Comment les pays utilisent-ils les données pour guider leurs politiques éducatives ?

Comment utiliser les données pour élaborer des politiques qui garantissent à tous les enfants, même les plus défavorisés, de jouir de leur droit d'apprendre ? Découvrez comment des pays comme le RDP lao, la Géorgie et la Mongolie y parviennent.

10 août 2021 par Peggy Kelly, UNICEF
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Lecture : 4 minutes
Des élèves dans une salle de classe. UNICEF
Des élèves dans une salle de classe.
Credit: UNICEF

Ce blog a été précédemment publié sur le site web de GPE KIX.

Les données peuvent-elles servir de base pour élaborer des politiques éducatives qui assurent à tous les enfants, même les plus défavorisés, de jouir de leur droit d’apprendre ?

Le projet MICS-EAGLE, acronyme de Multiple Indicator Cluster Survey (MICS) data to advance Education Analysis and Global Learning for Equity (EAGLE), a aidé des pays à y parvenir dès la première année de sa mise en œuvre.

Ce projet, autrefois intitulé Utiliser les données pour améliorer l’équité et l’inclusion dans l’éducation, est financé par le Partage de connaissances et d’innovations (KIX) du Partenariat mondial pour l’éducation et vise à aider les pays à mieux utiliser leurs données sur l’éducation, notamment pour élaborer de meilleures politiques éducatives et mener des actions de plaidoyer fondés sur des preuves.

Au moins trois pays (le Laos, la Mongolie et la Géorgie) ont déjà montré comment l'usage de ces données les a aidé à guider leurs politiques en matière d’éducation. Ce blog présente les résultats qu'ils ont obtenus jusqu'ici.

Comment fonctionne le projet ?

Le projet MICS-EAGLE aide d'abord les pays à créer des fiches d’information sur l’éducation qui fournissent des renseignements fondés sur des données sur des aspects tels que les taux d’achèvement des études et de décrochage scolaire, les taux d'inscription des enfants dans le préscolaire, l'acquisition des compétences de base et l’accès aux outils d’apprentissage à distance.

Ces pays peuvent ensuite organiser des ateliers nationaux pour interpréter et diffuser ces renseignements dans le but de les intégrer aux plans de développement du secteur de l’éducation et à d’autres documents politiques.

Conclusions de l'étude menée au Laos

Au Laos, la nécessité d’accroître l’accès à l’éducation de la petite enfance, en particulier pour les enfants pauvres et ceux des zones rurales, a été mise en évidence par les données du projet MICS-EAGLE avant d’être finalement intégrée aux recommandations politiques du pays en matière d'élaboration de politiques éducatives.

À la suite de l’atelier national qui y a été organisé, plusieurs documents politiques clés, dont le neuvième plan de développement du secteur de l’éducation et des sports du pays, ont été modifiés afin de donner la priorité à l’équité en matière d’éducation pour les enfants pauvres.

La citation suivante, tirée dudit plan, reflète clairement les conclusions du rapport national du projet MICS-EAGLE (en anglais) : « Malgré une augmentation de la participation des enfants des 20 % des ménages les plus pauvres, la plupart des enfants qui fréquentent les garderies et les programmes préscolaires proviennent toujours des zones urbaines et des zones rurales bien desservies. Les données indiquent que les enfants les plus pauvres et ceux des zones rurales ont moins de chances d'accéder à l’éducation de la petite enfance (EPE), tout comme ceux dont les mères sont moins instruites. »

Source: Country Report: Lao PDR Social Indicator Survey II 2017 MICS, 2020
Source : Country Report: Lao PDR Social Indicator Survey II 2017 MICS, 2020

Conclusions de l'étude menée en Mongolie

En Mongolie, les données du projet MICS-EAGLE ont contribué à faire ressortir les éléments essentiels à un plan sectoriel de l’éducation qui vise à assurer un accès équitable à l’éducation aux enfants handicapés ou ayant des difficultés fonctionnelles.

Au cours de l’atelier national, les participants ont évoqué des questions liées à la qualité de l’éducation et aux disparités dans les taux de réussite, les taux de scolarisation et les taux nets ajustés de fréquentation scolaire entre les enfants ayant des difficultés fonctionnelles et ceux qui n’en ont pas.

Les données ont, par exemple, révélé que 10 % des enfants en âge de fréquenter le secondaire et présentant des difficultés fonctionnelles ne sont pas scolarisés, contre seulement 3 % pour les autres enfants. Le gouvernement de Mongolie a pris en compte ces données dans son Plan de développement du secteur de l’éducation à moyen terme à l'horizon 2030 qui, pour la première fois, met l’accent sur la qualité de l’éducation et la garantie d’un accès équitable à l’éducation aux enfants défavorisés, dont les enfants handicapés.

Source: MICS-EAGLE Factsheet, Mongolia, Forthcoming
Source: MICS-EAGLE Factsheet, Mongolia, Forthcoming

Conclusions de l'étude menée en Géorgie

Le cas de la Géorgie est d’autant plus remarquable que le pays a poussé son initiative politique un peu plus loin et a adopté une loi visant à assurer le suivi des enfants non scolarisés ainsi que de ceux qui risquent de décrocher.

Le nouveau programme exige que les chercheurs en éducation, les décideurs et les prestataires de services collaborent pour analyser les données sur les enfants non scolarisés et définir l’ensemble des facteurs éducatifs, sociaux ou économiques qui mènent les enfants à abandonner l’école.

Source: MICS-EAGLE Factsheet, Georgia, 2020
Source: MICS-EAGLE Factsheet, Georgia, 2020

Lors de l’atelier national organisé dans le cadre du projet en Géorgie, les parties prenantes de l’éducation ont utilisé les données de la fiche d’information sur la Géorgie pour attirer l’attention sur les aspects socioéconomiques des facteurs qui poussent les enfants à décrocher.

En Géorgie, les enfants en âge de fréquenter le secondaire et issus des ménages les plus pauvres sont cinq fois plus nombreux à ne pas être scolarisés que les enfants issus des ménages les plus riches (20 % contre 4 %). En s’appuyant sur de telles données, l’atelier a formulé des recommandations qui ont été transmises au ministère de l’Éducation et des Sciences, qui ont finalement été adoptées.

Il ne s’agit là que de quelques exemples de la manière dont le projet MICS-EAGLE améliore la qualité des données sur l’éducation et les oriente vers la prise de décisions éclairées. L’objectif ultime de ces politiques fondées sur les données probantes est d’améliorer les possibilités d’éducation de tous les enfants à travers le monde, en particulier ceux qui en ont le plus besoin.

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