Tenir compte des menstruations est essentiel
Dans les pays en développement, des femmes et des filles comme Maureen font face à de sérieux défis quand il s'agit de gérer leurs menstruations. Souvent, cela se fait au détriment de l'éducation. Afripads, aide les filles et les femmes ougandaises à mieux gérer leurs menstruations.
09 mars 2017 par Caitlin Gruer, Plan International USA
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Lecture : 8 minutes
Maureen, une jeune élève ougandaise. Crédit: Plan International
Maureen, jeune ougandaise de 16 ans a manqué beaucoup de cours à cause de ses règles : « Mes menstruations ont commencé à l'âge 15 ans », explique-t-elle. « Ma mère ne m'a jamais parlé des menstruations, et quand j'ai vu le sang pour la première fois, j'ai eu peur. Mes amies m'ont conseillé d'utiliser un chiffon. Sans m'expliquer pourquoi, elles m'ont juste dit de le faire. Alors, j'ai déchiré mes vieux vêtements pour fabriquer des chiffons. Chaque mois, je manquais trois à quatre jours de classe. J'avais peur d'aller à l'école quand je voyais mes règles.

Maureen, ougandaise de 16 ans, s’est beaucoup absentée de l’école à cause de ses menstruations : « J’ai eu mes premières règles à 15 ans » explique-t-elle. « Ma mère ne m'avait jamais parlé des règles, et quand j'ai vu le sang pour la première fois, j'ai eu peur. Mes amies m'ont dit que je devais utiliser un chiffon à chaque fois que je voyais mes règles. Elles ne m'ont rien expliqué – elles m’ont juste dit de le faire. Alors, j'ai déchiré mes vieux vêtements pour en faire des chiffons. Chaque mois, je rate trois ou quatre jours d’école. J’ai peur d’y aller quand je suis indisposée. »

La plupart des filles ont leurs premières menstruations entre 10 et 18 ans. Bien que les menstruations deviennent une réalité mensuelle pour les décennies suivantes, elles restent victime de stigmatisation, de honte et de silence dans de nombreuses cultures.

Être indisposée entraine l’absentéisme à l’école

Dans les pays en développement, les femmes et les filles comme Maureen font face à de sérieux défis lorsqu’il s'agit de gérer leurs menstruations. L’accès aux produits menstruels hygiéniques abordables est difficile, et elles sont forcées d'utiliser des matériaux improvisés tels que des chiffons, qui sont inconfortables et qui peuvent provoquer des fuites et des infections.

Elles manquent aussi souvent de connaissances relatives à ce phénomène et les moyens de le gérer. Pire encore, souvent les tabous sociaux concernant la menstruation excluent les femmes de certaines activités, telles que cuisiner ou prier, et les exposent aux brimades et aux moqueries.

Pour les filles d'âge scolaire, cette situation peut avoir de lourdes conséquences. Les écoles dans les pays en développement disposent rarement de latrines propres, privées et sûres, et nombre ne dispose pas de latrines séparées pour les filles. Même lorsque des latrines sont disponibles, il n’y a en général pas de point d’eau propre à l'intérieur ou à proximité des sanitaires ou des toilettes, et les filles n’ont nulle part où nettoyer et jeter discrètement leurs produits menstruels utilisés, ni laver et sécher leurs serviettes hygiéniques réutilisables.

Par conséquent, dans certains cas, les filles ne vont pas à l'école pendant leurs menstruations. Par exemple, on estime que le prix des produits d'hygiène menstruelle est à l’origine de 36 % du taux d'absentéisme des filles au Rwanda. Certaines filles abandonnent même l'école.

Des répercussions négatives sur la vie des filles peuvent en découler : les filles avec moins d'années d'études gagnent moins d’argent et risquent davantage de se marier pendant leur enfance. A l'inverse, les filles et les jeunes femmes instruites sont généralement en meilleure santé que celles qui ne vont pas à l'école. Elles ont également tendance à avoir des enfants plus sains avec qui elles partageront leurs connaissances et chez qui elles favoriseront des comportements sains en matière de santé et d’hygiène.

Des organisations comme Plan International et le Partenariat mondial pour l'éducation soutiennent les filles et les jeunes femmes dans les pays en développement de différentes façons, notamment en brisant les tabous qui entourent les menstruations et en développant des installations scolaires pour y répondre.

Le GPE aide les pays à mener des analyses sectorielles approfondies qui identifient les obstacles à l'égalité entre les sexes et les stratégies pour les surmonter. Plan met en œuvre une gamme de projets spécifiques allant de la fourniture de kits d'hygiène comprenant des serviettes et des sous-vêtements pour les filles lors de situations d'urgence, à la construction de toilettes séparées pour les filles à l'école dans le but de répondre à leurs besoins liés aux menstruations.

Des solutions simples en Ouganda et en Éthiopie

En Ouganda, Plan International s'est associé à AFRIpads afin d’aider les femmes et les filles ougandaises à mieux gérer leurs menstruations.

AFRIpads forme des femmes ougandaises à la fabrication de serviettes hygiéniques réutilisables, puis Plan les achète et les vend aux commerçants locaux à un tarif subventionné. Cela permet aux commerçants de vendre des serviettes hygiéniques aux filles et aux femmes des zones environnantes à un prix abordable tout en réalisant un profit. Le projet vise à améliorer l'accès aux serviettes hygiéniques et offre aux marchands une source de revenus fiables.

Viola, 15 ans, conserve son kit d’AFRIpads dans un sac accroché à un mur de sa maison à Tororo dans l'est de l'Ouganda. Elle utilisait des serviettes jetables coûteuses, et quand il n'y avait pas d'argent, elle utilisait des chiffons. « Les AFRIpads sont bonnes parce qu'elles m'ont permis de rester propre » dit Viola. « Je les utilise depuis sept mois. »

Le partenariat d’AFRIpads a connu un tel succès que Plan a développé d'autres partenariats avec des entreprises sociales. Une de ces entreprises, BeGirl a développé des culottes imperméables lavables qui ont une poche pouvant être remplie de tout matériau disponible, sûr et absorbant. Ces culottes ont été distribuées en Éthiopie, et la majorité des filles ont noté un confort accru et une réduction du nombre de fuites. Outre la fourniture de ces culottes, Plan forme également les filles et les enseignants sur le thème de la menstruation.

Grâce à des projets novateurs comme ceux-là, Plan s'engage à briser la stigmatisation qui entoure la menstruation et à s'assurer que la question figure au rang des priorités de l’agenda mondial.

C'est pourquoi il est temps de parler et d'agir !

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