Ghana : offrir une éducation de qualité à plus d’enfants

Au Ghana, une approche de financement à plusieurs volets permet à un plus grand nombre d'enfants d'accéder à une éducation de qualité.

13 septembre 2021 par Secrétariat du GPE
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Lecture : 4 minutes
Un ordinateur portable tenu par un élève du collège de Gbimsi à Savelugu, une ville située dans le nord du Ghana. Mai 2016. Crédit : GPE/Stephan Bachenheimer
Un ordinateur portable tenu par un élève du collège de Gbimsi à Savelugu, une ville située dans le nord du Ghana. Mai 2016.
Credit: GPE/Stephan Bachenheimer

Partenaire du GPE depuis 2004, le Ghana a réalisé des progrès considérables en matière de croissance économique, de réduction de la pauvreté et d'amélioration de l'éducation. Le pays assure à tous ses enfants de suivre au moins deux années d'école maternelle et scolarise autant de filles que de garçons à tous les niveaux de l’enseignement.

Le gouvernement a également rendu le lycée gratuit pour tous les élèves, une des nombreuses réformes de l'éducation entreprises par l'administration du Président Akufo-Addo. Les élèves sont désormais évalués de façon régulière, les programmes d’enseignement accordent plus d’attention à la pensée critique et à la compréhension par les élèves, l'éducation de la petite enfance est plus accessible et les enseignants sont mieux formés.

La part de l'éducation dans les dépenses nationales était de plus de 27 % en 2018, dépassant ainsi la norme de 20 % du budget national recommandée par le GPE.

Pourtant, de nombreux défis restent encore à relever. La qualité de l'enseignement reste faible : après 12 années de scolarité, un enfant aura seulement appris l’équivalent de ce qu’il aurait dû apprendre en un peu moins de 6 années de scolarité.

Le Ghana reste cependant l'un des rares pays à avoir mis en place une politique de deux années d’enseignement préscolaire gratuite et obligatoire dans le cadre de son engagement en faveur de l'éducation, ce qui le place en tête des autres pays d'Afrique subsaharienne.

Pendant une leçon dans une école à Kwame dans la ville de Savelugu localisée dans le nord du Ghana. Mai 2016. Crédit : GPE/Stephan Bachenheimer
Pendant une leçon dans une école à Kwame dans la ville de Savelugu localisée dans le nord du Ghana. Mai 2016.
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GPE/Stephan Bachenheimer

Ouvrir la voie en matière d’éducation de la petite enfance

L'éducation préscolaire change la donne.

Les enfants qui fréquentent des écoles maternelles ont plus de chances d'accéder à l'école primaire à l’âge normal, moins de risques d'abandonner l’école ou de redoubler des classes, et plus de chances de terminer leur scolarité dans le primaire et le secondaire. Mais en dépit de ces avantages avérés, 175 millions de jeunes enfants dans le monde n'ont pas la chance de fréquenter une école maternelle.

Depuis que le Ghana a rejoint le GPE, le taux de scolarisation dans les classes de maternelle est passé de 63 % en 2005 à 115 % en 2017 (un taux de scolarisation supérieur à 100 % signifie qu'il y a des enfants de moins de 4 ans ou de plus de 5 ans en maternelle).

Le Ghana n'a pourtant pas encore pleinement mis en œuvre sa politique d'éducation préscolaire. On y observe encore des salles de classes surchargées et 3 enfants âgés de 3 à 5 ans sur 10 n’y sont toujours pas scolarisés.

Le soutien du GPE a stimulé les efforts du gouvernement en matière d'éducation de la petite enfance en permettant notamment le recrutement d'enseignants de maternelle (ce qui a permis de réduire le ratio enseignant-élèves de 1 pour 93 à 1 pour 46 sur une période de 10 ans) et la construction de salles de classe de maternelle.

Le lancement d'un programme pilote d'éducation de la petite enfance, soutenu par le projet BELDS (Initiative pour un meilleur apprentissage des jeunes enfants à grande échelle) du GPE, aide le gouvernement à combler cette lacune. Financé par le GPE et plusieurs partenaires, BELDS vise à faire de l'éducation de la petite enfance un élément essentiel de la planification sectorielle, grâce à des activités telles que le renforcement des capacités et l'échange de connaissances entre pays.

« À l'avenir, nous soutiendrons tous les efforts déployés dans le cadre du BELDS et renforcerons les mécanismes institutionnels, afin que tous les enfants à travers le pays - en particulier les plus défavorisés - puissent être scolarisés dans des écoles maternelles de qualité et soient bien préparés pour leur apprentissage à l'école primaire et au-delà », déclare Anthony Boateng, directeur général adjoint des services d’éducation du Ghana.

Plus d’équité pour les enfants vulnérables

Le GPE met l'accent sur l'équité pour tous les enfants et, au Ghana, cette approche porte des fruits.

Les filles, en particulier, peuvent être confrontées à des obstacles considérables sur le chemin de l’école et pendant le temps qu’elles passent à l'école. Elle font notamment face à des normes sexistes qui leurs sont préjudiciables, doivent parcourir de longues distances de leur domicile jusqu'à l'école la plus proche et vivent parfois dans la pauvreté.

Le programme du GPE a permis de distribuer des vélos aux jeunes filles qui partent des fermes de cacao éloignées où elles vivent pour se rendre à l’école et de construire des toilettes séparées dans les écoles.

Les efforts du GPE, ainsi que les bourses d'études pour filles accordées par le ministère des Affaires étrangères et du Commonwealth (FCDO) du Royaume-Uni, ont contribué à combler l'écart entre les genres en matière de taux d'achèvement du primaire.

« En termes de scolarisation des filles, les chiffres ont augmenté de façon très spectaculaire dans la région. C'est ce qui m'a réellement impressionné dans le programme financé par le GPE. »

Alhaji Mohammed Haroon, Directeur régional de l'éducation dans la région nord du Ghana
Des élèves d'un établissement de Savelugu dans le nord du Ghana avec leurs bicyclettes fournies par les fonds du GPE. Mai 2016. Crédit : GPE/Stephan Bachenheimer
Des élèves d'un établissement de Savelugu dans le nord du Ghana avec leurs bicyclettes fournies par les fonds du GPE. Mai 2016.
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GPE/Stephan Bachenheimer

Bien que les écoles élémentaires et les collèges soient gratuits et obligatoires, jusqu'à 100 000 élèves chaque année ne pouvaient pas poursuivre leurs études dans le secondaire parce que leurs familles n’avaient pas les moyens de payer leurs frais de scolarité. Mais en 2017, le Ghana a porté un nouveau coup aux inégalités en instaurant la gratuité du second cycle de l’enseignement secondaire.

Comme ailleurs, les enfants à travers le pays peuvent encore faire face à des inégalités en matière d'éducation, qu'il s'agisse des écarts entre les genres dans les taux d'achèvement des études supérieures, des résultats plus faibles dans les zones rurales ou des disparités en matière de revenus et entre les ethnies.

Pour remédier à ces inégalités, le GPE, la Banque mondiale et le FCDO ont contribué à la création, en 2020, d'un programme visant à améliorer la qualité de l'enseignement dans les établissements les moins performants relevant de l'éducation de base et à renforcer l'équité et l’éthique de responsabilité dans l'ensemble du système scolaire.

Le financement du GPE de 24,4 millions de dollars soutient les efforts déployés par le Ghana Accountability for Learning Outcomes Program (GALOP) pour réorganiser le programme scolaire, établir un tableau de bord innovant des performances et utiliser la technologie pour suivre les progrès des élèves dans 10 000 écoles, soit la moitié des écoles primaires.

Le Ghana tente également de combler le fossé de l'équité en supprimant les frais de soutien scolaire pour les élèves en difficulté.

Repenser la formation des enseignants

Scolariser tous les enfants n'est que la première étape. Un corps enseignant bien formé est la clé pour que les enfants apprennent réellement.

Au Ghana, de nombreux enseignants ne sont pas qualifiés : 41 % des enseignants et 28 % des enseignantes ne disposaient pas des qualifications formelles ou enseignaient avec des qualifications inférieures aux normes en 2016. Cette année-là, le gouvernement a lancé la Commission du service d'enseignement, financée par le GPE, qui s’occupe du recrutement, de la formation et de la gestion des carrières des enseignants du pays.

Le GPE a également soutenu le développement du programme innovant visant l’octroi du Diplôme d'enseignement de base pour enseignants non formés. Près de 8 000 jeunes enseignants issus de districts défavorisés sont ainsi formés pendant les vacances et durant trois étés, ce qui leur permet de continuer à enseigner pendant l'année scolaire.

En outre, afin de relever les normes d'enseignement, le gouvernement a exigé que tous les enseignants soient titulaires d'une licence de quatre ans et soient agréés par le ministère de l'Éducation. Il est également en train de moderniser ses instituts de formation.

Avec le soutien du GPE (qui consiste notamment à faire appel à de nouveaux partenaires financiers pour contribuer à l’amélioration du système éducatif ghanéen) et un gouvernement déterminé à intensifier les réformes, un changement durable est possible.

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