Résultats de la recherche sur les subventions aux écoles dans quatre pays
Afin de contribuer aux connaissances mondiales sur les subventions scolaires, le GPE a cofinancé une recherche en RDC, en Haïti, à Madagascar et au Togo, dont les résultats montrent que les subventions scolaires peuvent être efficaces pour rendre l'accès à l'éducation plus équitable.
14 juin 2017 par Wenna Price, Global Partnership for Education
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Lecture : 8 minutes
Une fille écrivant au tableau à l'école "EPP ANOSISOA" à Madagascar.
Une fille écrivant au tableau à l'école "EPP ANOSISOA" à Madagascar.

Le transfert de fonds directement du gouvernement central aux écoles est devenu une approche commune de l'amélioration des écoles à l'échelle mondiale, y compris dans les pays en développement partenaires du GPE.

Communément appelés subventions aux écoles, les objectifs et la conception de ces programmes peuvent varier d'un pays à l'autre. Certaines subventions aux écoles visent à accroître l'accès à l'école, d'autres se concentrent sur les améliorations au niveau de la qualité, et certaines visent à parvenir aux deux.

Dans le but de contribuer aux connaissances mondiales sur les subventions aux écoles, le GPE a cofinancé une recherche en RDC, à Haïti, à Madagascar et au Togo. La recherche, qui a eu lieu entre 2013 et 2016, a été menée par l'IIPE de l'UNESCO, en partenariat avec les ministères de l'Éducation et les chercheurs locaux. Au terme du projet, les équipes de recherche et les ministères de l'Éducation se sont réunis pour faire le bilan de leurs expériences.

Quelles écoles ont fait partie de l'étude ?

Bien que chaque programme de subventions aux écoles ait été conçu à partir de rien, 3 des 4 pays avaient déjà expérimenté le fait de travailler avec des subventions aux écoles (RDC, Madagascar et Togo).

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Chaque pays avait ses propres critères de sélection pour déterminer les écoles à inclure dans le programme. En général, la taille de l'école (nombre d'enfants inscrits) était un facteur déterminant, tout comme l'emplacement géographique (rural ou urbain), les écoles rurales étant considérées prioritaires.

Le Togo a également choisi de se concentrer spécifiquement sur les écoles dans lesquelles les résultats d'apprentissage étaient faibles, bien qu’aucun des pays n'ait conditionné le transfert de fonds en fonction des performances scolaires.

Qu’est-ce que les subventions visaient-elles à réaliser ?

Le programme de subventions aux écoles dans les quatre pays visait clairement à augmenter un accès équitable à l'école pour les enfants issus de ménages pauvres.

Dans les quatre pays, il est courant que les parents s’attendent à contribuer aux coûts de fonctionnement de leurs écoles locales en payant des frais et des cotisations. Ces contributions peuvent empêcher les enfants de ménages pauvres de s'inscrire à l’école.

En RDC, à Haïti et au Togo, l'objectif des subventions était de faciliter l'accès à l'enseignement primaire universel gratuit en remplaçant les contributions financières des parents et des personnes chargées d’enfants. À Madagascar, l'objectif était de diminuer le fardeau pour les parents, mais pas de complètement éliminer les contributions des ménages.

Les études ont révélé que les subventions aux écoles n'ont pas supprimé les contributions des ménages dans aucune des communautés scolaires. Dans les quatre pays, les écoles ont continué de demander aux parents de contribuer et ils constituaient la plus grande partie du budget de l'école. Dans certains cas, la contribution des parents était sollicitée car les subventions arrivaient plus tard que prévu, et dans d'autres cas, les subventions ne couvraient pas toutes les dépenses de l’école. Une des recommandations de l'UNESCO provenant de la recherche est d'évaluer les besoins financiers des écoles cibles lors de la conception des programmes de subventions aux écoles.

Madagascar et le Togo ont également cité l'amélioration de la qualité de l'infrastructure scolaire comme but secondaire.

Comment l'argent a-t-il été dépensé ?

En RDC et à Haïti, les décisions sur la manière de dépenser l'argent était habituellement prise par le directeur, parfois en collaboration avec les enseignants, et ratifiée par le comité de gestion de l'école. Au Togo, les conseillers en éducation locaux, qui inspectent les écoles, géraient les fonds. À Madagascar, les enseignants ont proposé une liste des besoins qui a été examinée par le comité de gestion de l'école et l'association parents-enseignants, avec la décision finale issue d’un vote au sein d’une assemblée générale.

Dans les quatre pays, les écoles ont utilisé l'argent pour investir dans des fournitures pédagogiques de base, dont les craies, les éponges et les manuels scolaires. Les petites tâches de maintenance ont aussi été fréquemment couvertes par les subventions. À Haïti, à Madagascar et au Togo, les subventions ont été destinées à compenser les salaires du personnel.

À Haïti, les subventions ont été utilisées pour les salaires du personnel dans les écoles non publiques, et à Madagascar et au Togo, les subventions ont compensé les coûts de transport pris en charge par le chef d'établissement ou d'autres enseignants pour les transports nécessaires à la réalisation des travaux au sein de l'école.

Quelles ont été les rétroactions de la part des écolesr ?

Les écoles à Haïti, en RDC et au Togo ont toutes convenu que la subvention aux écoles n’était pas suffisante et que davantage d'argent était nécessaire pour couvrir les besoins.

Les écoles de Madagascar et du Togo n'ont pas reçu leurs fonds à temps et ont dû demander aux parents de contribuer en attendant que les subventions arrivent.

Les écoles en RDC et au Togo ont estimé qu'elles étaient limitées dans la façon dont elles pouvaient dépenser les fonds et auraient souhaité une plus grande autonomie.

La communication et la transparence ont été source de préoccupation pour les communautés à Haïti qui ont été mal informées quant à la quantité d'argent reçue par l'école et à la façon dont le directeur l’a dépensée.

Qu'est-ce que la recherche nous a appris ?

La taille de l'échantillon dans les quatre pays était très faible : 15 écoles par pays. Il serait donc risqué de tirer conclusions définitives relatives aux données. Aucune donnée probante en termes d'impact sur la qualité de l'école n'est disponible.

Cependant, les entretiens avec des écoles et des communautés ont montré qu’il y avait une perception selon laquelle, les subventions aux écoles avaient accru l'accès équitable à l'école pour les élèves issus de ménages pauvres, malgré le fait de ne pas complètement supprimer les frais pour les parents.

De plus amples informations relatives aux objectifs de la recherche, aux résultats et aux recommandations politiques sont disponibles en anglais ou en français par l'intermédiaire de l'IIPE.

Voici vidéo sur l'expérience d'une famille avec des subventions aux écoles à Madagascar.

Consultez les notes d’orientation des pays pour la RDC, Haïti, Madagascar et le Togo.

Nous vous invitons à visionner ces entretiens avec les chercheurs d'Haïti, de Madagascar et du Togo ici.

Lire aussi

Commentaires

Nous venons de lire avec beaucoup d'intérêt l'information sur le résultat de recherche qui englobe la RDC. Nous voudrions savoir la procédure du GPE qu'il faut suivre afin d'accéder aux financements en faveur des Centres du système éducatif non formel de la RDC

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