Djibouti : satisfaire les besoins des réfugiés en matière d’éducation

Un afflux de réfugiés en provenance des pays voisins a créé des difficultés supplémentaires pour le système éducatif djiboutien. Soutenu par le Partenariat mondial pour l’éducation, le gouvernement travaille à faire en sorte que les élèves réfugiés soient inclus dans le système éducatif national.

16 décembre 2019 par Secrétariat du GPE
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Des élèves dans une école à Djibouti. Crédit: UNICEF-Djibouti
Credit: UNICEF-Djibouti

Djibouti est un pays de la tranche inférieure des pays à revenu intermédiaire avec une population d’environ un million d’habitants. Malgré une croissance économique considérable depuis une quinzaine d’années, 30 % de la population continue de vivre dans la pauvreté. Plus de la moitié des habitants ont moins de 24 ans, ce qui donne au pays la possibilité de capitaliser sur ses investissements dans le capital humain pour promouvoir la croissance économique et sociale.

Djibouti accueille des milliers de réfugiés – principalement en provenance d’Érythrée, d’Éthiopie, de Somalie et du Yémen. Début 2019, il on dénombrait plus de 29 000 réfugiés et demandeurs d’asile dans le pays. Près de 40 % de ces réfugiés sont des enfants en âge d’aller à l’école. Or, sans accès à l’éducation, leur avenir est en danger.

Satisfaire les besoins des réfugiés en matière d’éducation

Le gouvernement Djiboutien, avec le soutien des partenaires du PME, étend son aide aux réfugiés en intégrant leurs besoins éducatifs dans son programme national d’éducation. Ceci est conforme à la Déclaration de Djibouti de 2017 sur l’éducation des réfugiés, qui engage les sept pays signataires d’Afrique orientale à intégrer tous les réfugiés (et les rapatriés) dans leur système éducatif national d’ici 2020. Les données relatives aux réfugiés ont été récemment intégrées dans les statistiques annuelles du Ministère de l’Éducation, ainsi que dans le plan national de l’éducation 2017–2020, une étape majeure de l’intégration des réfugiés dans la planification sectorielle de l’éducation.

Le PME soutient les efforts du gouvernement de mettre en place des écoles publiques plus inclusives pour les enfants réfugiés, en vue d’aider le Ministère de l’Éducation à reprendre la gestion des écoles dans les camps de réfugiés, officiellement gérées par les ONG ou l’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

L’objectif est d’inclure ces écoles dans le système éducatif national pour que les acquis scolaires des enfants et leurs certificats soient dûment reconnus. Le PME a également contribué à rassembler les partenaires au sein du groupe local des partenaires de l’éducation (GLPE), une plateforme de dialogue et de collaboration continus entre le gouvernement et ses partenaires du secteur de l’éducation. Le HCR a récemment rejoint le GLPE, ce qui renforce les actions en faveur de l’éducation des réfugiés.

En 2017, le PME a soutenu Djibouti avec un financement pour la préparation d’un plan sectoriel de l’éducation ayant permis de développer une stratégie en vue d’augmenter le taux de scolarisation des enfants réfugiés dans le plan d’action 2017-2020.

Les difficultés de Djibouti en matière d’éducation

Le nombre relativement important de réfugiés exerce une pression sur le système éducatif, qui connaît déjà de sérieuses difficultés pour assurer une éducation de qualité à tous les enfants. Selon le Ministère de l’Éducation, le taux de scolarisation était de 14 % pour le préscolaire, 93 % pour le primaire et 66 % pour le premier cycle du secondaire en 2018. Par ailleurs, plus de 40 % des réfugiés âgés de 6 à 16 ans ne sont pas scolarisés.

La qualité de l’éducation demeure également une préoccupation majeure. Les résultats du test Early Grade Mathematics Assessment de 2018 montrent qu’en moyenne, les élèves de 2ème année ne parviennent à résoudre qu’un problème mathématique sur six, et que près de 60 % d’entre eux obtiennent un score de zéro. En outre, 27 % des élèves redoublent la 5ème année et près de 30 % redoublent la 9ème année, ce qui met une pression supplémentaire sur le budget de l’éducation, déjà serré.

Partenaire du PME : depuis 2006
Défis identifiés : faible taux de scolarisation, faible qualité de l’éducation
Principales interventions : rendre l’éducation plus inclusive pour les élèves réfugiés, promouvoir l’apprentissage préscolaire, moderniser les pratiques pédagogiques et les matériels d’apprentissage
Total des financements : 26,5 millions $
Agent partenaire : Banque mondiale
Agence de coordination : UNICEF

Le PME mobilise un soutien accru en faveur de Djibouti auprès des bailleurs de fonds

Grâce à son modèle de financement innovant, le PME a récemment pu attirer des cofinancements additionnels pour le renforcement du système éducatif de Djibouti. En 2019, le PME a pu réunir 10 millions de dollars de ses fonds propres, dont 5 millions du Fonds à effet multiplicateur du PME, ainsi qu’un financement de la Banque mondiale via l’Association internationale de développement (IDA) et d’Educate a Child basé au Qatar, pour proposer à Djibouti un nouveau programme de soutien d’un montant de près de 30 millions de dollars.

Ce programme a pour but d’améliorer l’apprentissage préscolaire ; la scolarisation et la rétention d’un plus grand nombre d’enfants, en particulier des filles, dans le primaire et le premier cycle du secondaire ; et l’amélioration de la qualité de l’éducation grâce à la mise à jour des pratiques pédagogiques et des matériels d’apprentissage. La Banque mondiale est l’agent partenaire du PME à Djibouti, tandis que l’UNICEF est l’agence de coordination pour le secteur éducatif, soutenu par le PME, en particulier dans l’analyse sectorielle et la conception du plan sectoriel.

Grâce à ce programme, les enseignants bénéficieront également d’une formation pédagogique spécialisée pour améliorer la qualité de l’instruction, et il sera fait en sorte qu’ils aient les outils nécessaires pour aider les enfants réfugiés traumatisés ou sujets à un stress chronique.

Quelques acquis cependant

Le nouveau programme fait suite au soutien précédent proposé par le PME à Djibouti, qui consistait à aider le gouvernement à rénover et bâtir des salles de classe dans les zones les plus défavorisées du pays ; élaborer une politique d’évaluation des élèves ; et démontrer les résultats d’un investissement accru dans la formation des enseignants : 82 % des enseignants ont ainsi désormais amélioré leurs pratiques pédagogiques dans les salles de classe.

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