Une journée magnifique pour la rentrée des classes en Guinée
Comme la crise d'Ebola se stabilise, les enfants commencent à retourner à l'école en Guinée. Un financement du Partenariat mondial pour l'éducation va aider le Ministre de l'éducation à aller de l'avant et à améliorer l'accès à l'apprentissage pour les enfants marginalisés.
23 janvier 2015 par Douglas Lehman
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Lecture : 8 minutes
Enfants dans une classe de Conakry, Guinée, le 9 Janvier 2015 (c) UNMEER/Martine Perret, Flickr

Peut-être avez-vous entendu dans toute la Guinée retentir les joyeux cris des enfants et le soupir de soulagement de leurs parents. Lundi 19 janvier 2015 a marqué le début de l'année scolaire.

Cette année scolaire 2014 – 2015 aurait dû commencer il y a déjà plusieurs mois, mais du fait de l’épidémie d’Ebola, le Gouvernement avait ordonné le maintien de la fermeture des écoles, une des mesures de prévention de la propagation du virus. Plus de 2 millions d’enfants sont donc restés chez eux, avec peu d’occupation.

La crise d’Ebola en voie de stabilisation

Les premiers cas d’infection par le virus d’Ebola sont apparues en Guinée il y a plus d’un an. Depuis lors, l’Organisation mondiale de la santé indique que le pays a connu 2800 cas ayant entraînés plus de 1800 morts.

Le taux d’infection en Guinée a cessé d'augmenter en novembre 2014 et n’a commencé que très récemment à diminuer. Dès le début du mois de janvier 2015, la Guinée comptait environ 16 cas par jour, un tiers du nombre de cas en Sierra Leone et cinq fois le nombre de cas au Libéria.

Pendant la période de fermeture des écoles, le Gouvernement a tâché non seulement d'assurer la mise en quarantaine et la prise en charge des malades mais également d’évaluer les modalités de préparation du système éducatif à la réouverture des écoles, une fois passé le pire de la crise.

Le Libéria et la Sierra Leone, les deux autres pays les plus touchés par l'épidémie en Afrique de l’Ouest, ont également fermé leurs écoles.

Rester flexible face à la crise

Le programme d’éducation de Guinée le plus récent financé par des fonds du Partenariat mondial de 65 millions $US s’est achevé le 31 décembre 2014. Ces fonds, en soutien à la mise en œuvre du plan sectoriel de l'éducation ont été pleinement décaissés avant l'épidémie d'Ebola.

Tout au long de cette crise, le rôle du Partenariat mondial pour l’éducation a été de poursuivre son engagement dans la coordination du dialogue avec les partenaires à tous les niveaux, de soutenir la révision de la stratégie du secteur de l'éducation si nécessaire, ainsi que d'aider le pays à retrouver une prestation de services « normale » en matière d’éducation. L’approche partenariale du Partenariat mondial est de rassembler les partenaires et de mutualiser les enseignements des diverses expériences.

Si le Gouvernement avait fait une requête de financement d’urgence pour l’éducation, le Partenariat mondial aurait rapidement pu allouer des ressources grâce aux procédures disponibles en cas de situation urgente. La Guinée n’a pas eu besoin d’y avoir recours, car le plan d'action Ebola du pays était financé par le gouvernement et d’autres partenaires de développement.

Il importe de remarquer qu'au cours de cette crise, les enseignants des établissements scolaires publics ont continué à être rémunérés par le Ministère de l’Éducation.

Garantir la sécurité des écoles pour les enfants

Grâce au financement d’urgence des partenaires en développement, le pays a pu rapidement se procurer des thermomètres numériques et des kits de toilette qui ont été livrés à toutes les écoles. Les thermomètres, correctement utilisés, permettent d'orienter les enfants ayant de la fièvre vers les services de santé plutôt que de les laisser entrer en classe.

Le lavage systématique des mains réduit grandement les chances de transmission du virus, surtout pour des enfants vivant dans des ménages où un membre de la famille est malade. Ce financement a également aidé le pays à acheter des outils pédagogiques et à installer de nouveaux points d’eau et des latrines.

Les enseignants ont été formés au suivi des enfants au cours de la journée d’école, et pour s’assurer que ceux qui déclarent des symptômes de la maladie (comme la fièvre) soient rapidement isolés.

De plus, grâce au Projet pour le développement des compétences et l’employabilité des jeunes, la Banque mondiale soutient le développement d’un observatoire de la jeunesse grâce auquel la Guidée pourra tenir à jour une base de données sur le profil et la localisation de tous les jeunes. L’observatoire aidera le Gouvernement à mieux localiser les personnes en cas de future épidémie et contribuera ainsi à un meilleur système de surveillance et de suivi.

Un nouveau financement du Partenariat mondial

En décembre 2014, le Conseil d’administration du Partenariat mondial a approuvé un nouveau financement pour la Guinée de 37,8 millions $US. Il aidera le Ministère de l’Éducation à dépasser la crise d’Ebola, permettra d’améliorer l’accès et l’apprentissage pour les enfants marginalisés et de renforcer les capacités de gestion du Ministère.

Le plan d’action Ebola du Gouvernement, conçu pour répondre à l’épidémie, s’appuie sur d’autres sources de financement.

Le Conseil d’administration du Partenariat mondial a toutefois informé ses partenaires en Guinée qu’il serait possible, le cas échéant, de restructurer le programme ultérieurement pour l’orienter vers le traitement de la crise d’Ebola.

Une revue sectorielle conjointe est prévue en février pour donner aux partenaires et au Gouvernement guinéen l’opportunité de dresser un bilan des écoles et de leurs besoins, dans l’objectif de garantir aux enfants un environnement scolaire sécurisé et calme.

Hier fut donc en effet une magnifique journée pour la rentrée des classes. J’espère que les enfants du Libéria et de la Sierra Leone pourront, eux aussi, très bientôt reprendre le chemin de l’école.

Les partenaires suivants ont apporté leur soutien au gouvernement de la Guinée et fournit le matériel nécessaire qui a permis la réouverture des écoles possible : GIZ, Child Fund, Plan International, Fédération de la Croix Rouge, Save the Children, UNICEF, et AGUICOM (Association Guinéenne des Compagnies Maritimes).

Douglas Lehman est spécialiste de l'éducation au Partenariat mondial pour l'éducation, et est le Responsable pays pour la Guinée, le Tchad, le Mali, le Rwanda, l'Éthiopie et la Côte d'Ivoire.

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