Répondre aux situations d’urgence par l’éducation
Unfortunately, the current situations in South Sudan and the Central African Republic do underline once more how important it is for the global community to provide greater and more effective support to education in fragile and conflict-affected states, including in emergency and early recovery situations. It is imperative for the Global Partnership for Education to be ready and to be responsive, also in these situations.
16 janvier 2014 par Joris van Bommel, Global Partnership for Education
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Lecture : 8 minutes
Credit: GPE/David Bridges

La situation que connaissent actuellement le Soudan du Sud et la République centrafricaine vient hélas nous le rappeler une fois de plus : il est extrêmement important que la communauté mondiale consacre une aide accrue et réelle à l’éducation dans les États fragiles et touchés par un conflit, y compris dans les situations d’urgence et de reconstruction initiale. Plus de la moitié des 57 millions d’enfants non scolarisés dans le monde vivent dans des pays en situation d’urgence ou en phase de reconstruction.

Il est impératif que le Partenariat mondial pour l’éducation se tienne prêt à intervenir et se montre réactif, y compris dans ces situations. Même si les contextes de fragilité ont des caractéristiques très diverses, ils présentent tous un certain nombre de difficultés qui leur sont spécifiques :

  • des problèmes de sécurité, qui peuvent perturber l’accès aux écoles et aux communautés, limiter la mise en œuvre des programmes d’éducation et les rendre plus coûteux. En outre, les écoles, les enseignants et les élèves peuvent être exposés à des actes de violence ou des attaques en raison de l’insécurité ambiante ;
  • des problèmes de gouvernance, avec notamment la présence au pouvoir de régimes non reconnus, un climat d’instabilité politique, des problèmes de transparence et de corruption, des cas où les autorités empêchent l’accès à la population, ou encore des situations de guerre civile ;
  • des problèmes de capacités, qui empêchent par exemple de recueillir et d’analyser les données nécessaires pour décider des politiques à mener ou pour préparer, mettre en œuvre et contrôler les plans et programmes sectoriels — les capacités des partenaires du développement dans les pays peuvent aussi varier considérablement ;
  • des problèmes liés à la coordination et à la politique des bailleurs de fonds : il est important de veiller à ce que l’aide soit cohérente et coordonnée, d’assurer le financement des programmes par les bailleurs de fonds et de faire en sorte que les partenaires de développement restent opérationnels.

Adapté à ce contexte, l’appui du Partenariat mondial contribue à renforcer les capacités tout en capitalisant sur le potentiel éducatif dans le but de réduire les conflits et d’établir la stabilité. Au cours de l’année écoulée, nous avons fait des progrès notables sur le plan de notre réactivité vis-à-vis des États fragiles et touchés par un conflit.

Cadre opérationnel du GPE pour un appui efficace aux États fragiles et touchés par un conflit

Fin 2013, le Conseil d’administration du GPE a approuvé un « Cadre opérationnel pour un appui efficace aux États fragiles et touchés par un conflit » (PDF). Ce cadre opérationnel adapte les processus du GPE pour mieux répondre aux situations d’urgence, l’objectif étant de fournir au partenariat des recommandations claires favorisant un appui efficace dans ces contextes.

Appui accéléré dans les situations d’urgence et de reconstruction initiale

Le Comité d’administration a aussi approuvé un « Cadre directeur pour l’accélération de l’appui dans les situations d’urgence et de reconstruction initiale » (PDF). Ce cadre permet de faire le lien entre les interventions d’urgence et les actions de développement à long terme. Il favorise également la mobilisation de fonds pour l’éducation dans les situations de reconstruction initiale et d’urgence. Le GPE peut fournir jusqu’à 20 % du montant disponible pour un pays sous forme de financement accéléré en cas de situation d’urgence ou de reconstruction.

Soutien à la Somalie, au Yémen et à la République centrafricaine

En novembre 2013, le GPE a accordé 3,7 millions de dollars à la République centrafricaine pour répondre aux besoins urgents que connaît le pays en guerre dans le domaine de l’éducation. L’accent est placé sur la remise en route du système d’éducation nationale, qui nécessite la réparation et l’équipement des écoles, et sur une aide à la rémunération des enseignants financée par la population, visant à réduire les contributions des parents.

Un appui accéléré a également été approuvé par le Partenariat mondial pour la Somalie (centre-sud) pour que l’année scolaire puisse commencer à la date prévue ; en outre, un financement du GPE pour l’éducation permettra la formation de 1 000 enseignants nouvellement recrutés dans la région du centre-sud, la mise en place d’un système de versement des salaires et le paiement de primes aux enseignants les moins bien rémunérés. Il est important de signaler que le Somaliland et le Puntland ont également reçu un financement du GPE pour financer leur plan sectoriel de transition. Au total, c’est une enveloppe de 14,5 millions de dollars qui a été mise à la disposition de l’ensemble de la Somalie.

Citons encore l’exemple du Yémen. Sur le financement de 82,6 millions de dollars accordé au Yémen pour la mise en œuvre de son plan d’éducation, 10 millions ont été affectés à l’amélioration de la scolarisation des enfants des zones en situation d’urgence. En moins de huit mois, quelque 140 écoles ont été rénovées ; dès le début de l’année 2014, elles recevront des fournitures scolaires et seront à nouveau fonctionnelles.

Éducation et aide humanitaire : quel rôle pour le GPE ?

Nous avons certes amélioré notre travail dans les pays fragiles mais il reste beaucoup à faire. D’autres défis nous attendent, en particulier en matière de financements. L’éducation en situation d’urgence est en effet cruellement sous-financée. En 2012, l’éducation n’a représenté que 1,4 % de l’aide humanitaire, contre 2,2 % en 2009, et ce niveau de financement est loin de répondre aux besoins des pays. Les chiffres communiqués par le Service de surveillance financière (FTS), qui contrôle les flux d’aide humanitaire au niveau mondial, ne montrent pas d’amélioration pour 2013. Aux côtés du Réseau international pour l’éducation en situations d’urgence (INEE)et d’autres partenaires, le Partenariat mondial pour l’éducation se doit de tout faire pour accroître ce pourcentage, veiller à ce que les fonds soient employés efficacement et améliorer la coordination entre gouvernements, bailleurs de fonds et organisations humanitaires.

Une bonne résolution pour l’année 2014

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