Le Partenariat mondial pour l’éducation et l’agenda de l’éducation pour l’après-2015
Dans les derniers mois, des réunions de haut niveau à Incheon, Oslo et Addis-Abeba ont fixé le cadre pour la réalisation de l'objectif commun d'une éducation inclusive, équitable, et de qualité pour tous.
30 juillet 2015 par Alice Albright, GPE Secretariat
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Lecture : 9 minutes
Séance plénière de clôture de la troisième Conférence internationale sur le financement pour le développement. Addis-Abeba 2015 (c) UNDESA / Shari Nijman

Nous sommes dans une période cruciale pour l'avenir de l'éducation mondiale. Ces derniers mois, des réunions de haut niveau à Incheon, Oslo et Addis-Abeba ont défini le cadre pour la réalisation de notre objectif commun: une éducation inclusive, équitable et de qualité pour tous.

Elles ont également reconnu le rôle central du Partenariat mondial pour l'éducation en tant qu’organisateur clé, coordonnateur et partenaire de mise en œuvre de l’agenda de l'éducation pour l’après-2015.

Le Partenariat mondial est de plus en plus considéré comme un modèle pour le renforcement de la coopération au développement consacré à l'éducation et à la mobilisation de fonds supplémentaires. 

Le Forum mondial sur l’éducation, Corée

Tout d'abord, à Incheon en Corée, leaders et décideurs politiques pour l’éducation au niveau international ont unifié leurs vues en faveur d’un nouvel agenda de l’éducation ambitieux pour l’après-2015. 150 ministres venus du monde entier, ainsi que de nombreuses institutions multilatérales telles que le Partenariat mondial pour l'éducation, des organisations de la société civile et des organisations non gouvernementales, sont parvenus à un consensus général pour mettre en œuvre le Cadre d’action Éducation 2030.

Les participants ont voulu transmettre un réel sentiment d'urgence et d'ambition en matière d’éducation pour les 15 prochaines années:

« Conscients de l’urgence, nous nous engageons en faveur d’un agenda pour l’éducation unique et renouvelé qui soit holistique, ambitieux et mobilisateur, qui ne laisse personne de côté. Cette nouvelle vision trouve sa pleine expression dans l’ODD 4 proposé : « Assurer une éducation inclusive et équitable de qualité et promouvoir des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie pour tous », et dans les cibles correspondantes. »

La Déclaration d'Incheon recommande que le Partenariat mondial pour l'éducation soit co-organisateur et partenaire de mise en œuvre de l’agenda de l'éducation pour l’après-2015 - officialisant le rôle clé du Partenariat mondial aux côtés des agences de l'ONU et de la Banque mondiale.

Le Sommet d’Oslo

Début juillet, le gouvernement norvégien a accueilli le Sommet d'Oslo sur l'Éducation pour le développement. Cette réunion de haut niveau s’est penchée sur la façon d’inverser la tendance négative de l'appui financier international pour l'éducation ainsi que sur l'éducation des filles, la qualité de l'apprentissage et l'éducation dans les situations d'urgence et de crises - des défis critiques si nous voulons parvenir à l'éducation universelle d'ici 2030.

La Commission de haut niveau sur le financement de l’éducation mondiale a annoncé une mesure très opportune afin de répondre aux besoins de financement du secteur. La Commission, présidée par Gordon Brown, l'Envoyé spécial des Nations Unies pour l'éducation, redynamisera le plaidoyer pour l’investissement en faveur de l'éducation, identifiera des moyens plus efficaces, responsables et coordonnés pour déployer des ressources, et examinera diverses sources de financement, dont la mobilisation de ressources intérieures, des partenariats non-traditionnels, des financements novateurs ainsi que le secteur privé.

Le Partenariat mondial pour l'éducation se réjouit de travailler en étroite collaboration avec la Commission de financement, qui communiquera ses conclusions en septembre 2016.

Le Sommet d'Oslo a aussi été l’occasion de discuter des besoins de financement mondial consacrés à l’éducation dans des situations d’urgence et de crise prolongée. Actuellement, 37 millions d’enfants et de jeunes ne sont pas scolarisés à cause de conflits, de catastrophes, de déplacements et d’épidémies. Beaucoup d’entre eux manqueront l’école pendant des mois, voire des années, compromettant ainsi leur propre avenir et celui de leur pays.

Un groupe d’ambassadeurs, dans le but de faire progresser l'action mondiale en faveur de l'éducation dans les situations d'urgence et de crises, a convenu d'un ensemble de principes qui réaffirment les engagements existants. Le groupe examinera également les modalités de financement, notamment un nouveau fonds pour soutenir l'éducation dans les situations d'urgence. Le groupe devrait faire ses recommandations avant le Sommet humanitaire mondial en 2016.

Soutenir les enfants dans les pays fragiles et touchés par un conflit est l'un des objectifs stratégiques du Partenariat mondial. Près de la moitié des financements du GPE en 2014 ont été attribués à des pays fragiles et touchés par un conflit.

Le Partenariat mondial est déterminé à travailler avec des partenaires clés sur cette question, ainsi qu’à aider à développer des structures opérationnelles nécessaires pour soutenir et financer l'éducation en situation d'urgence et dans les crises prolongées.

Le financement consacré au développement, Addis-Abeba

Une semaine après le sommet d'Oslo, les chefs d'État et de gouvernement, les ministres de développement et des finances du monde entier se sont réunis à Addis-Abeba en Ethiopie pour discuter du financement de TOUS les nouveaux objectifs mondiaux – dont l’objectif 4 sur l'éducation. Le document final de la conférence a reconnu un Partenariat mondial pour l’éducation renforcé et optimisé comme un dispositif central de mise en œuvre.

Dans le Programme d'action d'Addis-Abeba de la troisième Conférence internationale sur le financement pour le développement, 193 pays ont convenu d’ « accroître les investissements et la coopération internationale pour permettre aux enfants de suivre un enseignement préscolaire, primaire et secondaire gratuit, inclusif et de qualité, notamment par l'intensification et le renforcement des initiatives, telles que le Partenariat mondial pour l'éducation (GPE). »

Notre premier défi, et le plus important pour parvenir aux nouveaux objectifs ambitieux de l'éducation, est sans aucun doute celui du financement. Le déficit du financement externe pour la réalisation d'un cycle complet d'éducation de qualité pour tous les enfants est estimé à environ 39 milliards $US par année d'ici 2030.

Peu importe l’angle sous lequel vous abordez la question, l'argent investi dans l'éducation au niveau mondial n’est pas suffisant et donc limite les progrès. Alors que 39 milliards semble être un chiffre considérable, il sera réalisable si des fonds externes sont mobilisés par des donateurs traditionnels et non traditionnels. Nous devons élargir la communauté des donateurs, notamment en impliquant les pays émergents en tant que donateurs et les organisations philanthropiques. Si cela se produisait, nous pourrions facilement combler cet écart.

Le modèle opérationnel du Partenariat mondial pour l'éducation s’est développé au cours des dix dernières années et je peux dire avec confiance que le partenariat est prêt et capable d'intensifier ses opérations. Le nouveau plan stratégique du GPE (2016-2020) permettra d'aligner encore plus étroitement nos objectifs et nos priorités au nouvel objectif de développement durable pour l'éducation. Sa réalisation dépendra des donateurs traditionnels, et des nouveaux accroissant leurs engagements financiers, identifiant des moyens novateurs pour mobiliser les ressources, ainsi que les pays en développement augmentant leurs propres dépenses consacrées à l'éducation, et en nous assurant tous que l'argent soit dépensé efficacement.

Je tiens à remercier mes collègues et partenaires du GPE à travers le monde pour les mesures importantes que nous avons adoptées ensemble à Incheon, Oslo et Addis-Abeba - et je me réjouis de poursuivre cette collaboration. Je me réjouis aussi de travailler avec de nouveaux partenaires qui sont également engagés à veiller à ce que tous les enfants reçoivent une éducation de qualité, quel que soit le lieu où ils vivent.

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