La crise de l’éducation persiste alors que les progrès stagnent à l’échelle mondiale
Tandis que nous célébrons la Journée mondiale de l'enfance et le 30ème anniversaire de la Convention relative aux droits de l'enfant, nous constatons que nous ne pourrons résoudre la crise de l'apprentissage en continuant à procéder de la même manière. Tous les pays doivent prendre des mesures plus audacieuses et plus ambitieuses pour permettre à tous les enfants d’exercer leur droit à l'éducation.
20 novembre 2019 par Secrétariat du GPE
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Des enfants à l'école primaire Makamba en Ouganda. Crédit : PME/Livia Barton
Des enfants à l'école primaire Makamba en Ouganda
Credit: PME/Livia Barton

En 1954, l'Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 20 novembre comme la Journée mondiale de l'enfance, au cours de laquelle tous les pays du monde reconnaissent l'importance de promouvoir le bien-être des enfants.

Il y a trente ans, l'ONU a adopté, à l'occasion de cette célébration annuelle, la Convention relative aux droits de l'enfant, qui précise davantage les nombreux droits inaliénables de tous les enfants - dont l'éducation.

L'anniversaire de cet engagement nous incite à prendre du recul et à évaluer la situation des enfants dans le monde en matière d'éducation au cours de ces 30 dernières années.

Les enfants non scolarisés dans le monde

Alors que nous célébrons des progrès remarquables, un nombre inacceptable d'enfants - des centaines de millions, en particulier dans les pays les plus pauvres et dans les communautés les plus défavorisées - sont toujours privés du droit fondamental et unique leur permettant à tous de réaliser pleinement leur potentiel.

Les progrès réalisés dans les pays en développement sont bien moins importants que ceux des pays les plus riches et, au cours de la dernière décennie, le rythme des progrès a stagné, ce qui signifie qu'il faudra peut-être des décennies avant que se concrétise la perspective de « l'éducation pour tous ».

Dans le monde entier, le pourcentage d'enfants en âge de fréquenter l'école primaire ou secondaire qui n'étaient pas scolarisés est passé d'un peu moins de 30 % en 1988 à environ 17 % en 2018, dernière année pour laquelle des données de l'Institut de statistique de l'UNESCO sont disponibles.

Au cours de cette même période de 30 ans, les pays à faible revenu ont réduit le pourcentage d'enfants non scolarisés de 57 % à 32 %, et les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure de 39 % à 21 %.

Pourcentage d'enfants non scolarisés

Trop d'enfants ne peuvent toujours pas exercer leur droit à l'éducation

Bien que les pays riches comme les pays en développement aient investi plus que jamais dans l'éducation pendant des années, les progrès sont bien en deçà de ce qui était attendu. En effet, près de 260 millions d'enfants et de jeunes âgés de 6 à 17 ans ne sont toujours pas scolarisés et environ le même nombre d’enfants fréquentent l’école mais n’y apprennent pas.

Il est tout aussi troublant de noter que le rythme des progrès réalisés s'est ralenti ces dernières années. Entre 2009 et 2018, le pourcentage d'enfants et de jeunes non scolarisés dans les pays à faible revenu n'a baissé que de deux points de pourcentage, passant de 34 % à 32 %.

Dans les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure, la baisse a été légèrement plus marquée - plus de 6 points de pourcentage au cours des 10 dernières années, mais cette diminution est à peine suffisante pour amorcer les changements nécessaires en vue de la réalisation de l'Objectif du développement durable, à savoir assurer l’accès de tous à une éducation de qualité d'ici 2030.

Bien qu’un nombre croissant de filles aient reçu l'éducation dont elles ont besoin et qu'elles méritent, 130 millions d’autres ne sont toujours pas scolarisées dans le monde.

Des notes d’optimisme dans certains pays

Il faut noter cependant que de telles moyennes d'ensemble masquent les réussites de nombreux pays en développement qui ont travaillé avec diligence ces dernières années avec le soutien du PME et d'autres partenaires de développement pour que davantage d'enfants soient scolarisés.

Le Burkina Faso, par exemple, a régulièrement augmenté le taux de scolarisation dans le primaire, qui est passé de 60 % au début des années 2000 à 88 % en 2019.

En Éthiopie, environ 85 % des enfants en âge de fréquenter l'école primaire sont scolarisés, alors qu’ils n’étaient qu’environ 50 % il y a 15 ans et demi.

Au Népal, l'écart de scolarisation entre les filles et les garçons, traditionnellement persistant depuis des décennies, s'est réduit à environ 1 % seulement en 2016.

Au Cambodge, environ 88 % des enfants (et, au cours de ces dernières années, plus de filles que de garçons) achèvent désormais le cycle d'études primaires.

Par ailleurs un certain nombre d'autres pays en développement s'engagent dans une planification rigoureuse et sur le long terme de l'éducation. Cette évolution conduit à des systèmes scolaires mieux gérés et plus professionnels et, en fin de compte, à l’accès à des services éducatifs de meilleure qualité pour plus d'enfants.

Le monde ne peut accepter une telle situation

Malgré cela, il est frappant de constater que, depuis l'adoption de la Convention relative aux droits de l'enfant il y a 30 ans, le monde est toujours confronté à une crise mondiale de l'éducation. Si la tendance actuelle se poursuit, cette crise ne sera pas résolue prochainement.

Il est encourageant de constater que les dirigeants du monde entier reconnaissent de plus en plus que la crise est réelle et qu'ils doivent faire davantage pour y remédier.

La vie de millions de personnes restera inchangée si elles ne bénéficient pas des nombreux avantages d’un enseignement de qualité. De manière indirecte, cet échec est celui de monde entier.

 

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