Pourquoi rendre des comptes est essentiel pour atteindre l’ODD 4

Le GPE se félicite du nouveau RMSE intitulé Rendre des comptes en matière d’éducation : tenir nos engagements qui souligne le rôle clé que joue la responsabilité mutuelle dans la réalisation de l'ODD 4.

25 octobre 2017 par Karen Mundy, UNESCO Institute of Educational Planning
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Lecture : 8 minutes
Une élève au Tadjikistan. Crédit: GPE/Carine Durand
Une élève au Tadjikistan

Joignez-vous à nous pour le lancement, à Washington DC, du Rapport mondial de suivi de l'éducation ce vendredi 27 octobre à 10h

Réaliser notre objectif en matière d'éducation n'est pas la mission d’un État, d’une organisation ou d’un individu. Comme le souligne le nouveau Rapport MSE Rendre des comptes en matière d’éducation : tenir nos engagements, la réalisation de l’ODD 4 nécessite la collaboration active des parties prenantes mondiales et nationales : il s’agit en effet de soutenir le renforcement de systèmes éducatifs qui pourront satisfaire les droits des enfants et des jeunes en matière d’éducation. Pour parvenir à ces résultats la responsabilité mutuelle est essentielle.

Rapportant les résultats de 2015 pour l’ODD 4, le RMSE souligne des difficultés centrales pour lesquelles la responsabilité mutuelle a un important rôle à jouer. On estime à 264 millions le nombre d’enfants et de jeunes non scolarisés ; et plus de la moitié des enfants en âge de fréquenter le cycle primaire ne font pas l’acquisition des compétences minimums en lecture.

Dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, les enfants de 3 à 4 ans des familles les plus riches sont cinq fois plus susceptibles d'accéder à un apprentissage organisé que ceux des familles les plus pauvres. Seules 22 % des écoles primaires de l’Afrique subsaharienne ont accès à l’électricité.

Le GPE s’est engagé à œuvrer au sein d’un partenariat pour soutenir des résultats renforcés dans chacun de ces domaines, notamment en investissant dans des approches améliorées de responsabilité mutuelle au niveau national et international.

La responsabilité peut produire de meilleurs résultats si tous les acteurs soutiennent un plan de l’éducation crédible

Selon le RMSE, les États sont les principaux acteurs du droit à l’éducation, mais de nombreuses parties prenantes ont un rôle à jouer pour garantir un accès équitable à celle-ci. Des plans sectoriels de l’éducation crédibles menés sous l’égide des États peuvent constituer un outil essentiel de responsabilisation au niveau national, en présentant des données détaillées sur les problèmes nationaux et les mesures prévues pour y remédier ; ainsi qu’en chiffrant le financement public nécessaire pour progresser dans le domaine de l’éducation.

Les plans sectoriels facilitent également la détermination des cibles et le suivi des engagements en fournissant aux citoyens et aux organisations de la société civile un accès au suivi des progrès et en garantissant l’allocation des ressources nationales et une utilisation efficace de ces dernières.  

La mise à disposition des données est un outil de responsabilité central. Comme le remarque le RMSE, le manque de données nationales régulières dans les délais et cohérentes portant sur le secteur éducatif affecte la capacité des pays à cibler efficacement leurs ressources et à effectuer un bon suivi des résultats. Le manque de données limite également la capacité des autres acteurs à suivre les avancées.

La revue sectorielle conjointe (RSC) constitue un important mécanisme de responsabilisation dans le secteur éducatif des pays en développement. Celle-ci, sous l’égide des ministères de l'éducation, joue un rôle important en rassemblant les partenaires du développement, les OSC et les autres parties prenantes afin d’évaluer les progrès réalisés annuellement dans le secteur éducatif. Le RMSE étudie les recherches récentes du GPE sur les RSC et remarque certaines difficultés à garantir que ces mécanismes soient totalement participatifs et aient des responsabilités clairement définies. En revanche, lorsqu'elles sont bien organisées, on sait que les RSC sont un mécanisme permettant une planification plus flexible et réactive, et participent à la responsabilisation mutuelle, à une plus grande transparence, ainsi qu’à un meilleur dialogue politique.

Un financement international accru est nécessaire pour atteindre l’ODD 4

Au niveau mondial, les engagements internationaux en matière de financement du secteur éducatif demeurent faibles. Selon le RMSE, seuls « 6 des 28 pays du CAD de l’OCDE ont respecté leur engagement d’allouer 0,7 % de leur revenu national à l’aide. » Tandis que le soutien à l'éducation en 2015 a augmenté de 428 millions de dollars, il reste inférieur de 4 % au niveau de 2010 et n’est pas alloué aux pays qui en ont le plus besoin.

Le RMSE remarque que la reconstitution des ressources du GPE pconstitue une occasion importante pour renverser cette tendance au déclin dans l’aide à l’éducation. C’est une opportunité pour les pays en développement comme pour les pays donateurs de montrer leur engagement envers les millions d’enfants des 89 pays les plus pauvres en matière d’éducation. Un refinancement réussi contribuera également à développer les investissements du GPE en matière de plaidoyer et de responsabilité sociale, en s’appuyant sur le soutien qu’apporte le GPE à la société civile au moyen de son financement du Fonds de la société civile pour l’éducation depuis 2009.

La responsabilité mutuelle est une fonction essentielle du Rapport MSE ; et elle est au cœur du Partenariat mondial pour l’éducation

Le GPE accueille positivement le Rapport MSE et célèbre le rôle unique et essentiel que celui-ci joue pour garantir la responsabilisation sur la voie de la réalisation de l’objectif mondial en matière d’éducation. Depuis plus d’une décennie, le RMSE fournit chaque année l’opportunité de nous demander si nous tenons nos engagements

Le GPE célèbre également la reconnaissance proposée par le Rapport MSE de cette année de la théorie du changement qui anime notre partenariat depuis plus de 15 ans. En remontant le cours de notre histoire, on voit que le GPE est né de l’union de bailleurs et de pays en développement. Cette union a grandi et évolué : elle comprend aujourd’hui 64 pays en développement partenaires, 22 pays donateurs, des groupes de la société civile, des associations d'enseignants, des fondations à vocation philanthropique et le secteur privé, des agences multilatérales et des banques de développement. Par la publication du premier Rapport sur les résultats, du GPE, avec 37 indicateurs réunis à partir de métriques au niveau national et mondial, le GPE a renforcé cette union avec un premier outil dédié qui fait la promotion de la responsabilité mutuelle de tous ses partenaires.

Le GPE est engagé dans l’amélioration future de la responsabilité mutuelle à de nombreux autres niveaux : il s’agit du plus grand financeur international de planification sectorielle basée sur des données probantes dans le monde en développement ; il fait la promotion du dialogue politique inclusif et de la coordination autour des plans sectoriels. En 2017, le GPE s’est également engagé dans l’ensemble du partenariat à améliorer la qualité, la transparence et l’exploitation des données, et à poursuivre ses financements en faveur de rôles à responsabilité renforcée pour la société civile.

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