Le GPE, acteur neutre dans les situations de crise : le cas du Burundi
Dans les pays touchés par la fragilité ou en situation de crise, comme le Burundi, continuer à assurer l’éducation reste la priorité du GPE. Mais comment rester un acteur neutre et de consensus lorsqu’on intervient dans un contexte aussi délicat ?
09 novembre 2016 par Secrétariat du GPE
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Lecture : 7 minutes
Des élèves dans une salle de classe au Burundi. Crédit : UNICEF Burundi/Colfs

Dans les pays touchés par la fragilité ou en situation de crise, comme le Burundi, continuer à assurer l’éducation reste la priorité du GPE. Mais comment rester un acteur neutre et de consensus lorsqu’on intervient dans un contexte aussi délicat ?

Maintenir le système éducatif fonctionnel malgré la persistance des crises

Alors que l’on croyait une paix durable revenue au Burundi après dix ans de stabilité croissante, en avril 2015 le pays s’est retrouvé face à une nouvelle crise politique en réaction à l'annonce du président en exercice de briguer un troisième mandat.

Cette nouvelle crise survint pendant la mise en œuvre du premier financement du GPE de 52,9 millions de dollars, approuvé en novembre 2012. Le financement soutenait la mise en œuvre de la première phase du Plan Sectoriel de Développement de l’Education et de la Formation (PSDEF) du pays pour la période 2012-2020, avec la Coopération technique belge (CTB) comme agent partenaire et l’UNICEF comme agence de coordination.

Maintenir la confiance entre partenaires …

Suite à la réélection du Président Pierre Nkurunziza en juillet 2015, la crise politique a empiré.

La décision par la nouvelle ministre de l’éducation de désigner l’AFD comme agent partenaire pour le prochain financement potentiel du GPE, d’au maximum 25,6 millions de dollars, a contribué aux tensions au sein du groupe des partenaires techniques et financiers.

En novembre 2015, la CTB a estimé ne plus être en mesure de continuer à assumer le rôle de supervision du financement du GPE, mais a annoncé pouvoir tout de même assurer ses fonctions jusqu’à ce qu’un remplaçant soit identifié, dans le délai maximum de six mois prévu par les directives du GPE en pareilles circonstances.

Des consultations menées entre les partenaires du FCE (Fonds commun pour l’éducation) d’une part, puis entre eux et le GPE, avec l’implication du gouvernement burundais, ont abouti à la désignation en février 2016 de l'UNICEF comme nouvel agent partenaire pour la gestion de ce qui restait du financement du GPE, dont la date de clôture a été prolongée jusqu’en juillet 2018.

Les leçons tirées de ce processus ont informé la façon dont le GPE a élaboré une procédure normalisée de sélection des agents partenaires, approuvée par le Comité des financements et des performances au niveau des pays (CGPC). Le processus est désormais plus inclusif pour la sélection des agents partenaires chargés de la mise en œuvre des financements dans les pays partenaires du GPE.

… grâce à des instruments efficaces

Des instruments élaborés par le GPE tels que le cadre opérationnel pour un appui efficace aux Etats fragiles et touchés par un conflit ou le document de politique sur les financements de mise en œuvre de programmes sectoriels de l'éducation (adopté en 2015), se sont avérés particulièrement utiles pour conseiller et guider les partenaires locaux dans ce processus de changement.

Bien que ces derniers aient déjà connaissance de ces instruments, l’accompagnement et les contributions périodiques du Secrétariat du GPE, au même titre que sa neutralité, ont largement contribué à faire avancer le processus.

Une leçon d’efficacité

Une vision commune et un engagement partagé ont contribué à maintenir la cohésion entre les partenaires qui, comme les membres d'une même famille, ont travaillé sans relâche sur le processus de changement.

Bien que la situation politique demeure instable et qu’il n’existe pas encore de feuille de route claire sur l’issue de la crise au Burundi, les partenaires participants au fonds commun ont surmonté leurs différends et privilégié le dialogue et la gestion transparente des ressources dans le strict intérêt des enfants.

Les leçons tirées de cette expérience devraient servir à d'autres pays, en situation de paix ou de crise, et peuvent être résumées comme suit :

  • Pour le Secrétariat du GPE, la neutralité est une force qu’il se doit de préserver, tout comme son travail de facilitation ayant contribué à accélérer les progrès entre les étapes importantes de la restructuration du financement octroyé au Burundi.
  • Le groupe des bailleurs participant au fonds commun a servi de véritable plate-forme de collaboration, privilégiant le dialogue et l'alignement de l'aide, l’harmonisation, la gestion saine et efficace des ressources dans l’intérêt des enfants, ainsi qu'une étroite collaboration avec le gouvernement dans la mesure du possible.
  • La sélection de partenaires bien préparés, engagés et expérimentés pour gérer les financements du GPE permet d’agir de manière efficace en situation de crise.

En maintenant une communication régulière avec les partenaires par courrier électronique, vidéo-conférences et rencontres en personne, tout en travaillant à rechercher un consensus entre les différents partenaires, le Secrétariat du GPE a joué un rôle central dans l’apaisement des tensions et le maintien du travail pour une éducation de qualité pour tous les enfants au Burundi.

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