Financer l'avenir
La nécessité d'accroître les investissements dans l'éducation de base est indiscutable. L'éducation contribue à réduire la pauvreté, à créer des moyens de subsistance plus durables, à améliorer la santé à long terme et à renforcer l’égalité hommes-femmes.
25 février 2014 par Joseph Nhan-O'Reilly, International Parliamentary Network for Education
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Lecture : 8 minutes
Pourquoi il est nécessaire d'accroître les investissements dans l'éducation et les financements destinés au Partenariat mondial pour l'éducation

Dans la perspective de la conférence de reconstitution des ressources du GPE, les représentants mondiaux de la société civile ont publié un plan d'action visant à combler les besoins de financement pour l'éducation dans le monde et à fournir de nouvelles ressources au Partenariat mondial.

La nécessité d'accroître les investissements dans l'éducation de base est indiscutable.

L'éducation contribue à réduire la pauvreté, à créer des moyens de subsistance plus durables, à améliorer la santé à long terme et à renforcer l’égalité hommes-femmes.

Le manque de financement freine les progrès dans l’éducation

Pourtant, les financements en faveur de l’éducation restent largement insuffisants, ce qui rend la situation particulièrement critique dans les pays à revenu faible et intermédiaire.

Dans les pays en développement, 57 millions d'enfants ne sont toujours pas scolarisés en primaire. On estime par ailleurs que 130 millions d’enfants pourtant scolarisés ne parviennent pas à acquérir les connaissances élémentaires en lecture et en calcul, tandis que 120 millions d’autres décrochent dans les trois premières années de leur scolarité.

L'insuffisance des financements constitue un obstacle majeur à la résolution de ces problèmes.

Il est urgent d'enrayer la baisse des financements des donateurs en faveur de l'éducation

En 2000, la communauté internationale s’est engagée à ce qu’aucun pays sérieusement déterminé à atteindre l'éducation pour tous ne voie ses efforts contrecarrés par un manque de ressources. Cette promesse n’a pas été tenue, et le nombre croissant de donateurs qui tendent à réduire leur aide à l’éducation risque de repousser encore davantage sa réalisation. 

Le plus inquiétant est que l’aide à l’éducation « de base » dans les pays à faible revenu (déjà bien trop limitée au départ) diminue encore plus rapidement que dans d’autres domaines. Entre 2010 et 2011, l’aide à l’éducation de base a diminué de 6 %, de 6,2 à 5,8 milliards de dollars, une baisse bien plus considérable que celle de l’aide totale sur la même période (3 %).  

De plus, seule une part minime de cette aide est allouée aux pays à faible revenu (1,9 milliard de dollars). Au total, les coupes effectuées entre 2010 et 2011 auraient permis de scolariser 1,1 million d’enfants supplémentaires dans les pays les plus pauvres.

Une occasion à ne pas manquer                                                                

Cette année est cruciale : elle fournit à la communauté internationale l’occasion d'inverser cette tendance à la baisse et de réaffirmer ses engagements de financement pour l’aide à l'éducation dans les pays les plus pauvres du monde.

Le 26 juin 2014, dirigeants des pays en développement et des pays donateurs et représentants de la société civile, du corps enseignant, des fondations et du secteur privé se retrouveront en effet à Bruxelles pour la conférence de reconstitution des ressources du Partenariat mondial pour l’éducation (GPE). Pour la communauté internationale, l’enjeu de cette conférence est de réaffirmer ses engagements collectifs à l’égard de l’éducation et d’annoncer publiquement le montant des contributions destinées à financer l'action du GPE pour la période 2015-2018.

La semaine dernière, la Campagne mondiale pour l'éducation et d'autres partenaires de la société civile ont lancé le programme « Financer l'avenir : un plan d'action pour financer le Partenariat mondial pour l'éducation » (PDF).

Ce plan d'action plaide en faveur d'une hausse globale des investissements dans l'éducation et d'une augmentation des financements destinés au GPE pour la période 2015-2018. Il insiste sur l'importance de fixer un objectif de reconstitution ambitieux.

Sortir du statu quo

Selon les estimations du GPE, la communauté internationale devra apporter un minimum de 3,2 milliards de dollars au cours de la période 2015-2018, juste pour maintenir le statu quo — c’est-à-dire pour au moins préserver les niveaux de financement actuels, en sachant que ces derniers ne sont pas à la hauteur des besoins des pays en développement. En raison de la hausse de la demande provenant de ces pays, il sera clairement nécessaire de fixer un objectif plus élevé pour faire face aux besoins futurs.

Cela exigera des donateurs qu'ils aient des ambitions allant au-delà du statu quo. Selon les estimations du GPE, porter les financements à un niveau plus « ambitieux » permettrait de scolariser 92 % de la population mondiale à l'horizon 2018. 

Cela signifie que 18,4 millions d'enfants pourraient bénéficier d'une éducation de base de qualité.

La société civile presse les partenaires de fixer un objectif d'au moins 4 milliards de dollars

En tenant compte des besoins actuels et des déficits de financement préexistants, plusieurs organisations de la société civile (notamment tous les membres de la Campagne mondiale pour l’éducation, le Global Poverty Project et l’Open Society Foundation) ont calculé que les donateurs devraient s’engager collectivement à apporter au moins 4 milliards de dollars sur 4 ans. Cela ne fait qu’un milliard de dollars par an, et ce montant est encore largement insuffisant pour combler les déficits de financement globaux.

Sans cet argent, des millions d’enfants ne verront jamais une salle de classe, ou décrocheront avant d’avoir acquis les connaissances élémentaires. 

Il est temps de mettre fin à la crise que connaît le financement de l'éducation

Les déficits de financement actuels ont des effets directs dévastateurs sur la vie de millions de jeunes filles et de jeunes garçons qui sont privés d’accès à une éducation de qualité. Il n'est plus temps pour les donateurs et les autres parties prenantes de se dérober : il leur faut prendre des engagements financiers ambitieux afin de soutenir l’éducation dans les prochaines années. 

Les membres de la Campagne mondiale pour l’éducation et ses alliés de la société civile appellent tous les partenaires du GPE à saisir l’occasion qu'offre la conférence de reconstitution des ressources de juin 2014 pour mettre fin à la crise que connaît le financement de l’éducation et présenter des mesures et des engagements concrets. 

Première étape de ce processus : le Conseil du GPE doit fixer le niveau des fonds nécessaires pour la période 2015-2018 à au moins 4 milliards de dollars.                                                                                       

Pour en savoir plus sur l'action des acteurs de la société civile en faveur du financement de l'éducation et de la reconstitution des ressources du GPE, rendez-vous sur http://www.fund-the-future.org/.

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