Bonne nouvelle pour le Comité directeur ODD-Éducation 2030
Les membres du Comité directeur ODD-Éducation 2030 rassemblés à Paris cette semaine auront de nombreux sujets à aborder, mais également de quoi se réjouir, en particulier en ce qui concerne toutes les données déterminantes qui permettront le suivi des avancées sur la voie des objectifs mondiaux en matière d’éducation.
08 décembre 2016 par Silvia Montoya, UNESCO Institute for Statistics, et Dankert Vedeler, Ministry of Education and Research - Norway
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Des élèves levant la main pour répondre à une question dans une salle de classe au Mozambique. Crédit : GPE/Arnaldo Langa

Les membres du Comité directeur ODD-Éducation 2030 rassemblés à Paris cette semaine auront de nombreux sujets à aborder, mais également de quoi se réjouir, en particulier en ce qui concerne toutes les données déterminantes qui permettront le suivi des avancées sur la voie des objectifs mondiaux en matière d’éducation.

Il se passe tellement de choses. Le cadre de résultats de l’ODD 4 – Éducation 2030 prend forme. Les pays du GPE et les organisations internationales sont en train d’établir d’importantes fondations, notamment grâce au Groupe consultatif technique (GCT). Celui-ci crée en effet un consensus autour du cadre, et œuvre afin de garantir que le suivi des avancées et la création de bases de références commencent dès 2017, tel qu’il est annoncé dans un blog récent.

Mettre en place des structures et des outils

L’Alliance mondiale pour la mesure de l’apprentissage (GAML), créée cette année, se concentre sur une nouvelle méthodologie de suivi des avancées pour l’indicateur d’ODD 4.1.1 qui suit la proportion d’enfants et de jeunes ayant des compétences minimums en lecture et mathématiques à trois moments clés de leur parcours scolaire : les premières années, la fin du cycle primaire et la fin du premier cycle du secondaire. L’indicateur 4.1.1 était initialement considéré comme un indicateur de niveau III, car il n’impliquait pas de méthodologie établie, et plus de 50 % des pays de chaque région ne le relevaient pas. Ainsi, il n’aurait pas été relevé au niveau mondial en 2017.

La bonne nouvelle est que l’ISU, via la GAML, a trouvé une solution aux problèmes méthodologiques, et que la proposition vient d’être approuvée par le Groupe inter-institutions d’experts sur les indicateurs ODD (IAEG-SDGs). Lors d’une réunion récente, le Groupe a décidé de promouvoir l’indicateur 4.1.1 du niveau III au niveau II pour les deux derniers points de mesure (fin du cycle primaire et fin du premier cycle du secondaire).

Ce changement reflète davantage qu'une solution technique : il a en effet des implications politiques majeures.

Nous aurons ainsi pour la première fois une base de référence en 2017 portant sur la mesure de l'acquisition des niveaux de compétence minimums en lecture et en mathématiques des enfants et des jeunes adolescents à la fin du cycle primaire et du premier cycle du secondaire, sur la base d’un ensemble de critères harmonisés établi par la majorité des pays participant aux évaluations régionales et internationales.

Ce progrès ouvre également la voie à un indicateur avancé possible, directement au cœur de l’agenda de l’ODD 4 : veiller à ce que tous les enfants puissent aller à l’école et apprendre.

De nombreuses parties prenantes, notamment la Commission de l’éducation, encouragent le développement d’un indicateur avancé qui reflèterait l’accès à, et la qualité, de l'éducation. Il combinerait l’indicateur 4.1.1 (proportion d’enfants ayant les compétences minimums en lecture et en mathématiques à la fin du cycle primaire) et le taux d’achèvement pour les enfants en âge d'être scolarisés dans le primaire et / ou le taux d’enfants de ce groupe d’âge non scolarisés – ces statistiques étant toutes produites par l’ISU.

Dans le cadre de suivi mondial de l’ODD 4 et pour garantir qu'aucun enfant n'est laissé pour compte, l’IAEG va consulter une liste d’indicateurs additionnels, comprenant soit le taux d’enfants non scolarisés soit le taux d’achèvement.

Les connaissances sur le financement de l’éducation restent limitées

Il y a également une reconnaissance croissante de la nécessité d’effectuer un suivi au niveau financier, le suivi des financements de l’éducation, quelle qu’en soit la source. Nous devons savoir si l’on dépense les ressources suffisantes pour atteindre l’ODD 4 et si ces ressources sont dépensées de façon équitable et efficace.

Malgré l’intérêt d’un tableau clair et complet sur qui dépense quoi, la communauté éducative internationale et les planificateurs nationaux sont cependant confrontés à d’importantes lacunes pour tout ce qui concerne les données relatives au financement de l’éducation.

En juin de cette année, par exemple, seuls 41 pays étaient en capacité de transmettre des données sur un indicateur clé de l’ISU, celui portant sur les dépenses publiques consacrées à l'éducation en part de PIB. Comme le remarque un blog de septembre, il est pratiquement impossible, en l’état actuel des choses, de calculer ce qui est dépensé pour l'éducation de chaque enfant dans le monde.

De nombreux pays ne répondent pas aux questionnaires internationaux sur le financement de l’éducation – qu’il s’agisse de la collecte des données entreprise par l’OCDE ou de celles de l’ISU. Pour remédier au problème, l’ISU est en train de développer, en étroite collaboration avec le Partenariat mondial pour l’éducation et le Groupe de la Banque mondiale, une stratégie globale afin d’améliorer l’utilisation des données financières.

Le fait que de nombreux pays ne transmettent pas de données sur leurs dépenses en matière d’éducation ne signifie pas que les sources de telles informations sont inexistantes.

Il suffit de les harmoniser et de les utiliser correctement ; c’est la raison pour laquelle l’ISU les recherche pour certains pays en utilisant des sources d’information existantes qui lui permettront de compléter les réponses. Les pays pourront alors valider les résultats. Résultat final : une meilleure couverture des données.

Collaborer pour recueillir des données de qualité

L’ISU œuvrera aux côtés de la Banque mondiale, qui recueille des données financières au moyen de son initiative BOOST, afin de faciliter l’accès aux données budgétaires. L’objectif est de trouver des moyens de convertir les données de BOOST afin qu’elles soient utilisées dans le questionnaire de l’ISU et pour les Comptes nationaux de l’éducation (CNE) qui aident les pays à dresser un tableau complet du financement de leur éducation et à améliorer à la fois politiques et planification.

Cette nouvelle stratégie commencera par examiner les dépenses publiques en matière d’éducation en pourcentage du PIB et en part des dépenses publiques totales, ainsi qu’en dépenses publiques par élève.

Simultanément, l’ISU améliorera la qualité des données sur les dépenses privées en matière d’éducation – en d’autres termes ce que dépensent les familles pour l’éducation de leurs enfants – en développant une approche d'harmonisation des données actuellement disponibles et en fournissant des directives pour les futures collectes de données. Grâce à cette nouvelle approche, l’IUS sera en mesure, en 2017 et pour la première fois, de produire l’indicateur 4.5.4 sur les dépenses privées.

Diversifier les sources de données afin d’atteindre les plus marginalisés

Les enquêtes auprès des ménages offrent un énorme potentiel d’enrichissement des données administratives recueillies par l’ISU. Ces données peuvent être agrégées – ou en tranche et en coupe – par un ensemble de questions clés relatives à l’équité dans l’éducation.

Cette agrégation agit comme une loupe – elle éclaire dans quelle mesure les enfants handicapés sont scolarisés, par exemple, ou les effets de la pauvreté sur la participation à l'éducation et les résultats de l’apprentissage.  

L’ISU a créé le Groupe inter-institutions sur les indicateurs d’inégalité dans l’éducation (IAG-EII). Celui-ci rassemble des partenaires au sein des Nations unies pour fixer les normes et définitions nécessaires à la mobilisation de ces sources dans le but de les utiliser pour des indicateurs comparables au niveau international.

Comme point de départ, le Groupe est en train de deviser des moyens pour améliorer la qualité et la couverture d’indicateurs clés, tels que : les taux d’achèvement, les taux d’enfants et de jeunes non scolarisés et les taux d’élèves trop âgés pour l'année scolaire dans laquelle ils sont scolarisés.

Des données pour atteindre l’objectif ultime : des enfants qui vont à l'école et apprennent

On espère simultanément étendre le type des données de l’éducation recueillies par ces enquêtes, qui ne sont pas spécifiquement conçues pour le secteur éducatif.

En travaillant en partenariat avec les pays et les organisations internationales, nous trouverons les moyens de mieux utiliser les données existantes (par des définitions communes) dans un but de comparaison et de modifier les types de questions posées afin d'étendre l'ensemble des renseignements disponibles. Ceci est essentiel pour effectuer un suivi de l’équité en matière d’éducation.

L’ISU poursuivra ses efforts auprès des pays et partenaires dans toutes ces initiatives. Ensemble, elles constituent un moyen vers une fin et nous propulsent ainsi plus près de notre objectif final. Celui-ci n'est ni un indicateur ni un tableau particulier, mais bien un enfant dans une classe, en train d'apprendre ce dont il aura besoin pour une vie d’adulte épanouie et productive.

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