Des données pour mieux évaluer l'apprentissage des élèves du préscolaire

Le Consortium pour les données et l’évaluation préscolaire en Afrique (CPDMA) travaille à produire des données pertinentes et utilisables pour mesurer la qualité de l'éducation préprimaire.

08 août 2019 par Abbie Raikes, ECD Measure, et Rebecca Sayre, ECD Measure
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Une élève d'une école maternelle du village de Khokkham, dans le district de Pak Ou au Laos. Crédit: PME/Kelley Lynch
Une élève d'une école maternelle du village de Khokkham, dans le district de Pak Ou au Laos.
Credit: GPE/Kelley Lynch

Si les pays investissent dans l’éducation de la petite enfance, les données s’avèrent essentielles pour prendre des décisions efficaces et fixer les priorités stratégiques. Or, obtenir des données de qualité sur l’éducation préscolaire représente un véritable défi partout dans le monde.

L’étude de 48 plans sectoriels de l’éducation (PSE) par le Partenariat mondial pour l’éducation (PME) en 2017 a montré que la quasi-totalité des plans comprenaient des données de base sur le taux d’accès à l’éducation préscolaire. En revanche, seuls six d’entre eux fournissaient des données sur la qualité du cadre d’apprentissage préscolaire ou les résultats d’apprentissage des enfants.

Les pays n’ont en effet pas accès à ces données pour de nombreuses raisons, notamment le fait que la collecte des données est coûteuse, et parfois dépendante de projets (les données sont donc recueillies une seule fois ou ne sont pas représentatives au niveau national). Par ailleurs, il peut être difficile de trouver des instruments de collecte de données sur le cadre éducatif ou les résultats en matière de développement de l’enfant qui soient appropriés au contexte, et les capacités requises pour recueillir et analyser les données sont conséquentes.

Améliorer les données pour l’éducation préscolaire

Avec l’addition de l’Évaluation de la qualité et des résultats de l’éducation des jeunes enfants (MELQO) et d’autres outils, les données sur l’éducation préscolaire sont de plus en plus faciles à obtenir. Le projet MELQO a été lancé en 2014 en anticipation du nouvel axe mondial porté sur le développement des jeunes enfants, à l’initiative de l’UNESCO, la Banque mondiale, la Brookings Institution et l’UNICEF. 

Soutenus par un consortium élargi d’experts et de parties prenantes, les outils du MELQO ont été créés pour fournir des données probantes nationales sur le développement et l’apprentissage des jeunes enfants. Il s’agissait alors de répondre à la demande des pays de disposer de davantage de données nationales, et de contribuer à l’amélioration du suivi au niveau mondial. À ce jour, les outils du MELQO sont appliqués dans plus de 30 pays.

Prôner l’utilisation des données pour un véritable impact

Maintenant que des données et outils nouveaux sur la qualité de l’éducation des jeunes enfants sont disponibles, il nous faut veiller à ce que les données soient exploitées efficacement, de manière à contribuer au changement. Pour le MELQO, notre objectif initial était d’utiliser les outils internationaux existants en matière de qualité préscolaire et de développement des jeunes enfants, afin de mesurer l’efficacité des systèmes préscolaires et d’aider les pays à les améliorer.

Mais, après notre premier essai pratique dans plusieurs pays pilotes en 2015 et 2016, nous nous sommes rendus compte qu’une fois les données réunies et analysées, la plupart des pays avaient des difficultés à les exploiter efficacement en vue de l’amélioration des politiques.

Ces difficultés s’expliquaient par un manque généralisé d’axe politique sur l’éducation préscolaire, un financement insuffisant, des outils ne prenant pas totalement en compte les nuances et/ou capacités locales pour analyser les données et initier des actions en faveur du changement.

Une fois ces difficultés comprises, nous avons changé d’orientation et tenté d’émanciper nos partenaires dans ces pays, afin qu’ils puissent renforcer les capacités locales et planifier, favoriser et faire progresser efficacement les choses au sein de leurs systèmes respectifs. Nous avons également pris en compte la valeur inestimable du partage des expériences entre équipes nationales, afin de mettre en lumière les programmes réussis de renforcement des capacités.

S’engager localement et renforcer les capacités

Au cours de l’automne 2018, le Consortium pour les données et l’évaluation préscolaire en Afrique (CPDMA) a été lancé pour relever ces défis. Il est soutenu par USAID, le Réseau africain de la prime enfance et le Pôle de qualité inter-pays sur le développement de la petite enfance (PQIP-DPE) de l’ADEA, et comprend désormais des chercheurs, des ONG, des bailleurs de fonds (fondations, bailleurs bilatéraux et multilatéraux) et des représentants des gouvernements des pays africains.

Le fait que USAID ait récemment souligné l’importance de l’éducation préscolaire dans sa stratégie d’éducation au niveau mondial est une excellente nouvelle. Plus tôt dans l’année, l’équipe d’évaluation du DPE et USAID ont organisé la première réunion du CPDMA, dans le but de rassembler les parties prenantes ayant un intérêt commun à promouvoir les capacités en matière de données et d’évaluation dans l’éducation des jeunes enfants. Les membres du CPDMA ont produit et partagé des idées sur la mesure des données dans l’éducation préscolaire, le renforcement des capacités en Afrique et les liens avec les partenaires de l’éducation sur le terrain. 

Tandis que le CPDMA continue de se développer, nous prévoyons de mobiliser les connaissances institutionnelles des universités et chercheurs africains afin de créer des liens entre et au sein des pays participants.

Rejoignez le Consortium pour les données et l’évaluation préscolaire en Afrique

Nous avons récemment rencontré les membres des équipes du CPDMA à l’île Maurice lors de l’atelier de renforcement des capacités en leadership de l’ADEA, où nous avons eu l’occasion d’approfondir les questions portant sur les données et l’évaluation au Libéria, au Rwanda, en Éthiopie et en Afrique du Sud. Le CPDMA se réunira à nouveau au Rwanda à l’automne 2019.

Le Consortium continuera de répondre aux besoins de ses membres en développant des outils qui fonctionnent, en publiant des méthodes et des récits d’expériences, et en trouvant enfin les moyens de renforcer les capacités de nos partenaires africains, confrontés aux défis de l’exploitation et de la durabilité des données. Nous encourageons la venue de nouveaux membres au CPDMA et nous réjouissons d’entendre des exemples illustrant la façon dont les données sur la petite enfance ont pu contribuer aux progrès.

Pour davantage d’informations sur le CPDMA, merci de contacter info@ecdmeasure.org ou de vous rendre sur la page dédiée au Consortium sur ecdmeasure.org

Pour de plus amples détails sur les outils du MELQO, rendez-vous sur la page dédiée au MELQO page sur ecdmeasure.org

 

L’équipe d’évaluation du DPE est composée de Kate Anderson, Dawn Davis, Abbie Raikes, Rebecca Sayre et Maggie Smith.

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