Joue-la façon GPE !
Quelles sont les principales stratégies d'éducation mises en œuvre par le Kenya, le Lesotho, le Soudan du Sud et l'Ouganda pour améliorer l'éducation des filles ?
24 juillet 2018 par Fazle Rabbani, Global Partnership for Education
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Lecture : 9 minutes
Des élèves sur le chemin du retour après une journée à l'école de Nyeri, dans le comté de Nyeri au Kenya. Crédit: GPE/Kelley Lynch
Des élèves sur le chemin du retour après une journée à l'école de Nyeri, dans le comté de Nyeri au Kenya.

En 2002, lors de la Coupe du monde de la FIFA, Joue-la comme Beckham, un film britannique, montrait les défis auxquels Jess, une jeune fille de 18 ans, est confrontée pour réaliser son rêve et devenir joueuse de foot comme son héros, David Beckham.

Les parents de Jess n’apprécient pas qu'elle passe tant de temps à jouer au foot, car pour eux, le foot est un sport de garçons. Et puis Jess rencontre Jewels, qui adore aussi le football et joue dans une équipe locale féminine. Celle-ci invite Jess à faire un essai pour intégrer l’équipe.

Tout au long du film, Jess est partagée entre son désir de jouer au football et son souhait de respecter les principes de sa famille. A la fin, après de nombreux rebondissements, la famille de Jess assouplit légèrement ses règles strictes pour la laisser jouer.

Trop de filles exclues de l’apprentissage

Contrairement à Jess, des millions de filles ont du mal à satisfaire une aspiration encore plus simple : aller à l’école. Aujourd’hui, plus de 130 millions de filles dans le monde âgées de 6 à 17 ans ne sont pas scolarisées pour tout un ensemble de raisons, qu’il s’agisse des normes sociales et familiales, du travail des enfants, du mariage précoce, d'un environnement scolaire hostile, de l’insécurité sur le chemin domicile-école et de la longue distance à parcourir pour aller à l’école.

Le Bilan sur l’égalité des sexes du Rapport mondial de Suivi de l’éducation a constaté que seuls 1 pays d’Afrique subsaharienne sur 3 avait atteint la parité entre les sexes dans l’enseignement primaire. Le nombre de pays ayant atteint la parité dans l’enseignement secondaire est encore plus bas, avec 1 pays sur 11. Et aucun pays d’Afrique subsaharienne n’a atteint la parité entre les sexes dans l’enseignement supérieur.

Cela est néfaste non seulement pour l’éducation, mais également pour les sociétés et l'économie de l'ensemble de la région. Une étude récente soutenue par le GPE a constaté qu’en n’éduquant pas les filles, les pays perdaient entre 15 et 30 milliards de dollars de productivité et de revenus tout au long de la vie de ces dernières.

L’éducation des filles et la parité entre les sexes constituent également le cœur de l’action du Partenariat mondial pour l’éducation. Le GPE soutient les pays afin qu’ils renforcent leurs stratégies en faveur de l’éducation des filles grâce à l’analyse et à la panification sectorielles de l’éducation. Les financements du GPE permettent non seulement de solides analyses de la situation et des questions liées à l'éducation des filles, mais réunit également les parties prenantes pour trouver des solutions appropriées aux problèmes identifiés. Plusieurs ateliers de formation sur la planification sectorielle favorisant l’égalité des sexes améliorent par exemple la qualité des plans sectoriels.

Les stratégies mises en œuvre par les pays partenaires pour améliorer l’éducation des filles

Un examen rapide des plans sectoriels de l’éducation du Kenya, du Lesotho, du Soudan du sud et d'Ouganda révèle les stratégies d’amélioration des opportunités de bénéficier d’une éducation de qualité pour les filles :

  • Construire des installations scolaires appropriées

Dans de nombreux pays, les écoles sont situées loin des localités où résident les filles, et les installations scolaires, surtout l’accès à l’eau et à des toilettes séparées, sont loin d’être adéquates. Les autres pays veulent investir dans la construction d’écoles plus proches du lieu d’habitation des élèves, ainsi que des points d’eau et des toilettes destinées aux filles.

  • Garantir la sécurité sur le chemin de l’école

Les filles peuvent faire l’objet de harcèlement à l’école et sur le chemin de l’école, surtout lorsque l’école est située ailleurs que sur le lieu d’habitation. Ceci est vrai pour des pays ayant un taux élevé de violence liée au genre, comme l’Ouganda et le Soudan du Sud. Ces pays veulent investir dans des lois contre le harcèlement tout en développant un système d'orientation et une Hotline que les filles peuvent appeler lorsqu'elles sont victimes.

Les attaques d’écoles par les groupes armés sont courantes au Soudan du Sud. Une étude de la Banque mondiale a démontré les effets néfastes des conflits sur les filles dans ce pays. Ce sont en effet les femmes et les filles qui souffrent le plus en temps de conflit et de guerre. Le Soudan du Sud a signé la Déclaration sur la sécurité dans les écoles et veut mettre en œuvre ses recommandations dans le cadre de sa stratégie sectorielle de l’éducation.

  • Soutenir les familles et les communautés

Les filles font une quantité disproportionnée de tâches ménagères, s’occupent des frères et sœurs plus jeunes de la famille, parfois même au détriment de leur scolarité. Le mariage précoce et le travail des enfants constituent un obstacle pour bénéficier d’une bonne éducation.

Les quatre pays prévoient de soutenir les familles avec des espèces ou de la nourriture et d’autres biens en nature pour compenser la poursuite de la scolarité des filles. Cette stratégie connaît un grand succès dans d’autres pays. Les bourses et allocations constituent également des stratégies efficaces pour soutenir la scolarisation des filles.

  • Mettre à jour les programmes et les manuels scolaires

Le plan sectoriel de l'éducation du Lesotho a identifié la représentation négative des filles et de leur rôle au sein des familles et de la société dans les manuels et les matériels pédagogiques comme étant un facteur clé de l’interruption de leur scolarité. Le gouvernement a pour objectif de réviser les programmes scolaires et les manuels pour résoudre ce problème. Le Soudan du Sud a développé des manuels scolaires qui encouragent les filles à poursuivre leur scolarité.

  • Recueillir des données sur le genre en vue de la planification et du suivi

Tous les pays veulent améliorer leur système d’information et de gestion de l’éducation pour recueillir davantage de données de meilleure qualité sur l’éducation des filles. Les données ventilées par sexe sur l’allocation budgétaire et les dépenses sont particulièrement importantes pour permettre des avancées significatives en matière d'éducation des filles. Le Kenya et le Lesotho prévoient de s’y atteler au cours de la mise en œuvre de leur plan sectoriel de l’éducation. D’autres pays peuvent apprendre et suivre leur exemple.

Un investissement avisé

Le soutien à la réalisation des aspirations des filles n’est pas facile, surtout lorsqu’il s’agit d'assouplir des règles et des normes qui dominent depuis de nombreuses années dans leur pays. Mais c’est ce qu’il faut faire, et c’est pourquoi le GPE continue d’aider les pays à développer et mettre en œuvre des stratégies de soutien en faveur d’une éducation de qualité pour les filles.

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