Le Comité du Prix Nobel de la Paix a entendu l’appel des enfants

En cette Journée internationale des Droits de l’Homme, deux des plus importants défenseurs des droits de l'enfant au monde sont à Oslo pour recevoir le Prix Nobel de la Paix.

10 décembre 2014 par Tove R. Wang, Save the Children
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Lecture : 6 minutes
A primary classroom in Cambodia. Credit: GPE/Natasha Graham

En cette Journée internationale des Droits de l’Homme, deux des plus importants défenseurs des droits de l'enfant au monde sont à Oslo pour recevoir le Prix Nobel de la Paix. L’un d’eux, Kailash Satyarthi, est un ambassadeur des droits de l’enfant depuis des décennies. L’autre, Malala, est la plus jeune personne à recevoir le Prix Nobel de la Paix.

Dans sa déclaration officielle, le Comité Nobel a souligné la lutte des lauréats contre l’oppression des enfants et des jeunes et pour le droit à une éducation de qualité pour tous les enfants.

La récompense qu’ils partagent aujourd’hui n’est pas seulement une reconnaissance des droits inviolables de l’enfant mais également une source d’inspiration pour nous tous qui poursuivons la lutte pour le droit à l’éducation des enfants.

Le droit à l'éducation des enfants est encore bafoué

Un bien trop grand nombre d’enfants dans le monde se trouve encore dans l'incapacité d'aller à l'école et d'apprendre. Pour beaucoup, c’est une question de pauvreté et d’exclusion sociale. Ces enfants sont ceux pour lesquels Kailash Satyarthi œuvre sans relâche. D’autres ont vu leur éducation interrompue par la guerre et le conflit.

Le plus dérangeant est surtout le nombre d'enfants et de jeunes attaqués parce qu’ils vont à l’école, parce que l'idée que les jeunes soient informés et capables de prendre des décisions en toute autonomie et de déterminer leur propre avenir est perçue comme une menace.

Malala Yousafzai est la plus célèbre de ces enfants, victime d’une balle dans la tête à l’âge de 15 ans parce qu’elle allait à l’école et demandait à ce que les autres puissent en faire autant. Elle leur a donné un visage et une voix. Et quelle voix !

Son premier discours en anglais lors de son invitation à l’Organisation des Nations unies l’été dernier restera gravé à jamais dans notre mémoire, tant il a démontré le pouvoir de l’éducation dans une formule : « Un enfant, un enseignant, un crayon et un livre peuvent changer le monde. »

Les directives internationales pour protéger l’éducation

Que l’attaque d’écoles soit délibérée ou non, le droit à l’éducation est bafoué, et des générations d'enfants et de jeunes en paient les conséquences. Les Directives de Lucens constituent une précieuse contribution pour tenter de limiter les effets dévastateurs des conflits sur l’éducation. Elles ont été élaborées par la Coalition mondiale pour la protection de l’éducation contre les attaques, et leur soutien gagne du terrain avec la participation active et leur mise en œuvre par les gouvernements norvégien et argentin.

Le fait que le droit des enfants à l’éducation est négligé se traduit également par le manque de financement du secteur.

Moins de 2 % du financement d’aide humanitaire en 2013 a été consacré à l’éducation, et la communauté internationale est loin d’avoir tenu les engagements pris en septembre 2012 lors de l’événement l’Éducation sans délai.

Négliger l’éducation des enfants, c’est ne pas entendre leur voix. Nombreux sont ceux qui, au sein des communautés de réfugiés, qu’il s’agisse des enfants ou de leur famille, réclament le droit à l’éducation. Save the Children et le Conseil norvégien pour les réfugiés ont publié une étude pour recueillir le témoignage des déplacés internes et des réfugiés sur leurs priorités dans les situations d’urgence, et par la suite.

Hear it from the Children” reflète la voix de plus de 250 enfants, parents et représentants des communautés au sein de projets d’éducation soutenus par l’Initiative des Enfants pour la Paix de l'Union européenne à Masisi, dans le Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC) et Dollo Ado en Éthiopie.

L’éducation est une priorité pour ceux qui sont en situation d'urgence ou touchés par la guerre. Pour faire écho aux propos d’un garçon de 15 ans en RDC, « Sans l’école, on n’a pas de choix dans la vie, on essaie juste de survivre. »”

C’est cette notion même que Kailash Satyarthi et Malala Yousefzai ont traduit en action politique. Le Comité du Prix Nobel l’a entendue et honorée.

J’ai hâte de la célébrer aux côtés de milliers d’enfants à Oslo.

Tove R. Wang est Présidente-Directrice générale de Save the Children Norvège. Save the Children Norway.

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