Burkina Faso : à la croisée des efforts de planification et de suivi de l’éducation
Le mois dernier, 70 représentants des partenaires du secteur de l’éducation du Burkina Faso se sont réunis durant 4 jours à Koudougou, à 1 heure de route à l’ouest de Ouagadougou, la capitale. La raison : la revue sectorielle conjointe annuelle du secteur, conviée par Jean Martin Coulibaly, Ministre de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) du pays.
14 juin 2016 par Sven Baeten, GPE Secretariat, et Marc-Antoine Percier, Global Partnership for Education
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Lecture : 8 minutes
Ecole publique de Wayalghin à Ouagadougou au Burkina Faso. Crédit: GPE/Olivier Badoh

Le mois dernier, 70 représentants des partenaires du secteur de l’éducation du Burkina Faso se sont réunis durant 4 jours à Koudougou, à 1 heure de route à l’ouest de Ouagadougou, la capitale. La raison : la revue sectorielle conjointe annuelle du secteur, conviée par Jean Martin Coulibaly, Ministre de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) du pays.

Selon l’ensemble des participants, la revue sectorielle conjointe est l’évènement annuel le plus important pour la planification et le suivi du secteur. Pour de nombreux participants, la revue conjointe représente une occasion unique de participer au dialogue politique et de partager la réalité des défis et des réussites de la mise en œuvre du plan sectoriel sur le terrain.

De la planification au suivi

Le Partenariat mondial pour l'éducation a été créé en 2002 en tant que cadre multilatéral visant à renforcer les plans sectoriels de l’éducation des pays partenaires, améliorer l’efficacité de l’aide, coordonner l’appui externe et mobiliser les financements nécessaires pour atteindre les objectifs d’éducation pour tous. Depuis 2002, ces objectifs restent au cœur du partenariat et en 2014, le GPE a modifié son modèle de financement pour mettre l’accent sur la qualité des plans sectoriels de l’éducation.

Les critères du modèle de financement du GPE renforcent l’étape de planification sectorielle, mais le suivi de la mise en œuvre des plans sectoriel est tout autant essentiel. C’est pourquoi le GPE recommande aux pays en développement partenaires de préparer un rapport annuel de mise en œuvre de leurs plans sectoriels et sur les progrès réalisés dans le secteur. Il est préférable que ce rapport soit préparé avant la tenue de la revue conjointe du secteur ou d’un mécanisme similaire de suivi de la mise en œuvre de la stratégie.

Toujours innover pour améliorer la qualité des rencontres

Les participants à la revue sectorielle conjointe du Burkina Faso

Les participants à la revue sectorielle conjointe du Burkina Faso

Crédit photo: GPE/Marc Antoine Percier

Le Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) du Burkina Faso convie depuis près de quinze ans l’ensemble des partenaires au développement du secteur, à participer aux revues sectorielles conjointes.

Se basant sur les leçons tirées des expériences passées, le MENA continue à renouveler son approche et à penser de manière innovante la préparation et la conduite de ces rencontres annuelles. Pour la revue de cette année, le nombre de participants a été réduit (de 180 à 70) pour permettre plus de profondeur aux discussions, principalement basées sur les documents distribués à l’avance aux participants. Une nouvelle structure de réunion a également été introduite, encourageant une dynamique d’échange entre les groupes thématiques instaurés.

Après une présentation en plénière des rapports annuels d’exécution physique et financière de mise en œuvre du plan sectoriel pour l’enseignement de base au cours du premier jour, les organisateurs ont répartis les participants en cinq groupes thématiques, afin de traiter de manière approfondie des questions relatives à l’accès, la qualité, l’éducation non formelle, la gestion financière et pilotage du système.

Chaque groupe thématique a consacré la deuxième journée de travail à évaluer l’état de mise en œuvre des recommandations de la revue sectorielle précédente, et à identifier des recommandations et thèmes à considérer en priorité pour l’année 2016. Au cours du troisième jour, deux représentants de chaque groupe ont présenté leurs conclusions aux autres groupes.

Les recommandations de chaque groupe thématique, consignées dans des rapports finaux, ont été consolidées par un comité de rédaction de l’Aide-Mémoire de la revue, soumis à validation et signature par Jean Martin Coulibaly, le ministre de l’éducation.

Les revues sectorielles conjointes au cœur du modèle du GPE

Les revues sectorielles conjointes s’inscrivent dans un cadre plus large de dialogue politique et de suivi sectoriel qui comprend au Burkina Faso : le groupe local des partenaires de l’éducation (le Cadre Partenarial), les groupes thématiques de travail et le groupe de suivi du fond commun.

Si l’on observe une grande hétérogénéité dans la nature et la forme que prennent les revues sectorielles conjointes dans les pays partenaires du GPE, elles sont toutefois considérées par l’ensemble des parties prenantes du secteur comme un mécanisme essentiel pour le suivi des performances et l’évaluation de la mise en œuvre des stratégies de développement.

Les recommandations émises lors des revues pour redresser le cours des différentes réformes menées à l’échelle d’un pays sont autant d’éléments qui nourrissent la prise de décision pour ajuster les politiques éducatives et en renforcer leur efficacité.

En ce sens, les revues sectorielles conjointes sont au cœur du modèle du Partenariat mondial, en tant qu’instruments essentiels de dialogue politique inclusif basé sur des données empiriques, de cadre de responsabilité mutuelle et d’appui à la mise en œuvre de plans sectoriels de l’éducation de qualité.

Le Secrétariat du Partenariat mondial a entrepris, au cours des dernières années, diverses initiatives et études en lien avec les revues sectorielles conjointes, et les responsables pays au Secrétariat assistent, dans la mesure du possible, aux revues sectorielles organisées dans les pays qu’ils couvrent.

Si la mission du Secrétariat peut témoigner de l’expérience du Burkina Faso dans la conduite de ces revues, il faut aussi reconnaitre la demande croissante de nombreux pays partenaires à un meilleur accompagnement pour renforcer leur efficacité. En consultation avec ses partenaires, le Secrétariat va développer un guide technique pour la préparation et la tenue des revues sectorielles conjointes dans les prochains mois. La longue et riche expérience du Burkina Faso ainsi que les informations collectées durant la mission du Secrétariat sera utile dans ce projet, et pourra bénéficier à bien d’autres pays partenaires.

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