à finaliser l’identification d’une réforme prioritaire, qui sera matérialisée à travers un pacte de partenariat, sur lequel tous les partenaires, y compris le GPE, s'aligneront pour supporter un réel changement du système.

Le soutien du GPE, associé à son approche de partenariat, aide ces pays à atteindre leur objectif de fournir une éducation de qualité à tous les enfants.

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