Le secteur éducatif de la Géorgie est marqué par d’excellentes initiatives de réformes menées par le ministère de l’Éducation et des Sciences, en collaboration avec les partenaires de développement.

Un problème menace cependant la prise en compte des droits de la personne pour les groupes défavorisés, ce qui a un effet néfaste sur le développement du capital humain : d’après des données probantes et des observations recueillies sur le terrain, des centaines d’enfants géorgiens n’ont en effet, pas accès à l’enseignement obligatoire.

Comment atteindre les jeunes laissés pour compte

Le système éducatif géorgien manque de programmes d’enseignement et d’apprentissage, ainsi que d'approches pour aider les jeunes exclus ou en décrochage, et leur offrir les compétences dont ces jeunes adultes ont besoin pour faire la transition de l’école vers le marché du travail.

Le ministère n’établit pas de données portant sur le nombre de jeunes non scolarisés ou en risque de décrochage. Les enfants exclus sont soit totalement invisibles, car jamais inscrits, soit inscrits sans avoir jamais fréquenté l'école.

Selon le Rapport PISA Plus de 2009, seuls 38 % des élèves de Géorgie ont acquis des compétences en lecture. Le chiffre en dit long sur la faible qualité de l'enseignement et de l'apprentissage.

Par ailleurs, l'absence de programmes d’éducation de la deuxième chance empêche toute possibilité, pour les enfants exclus, d’intégrer ou de réintégrer l’enseignement formel, d’assurer une bonne transition entre l’école et le travail et d’être compétitif sur le marché du travail.

L’éducation de la deuxième chance est inscrite dans l’ODD 4

L’éducation de la deuxième chance est largement mise en œuvre partout dans le monde. Au sein de l’Union européenne, elle est comprise comme une possibilité d’éducation et de formation pour les jeunes « exclus et qui manquent des compétences et qualifications pour poursuivre leur formation ou entrer sur le marché du travail. » (Commission européenne, 2001).

La Classification internationale type de l’éducation définit l'éducation de la deuxième chance comme « une éducation spécifiquement ciblée pour les personnes qui, pour différentes raisons, n'ont jamais fréquenté l’école ou l'ont quittée avant d'achever le cycle primaire, et désirent intégrer un programme éducatif ou un emploi pour lequel elles ne sont pas encore qualifiées. Les programmes de rattrapage et les programmes d’apprentissage accéléré sont conçus pour fournir la possibilité aux enfants et aux jeunes de réintégrer l’enseignement formel et de rattraper les acquis de l'enseignement obligatoire ».

L’éducation de la deuxième chance est également inscrite dans l'Objectif mondial en matière d'éducation (ODD 4), dont une des cibles déclare qu’il faut : « D’ici à 2030, augmenter considérablement le nombre de jeunes et d’adultes disposant des compétences, notamment techniques et professionnelles, nécessaires à l’emploi, à l’obtention d’un travail décent et à l’entrepreneuriat ».

Les jeunes ont besoin d’être émancipés

Depuis 2015, l’UNICEF propose une assistance technique au ministère de l'Éducation et des Sciences de la Géorgie, afin de développer un programme d’éducation de la deuxième chance.

Nous aidons à concevoir des systèmes et développer les capacités des enseignants et des décideurs politiques en matière d’éducation de la deuxième chance. Il s’agit de contribuer à soutenir la Géorgie dans la poursuite du développement de son capital humain, afin de doter le pays d’une plus grande résilience économique par l'émancipation des jeunes, qui pourront ainsi être indépendants et accéder à de bonnes opportunités d’emploi. Cette assistance cherche spécifiquement à permettre aux jeunes en décrochage scolaire :

• d’intégrer ou de réintégrer l’enseignement général,
• d'acquérir les compétences pratiques essentielles, et
• de s’émanciper pour être compétitif sur le marché du travail.

Pour commencer, le ministère a préparé une liste des enfants les plus susceptibles de ne pas fréquenter l'école ou d’achever leur cycle d'études. Elle comprend les enfants handicapés, les enfants vivant et travaillant dans la rue, les enfants issus des minorités ethniques, les pupilles de la nation, les orphelins, les déplacés internes, les enfants apatrides et réfugiés, ainsi que les enfants vivant dans des zones extrêmement isolées.

L’UNICEF soutient la Géorgie dans la recherche et la création d’un nouveau programme

Pour l’instant, le ministère, avec le soutien de l’UNICEF, a mené des analyses comparatives des bonnes pratiques internationales en matière d’éducation de la deuxième chance. Grâce à cela, il a pu identifier des modèles pertinents et développer un plan d’action comportant des mesures immédiates.

Dans le cadre du partenariat, l’UNICEF aide actuellement le ministère à développer des manuels de l’enseignant et des programmes de rattrapage pour le cycle primaire.

Le gouvernement de la Géorgie a également demandé à l’UNICEF de l’aider afin que les programmes et les approches éducatives de la deuxième chance soient largement diffusés et mis en œuvre dans les établissements scolaires, que les enseignants soient formés et dotés des connaissances et compétences nécessaires, et que les besoins des élèves en matière d'éducation accessible et de qualité soient satisfaits.

Nous sommes heureux de pouvoir proposer notre assistance au profit des enfants et des jeunes marginalisés de Géorgie.