Éducation, genre et santé : l’indispensable conciliation
Prévu pour le 6 septembre prochain, l'édition 2016 du Rapport mondial de suivi de l'éducation, s'attarde sur la nécessité impérieuse d’un développement social inclusif, si nous voulons créer un avenir durable pour tous
18 mai 2016 par Aaron Benavot, Global Education Monitoring Report
|
Lecture : 7 minutes
Une salle de classe avant le déjeuner dans une école primaire du Laos. Crédit: GPE/Stephan Bachenheimer

Même si les objectifs du millénaire pour le développement se sont ralliés autour d’efforts communs concernant la santé, l’éducation, l'eau et les installations sanitaires, l’accès universel à ces services de base est loin d’être effectif. L'accent mis sur la satisfaction de ces besoins fondamentaux, est à nouveau à l'ordre du jour des objectifs du développement durable.

Et l'appel à satisfaire de manière simultanée tous ces besoins n'a jamais été aussi fort. La santé pâtira du manque d’eau potable et d’installations sanitaires ; une connaissance limitée en matière de nutrition, favorisera les retards de croissance chez les enfants et l’augmentation des taux de mortalité infantile.

De même, des enfants affamés n’apprennent pas de la même manière qu’ils le feraient s’ils avaient l’estomac plein car, comme dit l’adage : « ventre affamé n’a point d’oreille ». De plus, en raison des inégalités persistantes, les aspects liés au genre occupent toujours une place importante parmi tous ces défis.

Étudier comment l'éducation soutient tous les objectifs de développement

Les similitudes et différences entre ces divers secteurs font partie des thèmes sur lesquels l'édition 2016 du Rapport mondial de suivi sur l'éducation s’attardera. Intitulé L’éducation, la durabilité et l’agenda pour le développement après 2015, son lancement est prévu pour le 6 septembre de cette année, et il se penche sur la nécessité impérieuse d’un développement social inclusif, si nous voulons créer un avenir durable pour tous.

Nous commençons nos efforts de sensibilisation auprès de nouveaux publics cette semaine à Copenhague, à l’occasion de la Conférence Women Deliver, afin de mettre en pratique ce que nous prêchons. Rassemblant des intervenants du GPE, d’ONU Femmes, du NORAD, du FNUAP et de la Wellbeing Foundation, nous présenterons les tendances de certains de nos premiers résultats et nous solliciterons les expériences personnelles des différents intervenants, lors des activités de travail collaboratif.

Notre rapport confirme que l'éducation des mères a des effets intergénérationnels considérables sur la santé et la fertilité, à même de transformer les sociétés. Il étaye le fait que l'éducation maternelle est l'un des principaux déterminants de la mortalité infantile, indépendamment du revenu familial.

Des mères plus instruites sont plus susceptibles de rechercher des soins prénataux, une assistance médicale de qualité pour leurs accouchements, les vaccinations et des soins médicaux modernes pour leurs jeunes enfants.

Elles exposeront également moins leurs nourrissons et enfants à des risques sanitaires, en adoptant des comportements sains, tels que faire bouillir de l’eau et éviter les aliments dangereux.

L’éducation permet de bâtir des sociétés plus saines

De même, la diffusion de l'éducation transforme profondément les communautés, en modifiant les préférences familiales, les normes sociales et les pratiques culturelles, ce qui peut conduire à des niveaux de fécondité plus bas, facilitant ainsi l'investissement dans la santé, la nutrition et l'éducation des enfants. 

Des programmes spécifiques d'éducation non formelle peuvent être efficaces pour aider les femmes à planifier les accouchements par exemple, ainsi qu’à mieux espacer les naissances. De même, l'éducation peut permettre aux femmes d’avoir une plus grande influence sur la prise des décisions relatives au nombre de naissances souhaitées par exemple, ce qui donnera à leurs enfants de meilleures chances de survie jusqu'à l'âge adulte.

Essayons d’être plus pratiques. Les écoles peuvent servir de cadre de prestation de services clés liés à la santé, tels que les repas scolaires, les campagnes de déparasitage ou les programmes eau, assainissement et hygiène (WASH) par exemple.

Les programmes scolaires en matière d’éducation à la santé, notamment sur la santé sexuelle et reproductive, ou la prévention de l'obésité, peuvent être améliorés. En outre, ces interventions en milieu scolaire ont montré une amélioration, non seulement dans le domaine de la santé et de l'éducation, mais aussi en termes de résultats relatifs à l’égalité entre les sexes. Les difficultés d'accès aux installations sanitaires dans les écoles, peut particulièrement affecter les filles et les femmes, par exemple.

Unissons nos forces pour améliorer le sort des filles et des femmes

Lancé conjointement par l'UNESCO, le FNUAP et ONU Femmes, le programme d'Autonomisation des adolescentes et des jeunes femmes par l'éducation, est un bel exemple de la manière dont un travail collaboratif peut aider à surmonter les obstacles communs à la satisfaction des besoins fondamentaux auxquels sont confrontées les populations les plus marginalisées dans le monde.

Il prévoit une approche intégrée pour promouvoir l'éducation, l'égalité des sexes et la santé, en vue de parvenir à l'autonomisation des adolescentes et des jeunes femmes.

L’importance du genre en matière d’inégalités dans l’accès aux soins de santé et à l'éducation, nécessite une meilleure compréhension de la perception du genre, davantage comme une construction sociale que comme un fait biologique. Selon ONU Femmes, cela suppose de l’aborder sous trois aspects, notamment : réduire le désavantage des femmes sur le plan socio-économique, résoudre le problème des stéréotypes liés au genre et les violences basées sur le genre, et renforcer les structures spécialisées, l’opinion et la participation des femmes. Ce fut un plaisir d’inviter ces intervenants à prendre la parole sur ces sujets fondamentaux lors de cet événement, et de nous assurer que nous parlons tous d’une seule voix.

Nous devons penser différemment, et nous adresser à de nouvelles cibles, afin de surmonter ces obstacles communs, en vue d’un progrès qui profite à tous. Le fait est que la grande majorité de la population mondiale n'a pas accès aux types de services évoqués de manière implicite dans les objectifs de développement durable.

C’est la raison pour laquelle, le Rapport mondial de suivi sur l’Education est présent à cette édition de la Conférence Women Deliver. Nous espérons y rencontrer nombre d’entre vous, afin qu’ensemble, nous réfléchissions à de nouvelles voies en vue de réaliser les objectifs que nous nous sommes fixés à l’horizon 2030. 

Lire aussi

Commentaires

un article très bien développé

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas divulguée. Tous les champs sont requis

Le contenu de ce champ sera maintenu privé et ne sera pas affiché publiquement.

Texte brut

  • Global and entity tokens are replaced with their values. Explorer les jetons disponibles.
  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.