Les enseignements du Fonds de la société civile pour l’éducation
Le Fonds de la société civile pour l’éducation (FSCE) est un programme mondial unique et ambitieux qui soutient la mobilisation citoyenne en faveur de la politique, la planification, la budgétisation et le suivi du secteur de l'éducation dans les pays en développement partenaires du GPE.
07 novembre 2016 par Jo Walker
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Lecture : 7 minutes
Une jeune fille dans sa salle de classe au lycée de Prek Eng en mars 2015. Crédit: GPE/Livia Barton

Le Fonds de la société civile pour l’éducation (FSCE) est un programme mondial unique et ambitieux qui soutient la mobilisation citoyenne en faveur de la politique, la planification, la budgétisation et le suivi du secteur de l'éducation dans les pays en développement partenaires du GPE. Plus précisément, il vise à aider les organisations de la société civile à se rassembler pour constituer diverses coalitions nationales et faire en sorte que leurs gouvernements respectent leurs engagements envers l'éducation.

Le FSCE est financé par le Partenariat mondial pour l'éducation. La société civile est considérée comme ayant un rôle crucial en termes de responsabilisation des gouvernements - dans les processus de dialogue du secteur de l’éducation au niveau national, sur les allocations budgétaires nationales, le suivi des budgets et la promotion en faveur de dépenses accrues pour l’éducation.

Suivre les fonds de l'éducation

De nombreuses coalitions de la société civile à travers le monde se sont concentrées sur le suivi des fonds de l'éducation pour s'assurer qu'ils soient bien octroyés aux écoles ou pour analyser, avec l’aide des communautés, la conformité des programmes. Cela contribue à une plus grande transparence et une meilleure responsabilisation.

Par exemple, au Bénin, la coalition nationale CBO-EPT a effectué une analyse des ressources allouées à l'éducation dans les municipalités défavorisées et a produit un rapport alternatif sur le financement de l'éducation dans 10 municipalités défavorisées.

En République Dominicaine, Foro Socioeducativo (FSE) gère un projet Budget Watch sur l’éducation, qui comprend l'analyse des budgets de l'éducation diffusée aux entités gouvernementales, à la société civile, aux parents, aux enseignants, aux médias et aux organisations internationales. Grâce à leur engagement en faveur de la « campagne des 4 % » menée par Coalicion Educacion Digna, le FSE a appelé le gouvernement à respecter son engagement de consacrer 4 % de son PIB à l'éducation – ce qui a été atteint en 2014.

Au Cambodge, le NEP a mené une enquête de suivi sur les dépenses publiques et a constaté qu'en moyenne, seulement 65 % des budgets alloués parvenaient aux écoles. Sur cette base, accompagnée de consultations avec les écoles et les fonctionnaires locaux, ils ont plaidé avec succès pour que les paiements des écoles et les salaires des enseignants soient décaissés par le système bancaire.

Succès au Vanuatu et au Pakistan

Le programme du FSCE a permis que les gouvernements soient tenus responsables en surveillant la prestation locale des programmes d'éducation. Le PCE au Pakistan a organisé des audiences d’« audit social » dans différents districts visant à examiner la transparence et la responsabilité au sein du secteur de l'éducation.

Au Vanuatu, la Coalition pour la défense des politiques en matière d'éducation a plaidé pour la gratuité de l'éducation jusqu'à la 10ème année et pour la reconnaissance des enseignants de maternelle. À l’issue des élections nationales, ces revendications ont été adoptées comme principes par l'un des partis politiques formant le gouvernement de coalition.

Réduire les frais de scolarité au Kenya

Le Kenya est un autre exemple où les financements des organisations de la société civile ont conduit à de meilleures politiques au profit des familles pauvres. Lorsque les frais de scolarité des écoles secondaires ont considérablement augmenté jusqu'à 1 200 dollars par an, les familles pauvres se sont trouvées dans l’incapacité de les payer et de nombreux élèves ont dû abandonner leurs études. La coalition nationale kenyane a organisé une pétition qui a obtenu 2 000 signatures et le Parlement a été obligé de revenir sur cette décision. Une manifestation importante avec plus de 1 000 parents a finalement amené les députés à exiger que le ministre de l'Éducation publie des directives visant à réduire les frais de scolarité ou bien à faire face à une motion de censure au Parlement. Finalement, l'objectif de la campagne visant à réduire de moitié les frais de scolarité du secondaire a été atteint.

Ce ne sont là que quelques exemples de l'impact du travail appuyé par le FSCE. Les réussites tendent à être différentes selon les pays, en fonction des priorités des pays. Notre travail avec le FSCE a prouvé que les processus politiques ne seront efficaces et durables que s'ils sont conduits par les acteurs et les réalités du terrain. L'appropriation locale garantit la pertinence du plaidoyer, tant pour les parties prenantes et les communautés, que pour les gouvernements et les autres acteurs officiels avec lesquels ils sont engagés.

Aller de l’avant : une nouvelle boîte à outils sur le financement pour appuyer les coalitions du FSCE

Financing Matters - Couverture de la boîte à outils sur le financement

Poursuivre l'intensification de notre travail sur la sécurisation d’un financement intérieur accru au profit de l'éducation constitue un volet majeur du travail de plaidoyer de la CME. En collaboration avec ActionAid International et l'Internationale de l'Éducation, la CME a récemment lancé Financing Matters: a toolkit on domestic financing for education (L’importance du financement : une boîte à outils sur le financement intérieur en faveur de l'éducation). Il vise à soutenir les organisations de la société civile et les activistes de l'éducation dans les pays à revenu faible ou à revenu intermédiaire à promouvoir et faire campagne sur les questions liées au financement de l'éducation.

La boîte à outils est adaptée à différents contextes et s'articule autour de l'approche de la CME en matière de financement intérieur de l'éducation, fondée sur ce que nous appelons l'approche des « 4 S » du financement intérieur : part, taille, sensibilité et contrôle (share, size, sensitivity and scrutiny) des budgets et des finances. La CME préconise que les pays consacrent au moins 20 % de leurs budgets nationaux, ou au moins 6 % de leur PIB au secteur de l'éducation. Cet outil aide ainsi les coalitions à plaider pour une part plus importante du budget en faveur de l'éducation.

Mais nous savons aussi que la sensibilité des budgets doit s'améliorer et que le contrôle croissant des citoyens est essentiel pour assurer la prestation et la responsabilisation. Enfin, la boîte à outils comporte un module visant à faire en sorte que les militants de l'éducation plaident mieux en faveur de l'augmentation de la taille globale du budget global, en incluant la part de l'éducation, à travers l’augmentation des recettes fiscales.

Financé par le GPE, le FSCE a été mis en place en 2009 dans le but de soutenir la société civile en faveur de la campagne pour la réalisation des objectifs de l'Éducation pour tous : il est coordonné par la Campagne mondiale pour l'éducation, qui a travaillé pendant de nombreuses années pour faire en sorte que la voix des citoyens soit prise en compte dans la planification et la prestation des services d’éducation. Grâce aux agences régionales (ANCEFA, ASPBAE,CLADE, ACEA) un soutien programmatique est apporté aux coalitions nationales et elles bénéficient également du soutien technique de la part d’ActionAid Americas, de l'Internationale de l'Éducation et d'Oxfam IBIS.

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Commentaires

Chers tous,
Chères Autorités du Fonds Mondial pour l’Éducation,
Veuillez trouver ici, l'expression de notre sincère félicitation et encouragement pour le travail si aimable fourni en faveur des enfants vulnérables surtout! En notre qualité d'une ONGD travaillant en éducation aussi, comptons sur votre bonne foie de nous compter parmi vos partenaires locaux de mise en œuvre des projets du Fonds Mondial de l’Éducation.
Avec nos sincères considérations.
Maurice Mudimbe
Directeur Exécutif National de la COPDECO-ONGD

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