Une éducation préscolaire de qualité pour tous est-elle possible ?
Le Partenariat mondial pour l’éducation, ainsi que d'autres membres de PEPE - notamment l’UNICEF et la Coopération internationale allemande Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ)- ont organisé récemment un atelier régional à Zanzibar afin de discuter des options d’opérationnalisation et des moyens qui permettraient de développer des programmes de PEPE de qualité en Afrique.
01 décembre 2014 par Aglaia Zafeirakou, The World Bank
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Lecture : 5 minutes
Des enfants apprennent à écrire le chiffre 2 (c) GIZ/BMZ

Il y a environ un an et demi, au cours d’une visite dans un petit village à 15 km de Niamey, j’ai assisté à une réunion parents – enseignants dans une école primaire qui venait d’être rénovée par la communauté.

J’ai écouté les discussions qui portaient sur l’amélioration de l’apprentissage des élèves grâce à des programmes de soutien périscolaire. Maintenant que le village possédait de bons locaux scolaires et que l'État se chargeait du salaire des enseignants, la communauté pouvait se concentrer sur l'apprentissage.

Vers la fin de la conversation, un homme a levé la main. Sa question pour l’enseignante était simple : « Mais madame, et l’école maternelle ? »

Partout, les parents exigent une éducation préscolaire pour leurs enfants

L’homme s’appelait Ali, c’était un grand-père de 45 ans qui se souciait de préparer son petit-fils pour l’école primaire. Il a ajouté :

“Que peut apprendre un enfant en 1ère année s’il arrive à l’école non préparé ? On est prêts à faire ce qu’il faut pour nous organiser au service des plus jeunes. Aidez-nous à préparer un programme de maternelle ! On veut un programme de maternelle dans notre village ! ”

Inutile de se lancer dans une analyse complète des besoins pour confirmer cette forte exigence de programmes pour l’école maternelle, même dans les milieux les plus difficiles. Même dans des villages comme celui du Niger, où de nombreux parents analphabètes n’ont souvent qu’1 $ par jour pour survivre et travaillent dur dans les champs.

L’éducation de la petite enfance est un moteur de l’apprentissage

Dans les réunions et conférences internationales sur l’éducation, les décideurs politiques et les experts demandent souvent : «Que faudra-t-il pour atteindre l’objectif de l’apprentissage pour tous

Des études convaincantes corroborent l’idée d’Ali selon laquelle l'éducation en maternelle est cruciale dans la réalisation de l'éducation pour tous. Il est largement reconnu que la protection et l’éducation de la petite enfance (PEPE) constituent un des meilleurs investissements qu’un pays puisse faire pour préparer les enfants à l’apprentissage scolaire et à une future prospérité. Les données économiques, éducatives et sociales montrent qu’investir dans des programmes de PEPE de qualité bénéficie particulièrement aux enfants issus des populations pauvres et défavorisées. 1

L’exposition à un apprentissage dès la petite enfance, comme c’est le cas avec une PEPE de qualité, aide les jeunes enfants à entrer à l'école prêts à apprendre et leur fournit les outils qui leur permettront de devenir les citoyens éduqués du 21ème siècle, en pleine possession des compétences dont dépend le pays. 2

Par ailleurs, la PEPE est économique : 3 plus l’investissement dans le capital humain est précoce plus le retour sur investissement est grand. Aucun investissement dans le capital humain n’est plus rentable que l’investissement dans la petite enfance.

Satisfaire l’exigence d’Ali nécessite un partenariat

Donner de l’élan aux programmes de PEPE pour qu’ils bénéficient aux jeunes enfants les plus pauvres et défavorisés peut sembler mission impossible.

Un aperçu des données relatives à la scolarisation de ces dix dernières années dans les pays à faible revenu montre que de plus en plus d’enfants vont à l’école maternelle, et que cette tendance se poursuivra. Toutefois, l’accès demeure insuffisant : seuls 21 % des enfants vont à la maternelle dans les pays à faible revenu, et seulement 18 % en Afrique sub-saharienne. Actuellement, la PEPE bénéficie principalement aux enfants des zones urbaines et des familles affluentes et se caractérise par une forte implication du secteur privé (34 % des inscriptions 4). Ainsi, seuls les enfants dont les parents peuvent payer vont à la maternelle.

Bien que les pays prévoient d’étendre plus équitablement les services d’éducation pré-primaire, le besoin est urgent d’attirer davantage de ressources et de développer des programmes de qualité visant des villages comme celui du Niger.  

Il faut réfléchir à une approche inventive et trouver des moyens innovants d’attirer les ressources afin de les orienter vers les enfants qui en ont le plus besoin. Il nous faut également renforcer les capacités des pays en développement à fournir des services de PEPE de qualité.

Un atelier organisé par le Partenariat mondial

Le Partenariat mondial est activement impliqué dans le développement et le partage des connaissances sur les méthodes de PEPE efficaces. Des partenaires clés de PEPE, notamment l!UNICEF, la Coopération internationale allemande Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) et le Partenariat mondial pour l’éducation, ont organisé la semaine dernière un atelier régional à Zanzibar afin de discuter des options d’opérationnalisation et des moyens qui permettraient de développer des programmes de PEPE de qualité en Afrique.

L’Érythrée, l’Éthiopie, la Gambie, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, le Rwanda, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, l’Ouganda, la Zambie, Zanzibar et le Zimbabwe y ont tous participé. Des organisations non-gouvernementales impliquées dans la PEPE dans ces pays, ainsi que des fondations privées, étaient également présentes. L’atelier avait pour but d’observer de façon pratique ce qui fonctionne dans l'offre d'une éducation pré-primaire de qualité et économique, et quels niveaux de connaissances techniques, de planification et de budgétisation sont nécessaires pour généraliser les programmes.

Il faudra davantage que des efforts coordonnés et de solides plans sectoriels de l’éducation pour atteindre l’objectif de l’apprentissage pour tous.

Il faudra davantage de parents et de grands-parents comme Ali, qui exigent qu’on donne à leurs enfants l’opportunité de se préparer pour l’école. Il faudra davantage de gouvernements comme ceux qui participent à l’atelier de Zanzibar, décidés à apprendre les méthodes qui ont fait leur preuve et à les appliquer.

Il faudra un soutien continu des partenaires du Partenariat mondial pour l’éducation afin de toucher les enfants ayant le plus besoin d’opportunités d’apprentissage pour se préparer à l’apprentissage scolaire et au-delà.

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Commentaires

Très bon document. J'aimerai avoir des propositions convaincantes convaincantes pour l'amélioration de l'apprenissage prescolaire

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