Donner aux plus jeunes enfants la meilleure chance de s’épanouir
Les bases du développement et de l’apprentissage se créent au cours des cinq premières années de la vie. Comme le souligne la nouvelle note d'orientation sur la protection et l’éducation de la petite enfance, les programmes destinés aux jeunes enfants permettent d’obtenir de meilleurs résultats d'apprentissage et peuvent même contribuer à améliorer la santé et les revenus futurs.
13 décembre 2016 par Karen Mundy, UNESCO Institute of Educational Planning
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Lecture : 13 minutes
Des enfants chantant et dansant dans leur salle de classe à l'école pré-primaire Jean de la Mennais, dans le district de Burera au Rwanda. Crédit : GPE/Alexandra Humme

Les bases du développement et de l’apprentissage se créent au cours des cinq premières années de la vie.

Leurs composantes essentielles sont notamment une santé et une alimentation de qualité, un milieu familial bienfaisant et protecteur, ainsi qu’une stimulation cognitive au travers de jeux positifs et d’une interactivité spontanée entre l’enfant et la personne qui en est responsable.

Comme le souligne la nouvelle note politique sur la protection et l’éducation de la petite enfance, les programmes destinés aux jeunes enfants permettent d’obtenir de meilleurs résultats d'apprentissage et peuvent même contribuer à améliorer la santé et le futur revenu. Par ailleurs, les programmes de protection et d’éducation de la petite enfance peuvent augmenter l’efficacité des systèmes éducatifs en améliorant la préparation des enfants à la scolarité en primaire, avec, par conséquent, moins de redoublements et de décrochage.

Si d’importantes avancées ont déjà été faites, il reste de nombreux défis à relever pour améliorer l'accès à des services de protection et d’éducation de la petite enfance de qualité.

  • Il reste encore plus de 150 millions d’enfants dans le monde âgés de 3 à 5 ans qui n’ont pas accès à l’éducation préscolaire, et plus de 80 % des enfants dans les pays à faible revenu.
  • La question du financement demeure un des principaux défis : comparé aux autres domaines de l’éducation, le financement de la protection et l’éducation de la petite enfance n’a pas suivi le rythme de croissance de la scolarisation.
  • Les enfants les plus pauvres et les plus marginalisés, qui bénéficieraient le plus de programmes de protection et d’éducation de la petite enfance de bonne qualité, sont ainsi fréquemment laissés pour compte.
  • Les conflits constituent un obstacle croissant, avec moins de 5 % des enfants ayant accès à l’éducation préscolaire dans certains pays touchés par les conflits.

Le GPE s’est engagé à soutenir la protection et l’éducation de la petite enfance dans ses pays partenaires

Policy brief. GPE’s work for early childhood care and education

Note d'orientation. Le travail du GPE pour la protection et l’éducation de la petite enfance

CLIQUEZ ICI POUR TELECHARGER (en anglais)

Au cours des quatre dernières années, le GPE s’est progressivement davantage concentré sur la protection et l’éducation de la petite enfance pour en faire un domaine clé de son plan stratégique, le GPE 2020. Le cadre des résultats du GPE comporte ainsi deux indicateurs focalisés sur l’impact recherché par le Partenariat en matière de protection et d’éducation de la petite enfance :

  • L’indicateur 2 : Augmentation du nombre d’enfants de moins de 5 ans connaissant un bon développement en termes de santé, d’apprentissage et de bien-être psychosocial.
  • L’indicateur 6 : Augmentation du taux brut de scolarisation préscolaire.

Le soutien à la planification et l’analyse sectorielles de la protection et l’éducation de la petite enfance

Le GPE soutient la protection et l’éducation de la petite enfance en investissant dans des plans sectoriels de l’éducation renforcés, grâce à la mobilisation de fonds pour leur financement, et en favorisant un dialogue politique et un suivi efficaces et inclusifs.

Grâce au Guide pour la préparation d'un plan sectoriel de l'éducation développé conjointement avec l’Institut international de planification de l’éducation de l’UNESCO et du Guide pour l’évaluation d’un plan sectoriel de l’éducation complémentaire développé avec l’UNESCO, l’UNICEF et la Banque mondiale, le GPE contribue à créer une feuille de route afin de soutenir la généralisation de la PEPE dans les plans sectoriels de l'éducation.

L’intégration de la protection et l’éducation de la petite enfance est un critère important pour l’endossement d’un plan sectoriel de l’éducation par les partenaires de développement et l’accès à des financements additionnels du GPE.

Le GPE soutient l’échange des bonnes pratiques

Le GPE est activement impliqué dans le soutien apporté au partage des connaissances et des bonnes pratiques sur la base de faits probants, ainsi que dans la recherche de solutions aux défis de la protection et l’éducation de la petite enfance dans des ateliers techniques, et des événements et conférences organisés par les pairs.

À ce jour, le plus grand financement du GPE en matière de connaissances (un financement au titre du programme d’activités mondiales et régionales de 8,5 millions de dollars) soutient le projet Préparation et apprentissage des jeunes enfants du Pacifique (PEARL) axé sur la protection et l’éducation de la petite enfance et la recherche en matière d’apprentissage précoce de la lecture dans la région du Pacifique.

En partenariat avec la Banque mondiale, le projet a organisé le plus grand recensement à ce jour des indicateurs de préparation à la scolarité parmi les enfants âgés de 3 à 5 ans aux îles Tonga et aux Tuvalu, et prévoit de recueillir des données similaires aux Samoa et aux Kiribati.

Plus de dix pays en développement partenaires utilisent les financements du GPE pour améliorer les systèmes de gestion et d'informations qui contribuent à mesurer la qualité et les résultats en matière de protection et l’éducation de la petite enfance.

Par exemple, le Ministère de l’Éducation de la République kirghize, en partenariat avec la Banque mondiale et l’UNICEF, a utilisé un financement du GPE pour mesurer la préparation des enfants à l’apprentissage sur la base de l’Instrument de mesure du développement de la petite enfance.

Un financement de la protection et l’éducation de la petite enfance très faible

S’appuyant sur les références internationales et régionales précédentes, la Déclaration d’Incheon portant sur l’Agenda 2030 pour l’éducation dans le monde recommande que les états consacrent entre 4 % et 6 % de leur produit intérieur brut (PIB) et / ou au moins 15 % à 20 % du total de leurs dépenses publiques à l’éducation.

Bien qu’une référence similaire n’ait pas été fixée pour la protection et l’éducation de la petite enfance, les données suggèrent qu’un investissement public d’au moins un pourcent du PIB est nécessaire pour garantir des services de protection et d’éducation de la petite enfance de qualité. La moyenne des dépenses nationales consacrées à l’enseignement préscolaire représente moins de 0,1 % du PIB dans les pays en développement.

Les estimations actuelles indiquent que pour atteindre la cible de l’ODD 4.2 (un an d’enseignement préscolaire à tous les enfants), les financements devront être quasiment multipliés par sept, pour passer de 4,8 milliards à 31,2 milliards de dollars annuels.

Le GPE augmente le financement de la protection et l’éducation de la petite enfance

Pour répondre à ces défis, le GPE a accru son financement en matière de protection et d’éducation de la petite enfance. Depuis 2002, le Partenariat a en effet investi environ 180 millions de dollars de financements pour soutenir plus de 30 pays en développement partenaires à mettre en œuvre des composantes de protection et d’éducation de la petite enfance dans leurs plans sectoriels de l’éducation.

Les composantes de protection et d’éducation de la petite enfance des financements du GPE couvrent des montants allant de 1 à plus de 20 millions de dollars. Ces financements du GPE permettent aux pays d’améliorer la protection et l’éducation de la petite enfance en :

  • développant des directives politiques et des normes en matière de services,
  • formant les enseignants et animateurs préscolaires,
  • construisant et rénovant des salles de classe,
  • établissant des systèmes d’évaluation de l’éducation des jeunes enfants,
  • distribuant des matériels pédagogiques,
  • soutenant l’éducation des parents et les programmes communautaires d’éducation des jeunes enfants,
  • organisant des campagnes de sensibilisation sur les bénéfices de la protection et l’éducation de la petite enfance.

Plusieurs pays ont consacré la totalité des financements du GPE pour la mise en œuvre de programmes à des activités de protection et d’éducation de la petite enfance : la Guyane, la République kirghize, la Moldavie, la Mongolie et le Nicaragua.

Le soutien à la protection et l’éducation de la petite enfance dans les pays touchés par la fragilité et les conflits

Les conflits constituent un obstacle croissant aux services de protection et d’éducation de la petite enfance. Le GPE vise à proposer des solutions pratiques dans ce type de contexte. Près de la moitié des pays en développement partenaires bénéficiant actuellement d’un financement du GPE comprenant des composantes de protection et d’éducation de la petite enfance est touchée par la fragilité et les conflits.

Les conflits et la fragilité ont un impact négatif sur la capacité des pouvoirs publics et des familles à faire accéder les jeunes enfants aux opportunités de protection et d’éducation de la petite enfance. Les mécanismes de financement habituels ne facilitent pas les opérations de nombreux partenaires de développement dans ces pays, en particulier dans les contextes instables ou dangereux. Le GPE considère cependant que celles-ci sont hautement prioritaires.

En Ouganda, par exemple, dans le cadre d’un programme élargi d'efficacité des enseignants et des établissements scolaires, le GPE soutient le déploiement d’un programme de certification des enseignants de protection et d’éducation de la petite enfance, la révision de la politique et des directives en matière de protection et d’éducation de la petite enfance et un plan chiffré des modèles existants dans l'offre de protection et d’éducation de la petite enfance.

Au Nigéria, les enfants des états du nord ont peu ou aucun accès à l'éducation préscolaire, et les activités des insurgés et les attaques d'écoles constituent une menace directe à leur scolarisation, en particulier pour les filles. Le GPE apporte donc un soutien technique et un financement de 7,65 millions de dollars en partenariat avec les ministères de l’Éducation, USAID et la Banque mondiale pour améliorer les matériels pédagogiques d'enseignement et d'apprentissage dans les établissements d’éducation préscolaire et promouvoir l'implication des parents et des responsables dans le développement des jeunes enfants.

Une nouvelle initiative pour renforcer la protection et l’éducation de la petite enfance

Le GPE a joué un rôle unique en soutenant les pays en développement afin qu'ils intègrent la protection et l’éducation de la petite enfance dans leurs plans sectoriels de l'éducation et continue de s'impliquer dans de nombreux pays pour la mise en œuvre des plans, avec une attention particulière portée sur les moyens d’atteindre les groupes marginalisés, qu’il s’agisse des familles nomades, des enfants ayant des besoins spécifiques ou de ceux qui sont touchés par la fragilité et les conflits.

Au cours des prochains mois, le GPE lancera une nouvelle initiative : la BELDS (Initiative pour l'amélioration de l’apprentissage et du développement des jeunes enfants à grande échelle), qui vise à accumuler des connaissances et échanger les bonnes pratiques en matière de renforcement de la protection et l’éducation de la petite enfance au sein des systèmes éducatifs nationaux.

La BELDS apportera également un soutien technique et financier pour obtenir de meilleures données et renforcer la planification sectorielle et le suivi en matière de protection et d’éducation de la petite enfance.

Il est nécessaire de poursuivre l’exploration de ce qui fonctionne afin d’améliorer la protection et l’éducation de la petite enfance, en particulier dans les pays touchés par la fragilité et les conflits, mais aussi de déployer les approches efficaces qui obtiennent des résultats.

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