Augmenter le financement intérieur de l’éducation pour atteindre l’ODD4
Une nouvelle note politique détaille les efforts entrepris par le GPE pour que les pays en développement investissent davantage et mieux dans l’éducation.
25 octobre 2016 par Karen Mundy, UNESCO Institute of Educational Planning, et Raphaelle Martinez, GPE Secretariat
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Lecture : 8 minutes
Des jeunes élèves apprenant ensemble à l'école publique d'Annai au Guyana. Crédit: GPE/Daisuke Kanazawa

La Commission internationale sur le financement de l'éducation dans le monde estime que, pour atteindre une génération d’apprenants et satisfaire les besoins des enfants et des jeunes en matière d’éducation, les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire devront quasiment tripler leur investissement dans l’éducation d’ici 2030, pour passer des 1,2 trillion de dollars actuels à 3 trillions de dollars.

Couverture de la note politique sur l’engagement du GPE en matière de financement intérieur de l’éducation

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Couverture de la note politique sur l’engagement du GPE en matière de financement intérieur de l’éducation

Le GPE publie aujourd’hui sa nouvelle note politique sur le financement intérieur, qui souligne les efforts positifs engagés par de nombreux pays partenariat dans la mobilisation de leurs ressources intérieures, afin de relever ce défi du financement.

Depuis 2003, le GPE a alloué plus de 4,6 milliards de dollars aux pays en développement, avec le souci d’une planification et d’une gestion financière rationnelles. Cependant, comme le montre la commission, l’investissement dans l’éducation est inadéquat, que ce soit au niveau national ou international.

Tandis que l’aide extérieure joue un important rôle pour combler les déficits de financement, la mobilisation des ressources intérieures est de loin la plus importante source de financement de l’éducation de base.

Les pays partenaires du GPE augmentent leur financement destiné à l’éducation

Puiser dans les recettes intérieures pour financer l’éducation permet un financement plus prévisible et durable des réformes prévues.

Et les partenaires du GPE affichent des résultats. Le Cadre de résultats du GPE et la collecte continue des données indiquent que, pour l’exercice fiscal 2015, près de 47 % des pays partenaires du GPE ont consacré 20 % ou plus du total de leurs dépenses publiques à l’éducation. Vingt-six pour cent supplémentaires avaient augmenté leurs dépenses depuis 2014.

En moyenne, les pays en développement partenaires du GPE ont augmenté le pourcentage du total des dépenses publiques consacrées à l’éducation de 15,2 % à 16,6 % entre 2003 et 2013, 1,04 % de plus que les pays à revenu faible et intermédiaire de l’ensemble du monde.

Les dépenses publiques en termes de pourcentage du PIB ont augmenté, passant de 3 % à 3,9 % (0,47 % de plus que les pays à revenu faible et intermédiaire de l’ensemble du monde).

Le message de notre nouvelle note politique est clair : de nombreux pays partenaires du GPE tendent à répondre au défi de la mobilisation des ressources intérieures, et le GPE est prêt à soutenir une performance encore meilleure.

Des avancées grâce au partenariat

En tant que premier pacte mondial pour l’éducation, la stimulation des dépenses intérieures consacrées à l'éducation a toujours été essentielle à la stratégie et aux cadres directeurs du GPE.

La République démocratique du Congo (RDC), pays partenaire du GPE, est un exemple des avancées incitées par le Partenariat. Malgré le poids d’un conflit prolongé, le pays s’est engagé en 2010 à offrir une éducation gratuite de qualité à tous les enfants. Le Gouvernement a alors considérablement augmenté le financement intérieur destiné à l’éducation, doublant quasiment l'allocation budgétaire consacrée au secteur, pour passer de 9 % en 2010 à 17,8 % en 2014.

Le GPE a soutenu la RDC dans le développement d’un plan d’éducation de qualité sur la base d'une analyse et d’une planification financières crédibles, ce qui a permis d'attirer les financements intérieurs et extérieurs, afin d'améliorer le système éducatif. Le taux d’achèvement du primaire a augmenté, passant de 61 % en 2010 à 67 % en 2014, manifestation de l’effort redoublé en faveur des enfants congolais.

Le soutien du GPE au financement intérieur pour l’éducation

Comme l'illustre l'exemple de la RDC, le GPE crée des incitations pour que les pays en développement partenaires augmentent les investissements dans l’éducation, afin de renforcer l'ensemble des systèmes éducatifs au moyen d’une planification sectorielle éclairée par des données fiables, d’un dialogue politique efficace et inclusif et d’un suivi pour une responsabilité mutuelle et une meilleure utilisation des fonds.

  • Les pays partenaires du GPE préparent des plans sectoriels de l’éducation de qualité qui comprennent une analyse des tendances financières actuelles, un cadre budgétaire rationnel et des hypothèses, afin de dépasser les contraintes financières pouvant entraver une mise en œuvre efficace.
  • Le modèle de financement du GPE basé sur les résultats fait de notre financement un levier d’augmentation du financement intérieur : pour recevoir la première tranche de 70 % des financements pour la mise en œuvre de programmes, les pays en développement partenaires s’engagent à financer leur plan sectoriel de l’éducation et à augmenter progressivement l’allocation budgétaire intérieure consacrée à l’éducation pour qu’elle atteigne 20 % du budget national.

Garantir la responsabilité mutuelle

Au moyen de revues sectorielles conjointes périodiques, les groupes locaux des partenaires de l'éducation, menés par le Gouvernement, entreprennent un examen complet et basé sur des données probantes de l’utilisation des ressources financières pour la mise en œuvre du plan sectoriel de l’éducation.

Les organisations de la société civile, avec des financements provenant du Fonds de la société civile pour l’éducation, du GPE, jouent un rôle clé dans la responsabilisation des Etats en matière de financement de l'éducation et de gestion financière rationnelle. Les organisations de la société civile effectuent un suivi budgétaire et utilisent leurs constats dans des campagnes de sensibilisation et des campagnes médiatiques, et également pour faire pression sur les parlementaires et les ministres des finances.

Le GPE agit également pour renforcer la collecte des données financières et les capacités de gestion des pays partenaires. Depuis 2013, le Programme d’activités mondiales et régionales du GPE a fourni 2,1 millions de dollars de financement à l’ISU, l’ IIPE et au Pôle de Dakar de l’IIPE, afin d’améliorer les systèmes nationaux de transmission des données sur les flux des financements consacrés à l’éducation en provenance de toutes sources en Ouganda, au Sénégal, en Guinée, au Zimbabwe, en Côte d’Ivoire, au Népal, au Laos et au Vietnam.

Le GPE reste concentré sur l'augmentation et l'amélioration du financement de l'éducation

Les tendances positives observées en matière de recettes dans les pays en développement (passées de 1,5 trillion de dollars en 2000 à 7 trillions de dollars en 2011) sont encourageantes, tandis que le GPE œuvre pour mobiliser davantage de ressources intérieures pour l’éducation.

Pourtant, avec 121 millions d’enfants et de jeunes en âge de fréquenter le primaire et le premier cycle du secondaire non scolarisés et une croissance démographique rapide, les pays en développement partenaires sont confrontés à l’impérative nécessité d'augmenter le financement de l'éducation.

Par la mise en œuvre du plan stratégique GPE 2020, le Partenariat continue à renforcer la focalisation mondiale sur le financement intérieur et à promouvoir l'augmentation et l'amélioration du financement de l'éducation.

Pour en savoir plus : Note politique sur l’engagement du GPE en matière de financement intérieur de l’éducation

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