Il est temps que l'éducation soit accessible à chaque fille
Aujourd’hui, 130 millions de filles ne sont pas scolarisées. S’il s’agissait de la population d’un pays, celui-ci serait la 10e nation du monde en termes de population, soit le Royaume-Uni et la France réunis
08 mars 2017 par Alice Jowett, The LEGO Foundation
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Lecture : 7 minutes
Un cours de langue arabe au Soudan. Crédit: GPE/Kelley Lynch
Rumana, 26 ans est une jeune femme originaire du Soudan. Elle vient de rejoindre la septième année du primaire. Enfant, Rumana n'est pas allée à l'école et n'a donc pas appris à lire ou à écrire. Quand elle est devenue mère, elle s'est rendue compte qu'elle ne pouvait pas aider ses enfants avec leurs devoirs ou répondre à leurs questions. Elle a donc décidé d'apprendre et d'aller à l'école.

Aujourd’hui, 130 millions de filles ne sont pas scolarisées. S’il s’agissait de la population d’un pays, celui-ci serait la 10e nation du monde en termes de population, soit le Royaume-Uni et la France réunis. Pour ces filles, les conséquences sont graves. Non seulement elles n’ont pas la possibilité de s'épanouir selon leur potentiel, mais elles sont, par conséquent, plus vulnérables.

La Journée internationale de la femme marque la sortie du rapport de l'ONG ONE intitulé La pauvreté est sexiste, qui attire notre attention sur cette crise – et cette opportunité – en matière d’éducation des filles. Si chaque enfant devrait être à l’école, l’éducation des filles et des femmes constitue un investissement particulièrement judicieux, car les bénéfices en sont considérables, et les conséquences de la non scolarisation des filles, dramatiques.

Les nombreux bénéfices de la scolarisation des filles

Par exemple, comme les garçons, lorsque les filles sont éduquées, elles ont de meilleures opportunités d'emploi, et leur revenu potentiel augmente. Ceci est positif pour le revenu de l’individu comme celui du ménage, mais également pour l’économie nationale :

L’impact d’une politique de réduction de l'inégalité des sexes dans l’éducation pourrait générer entre 112 et 152 milliards de dollars par an pour les pays en développement.

Et au-delà de l'amélioration de la situation du pays, l'éducation des filles contribue également à améliorer la santé et le bien-être dans leur ensemble. Si chaque fille d’Afrique subsaharienne achevait le cycle primaire, la mortalité maternelle chuterait de 70 % - en partie parce que les femmes plus éduquées ont généralement moins d’enfants.

Les filles non scolarisées se voient non seulement nier la possibilité de s’épanouir selon leur potentiel, mais elles ont également plus de risques d'être mariées enfants, d’être affectées par des maladies telles que le VIH et de mourir jeunes.

Les obstacles à la scolarisation des filles

Si l’importance de la scolarisation des filles semble évidente, plusieurs obstacles continuent de l’empêcher. Il s’agit des coûts directs et indirects, des préoccupations relatives à la violence et la sécurité, des normes et des attentes culturelles, de l'environnement enseignant et du climat scolaire, ainsi que des infrastructures scolaires inadéquates.

Que faudra-t-il donc pour que l’éducation soit accessible à chaque fille ? Un changement radical est nécessaire, à la fois en termes de financement de l’éducation, et d’utilisation de ces fonds. Le nouveau rapport de ONE intitulé :La pauvreté est sexiste : pourquoi l’éducation de chaque fille est une bonne chose pour tous, propose un plan à l’horizon 2020 pour s’assurer que le monde sera en bonne voie de réaliser l'objectif de l'éducation pour tous à l’échéance des Objectifs de développement durable en 2030.

Il faut davantage de financements en provenance de toutes les sources

Tout d’abord, les bailleurs de fonds, tout comme les États, doivent augmenter leur financement de l'éducation. Pour les gouvernements des pays à revenu faible et intermédiaire, cela signifie une augmentation des budgets intérieurs pour atteindre 5,8 % du PIB en élargissant l’assiette fiscale et en montant la part des dépenses consacrées à l’éducation à 20 % du budget national.

Pour les bailleurs, il s’agit d’augmenter l’ensemble de l’APD et de consacrer 15 % de cette APD à l’éducation, tout en privilégiant la scolarisation dans le primaire et le secondaire, ainsi que dans les pays à faible revenu et les pays touchés par la fragilité ou les conflits. Cela signifie également d'investir dans les organisations multilatérales telles que le Partenariat mondial pour l’éducation, afin de renforcer les systèmes éducatifs dans les pays affichant un grand nombre d’enfants non scolarisés et de faibles taux d’achèvement.

Investir dans l’éducation doit entraîner un meilleur apprentissage

Deuxièmement, et de façon tout aussi importante, toute augmentation des besoins de financement doit être associée à des réformes au niveau national, qui permettent une meilleure efficacité et responsabilité en matière de résultats. Si l’essentiel des dépenses de l’éducation provient des propres budgets des pays, une grande partie ne produit pas de résultats satisfaisants en termes d'acquis scolaires.

Pour que l’éducation soit accessible à chaque fille, les leaders doivent s’engager à mettre en œuvre un ensemble de réformes qui vaincront chaque obstacle, investiront dans chaque enseignant, feront le suivi de chaque résultat et connecteront chaque salle de classe.

Les États doivent veiller à ce que des étapes réalisables et mesurables, selon un calendrier défini, soient inclues dans le plan sectoriel de l'éducation, et afficher des progrès évidents à l'horizon 2020. Les bailleurs doivent appeler de façon explicite aux réformes dans ces domaines et soutenir leur mise en œuvre au moyen d’une assistance technique et financière.

Enfin, nous avons besoin de votre voix pour dire aux leaders du monde entier que toutes les filles méritent une éducation. En cette Journée internationale de la femme, rejoignez des citoyens du monde entier sur www.one.org/girlscount pour compter à voix haute tous ensemble, de 1 à 130 millions, pour chaque fille non scolarisée dans le monde. Et rejoignez les plus de 350 000 personnes ayant déjà signé cette lettre, que nous remettrons en personne aux leaders du monde entier.

#GirlsCount : Les filles comptent, votre voix aussi, alors faites-vous entendre.

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