La violence basée sur le genre, surtout celle commise en milieu scolaire, se vit dans presque tous les pays. Selon ONU Femmes et l’UNESCO, plus de 246 millions d’enfants font l’objet de violence basée sur le genre en milieu scolaire.
Les filles sont particulièrement vulnérables à cette violence du fait des normes et stéréotypes liés au sexe. Près de la moitié de la totalité des agressions sexuelles sont commises contre des filles de moins de 16 ans. Cette violence compromet leur développement physique et socio-affectif.
Les filles décrochent de l’école ou sont incapables d’apprendre ; à long terme, leur santé est exposée à des risques, et elles peuvent se retrouver piégées dans un cycle de violence et d’abus. Pour les enfants, la violence liée au genre a des effets dévastateurs à long terme.
Je m’associe à cette cause
Afin de jouer mon rôle et de prendre part au changement que je souhaite voir, j’ai commencé à travailler en faveur de l’égalité des sexes et de la protection des enfants en Inde. Pendant mon enfance dans ce pays, j’ai pu voir comment les normes sociales perpétuent la violence liée au genre dans les milieux scolaires.
Les manuels scolaires, par exemple, offraient une description stéréotypée des métiers et rôles sociaux selon le sexe : les soldats et les médecins étaient des hommes, tandis que les femmes apprenaient à cuisiner et faire le ménage.
Souvent, lors des cours d'éducation physique, on encourageait les garçons à pratiquer des sports en extérieur et les filles à faire des activités sportives moins exigeantes sur le plan physique. Or les données montrent qu’une grande partie de la violence liée au genre s’exerce à l’école. L’école est donc le lieu où celle-ci doit être le plus largement combattue.
Dans un pays aussi vaste et hétérogène que l’Inde, confronté à des difficultés pressantes telles que la pauvreté et les inégalités, une perspective éducative sensible à l'égalité des sexes constitue rarement une priorité. Une telle perspective est pourtant essentielle, puisqu’elle nous permet de remettre en question les normes sociales sexistes nuisibles qui légitiment la violence liée au genre et l'absence de sanction et de responsabilisation des auteurs.
Dans le cadre de mon travail à Oxfam Inde, je codirige la campagne Bano Nayi Soch en faveur de l’égalité des sexes et de la lutte contre la violence contre les femmes et les filles. Nos recherches dans tout le pays mettent en évidence la sinistre réalité du milieu violent dans lesquels les filles vivent et luttent pour achever leur éducation.