Elles peuvent aider les acteurs internationaux qui ne sont pas présents dans le pays à s'orienter dans l'économie politique locale et à identifier des partenaires de choix en première ligne. Ceci est particulièrement vrai dans le secteur de l'éducation, car c'est le secteur le plus financé par les fondations nationales.
En Colombie (en anglais) par exemple, les fondations nationales ont soutenu l'éducation avant tous les autres secteurs, à travers des financements d’un montant total de 221 millions de dollars US entre 2013 et 2018, soit 37 % du total des dons philanthropiques nationaux. En Afrique du Sud (en anglais), cette proportion a atteint 58 % (266 millions de dollars US au total) sur la même période.
4. Les fondations occupent une position unique pour catalyser les partenariats
Dire que les fondations privées favorisent la collaboration n’est pas nouveau. Cependant, selon l'analyse des réseaux (en anglais), le réseau de partenaires des fondations pour l'éducation est vaste et étendu, allant de la société civile et des mouvements communautaires au secteur privé, en passant par les organisations multilatérales et les gouvernements locaux et nationaux, sans oublier les liens étroits tissés avec d'autres bailleurs de fonds du secteur de l'éducation.
De nouvelles données montrent que les fondations œuvrant pour l'éducation mobilisent de plus en plus ce type d'acquis pour soutenir la viabilité financière de leurs bénéficiaires et de leurs partenaires, par exemple en facilitant les connexions avec d'autres bailleurs de fonds privés ou internationaux, ou en rendant plus aisé l’adoption de solutions éprouvées par les collectivités locales lorsque cela est possible.
Il ne fait aucun doute que le secteur philanthropique de l'éducation évolue rapidement et diversifie ses rôles et ses niveaux d'ambition. Les fondations s'engagent dans le plaidoyer pour influencer les politiques et le changement social, produisent des connaissances par le biais du suivi et de l'évaluation, connectent les communautés et œuvrent à la viabilité financière de leurs bénéficiaires et partenaires.
Des ambitions plus larges en termes d'impact et d'échelle s'accompagnent toutefois de défis, notamment à la lumière des préoccupations existantes concernant la responsabilité et la légitimité de la philanthropie dans le changement de politique publique.
Le secteur philanthropique en général, et la philanthropie dans le secteur de l'éducation en particulier, ont encore du chemin à parcourir pour accroître la transparence, adhérer à des normes de suivi et d'évaluation de haute qualité, explorer les connexions avec les écosystèmes de financement qui évoluent vite dans les pays en développement, et traduire l'intention de collaboration en une pratique soutenue d'engagement avec les gouvernements, les bailleurs de l’APD et les parties prenantes au niveau local.