Soutenir l’éducation dans les pays fragiles et touchés par un conflit demeure une priorité absolue du GPE
Sur les 65 pays partenaires du GPE, 28 sont touchés par la fragilité ou les conflits et accueillent 63 % des enfants déplacés dans le monde. Le nouveau cadre de mobilisation et d’allocation de financements du GPE (FFF) élève le nombre de pays éligibles à une aide du GPE à 89, parmi lesquels davantage de pays touchés par les conflits.
06 septembre 2017 par Secrétariat du GPE
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Lecture : 13 minutes
Une mission en République démocratique du Congo (RDC) a été menée en avril 2015, avec la visite des écoles ayant bénéficié d'aide grâce au financement de 100 millions de dollars alloué à la RDC par le Partenariat mondial pour l’éducation. École primaire de Mboga, Nyiragongo Kanyarushinya, Goma (Nord-Kivu), République démocratique du Congo

Sur les 65 pays partenaires du GPE, 28 sont touchés par la fragilité ou les conflits et accueillent 63 % des enfants déplacés dans le monde. Le nouveau cadre de mobilisation et d’allocation de financements du GPE (FFF) élève le nombre de pays éligibles à une aide du GPE à 89, parmi lesquels davantage de pays touchés par les conflits.

Nombre de ces pays ont du mal à faire de l’éducation une priorité, face aux besoins concurrents causés par les crises humanitaires et le manque de capacités et de ressources. Pour répondre à cette situation, le GPE fait une priorité absolue du soutien à l’éducation dans les pays touchés par la fragilité et les conflits en leur consacrant près de 60 % de ses financements.

Un webinaire du GPE organisé en collaboration avec le Réseau inter-institutions pour l’éducation dans les situations d’urgence (INEE) en avril dernier a présenté aux participants venus du monde entier un aperçu de l’action du GPE dans les contextes de fragilité et de conflits. Le webinaire présentait également les normes minimales (NM) applicables à l’éducation, développées par l’INEE et mises en œuvre par le réseau dans 110 pays à ce jour. Les NM de l’INEE fixent des « objectifs universels pour aider les adultes et les enfants à vivre dans la dignité ».

L’action du GPE dans les contextes de fragilité et de conflits

En 2015, près de 50 % de la totalité des enfants déplacés dans le monde n'avaient pas accès à l’enseignement primaire, et 3 enfants sur 5 ne bénéficiaient d’aucun enseignement secondaire.

Au moyen de son Cadre opérationnel pour un appui efficace aux États fragiles et touchés par un conflit et son Cadre directeur pour l’accélération de l’appui dans les situations d’urgence et de reconstruction, le GPE est en mesure d’allouer des fonds dans les contextes de fragilité et de conflits, en particulier pour les groupes à revenu faible et de la tranche inférieure des revenus intermédiaires ayant un niveau élevé d'enfants non scolarisés.

Parti d’un peu moins de 14 millions de dollars en 2013, le GPE a alloué en 2015 plus de 2,1 milliards de dollars à des pays en situation de fragilité et de conflits, faisant de ce type d’aide une priorité pour la période stratégique 2016-2020.

Face aux urgences, le cadre opérationnel du GPE le protège pendant le processus de mise en œuvre du financement en permettant un examen rapide du contexte et le regroupement des agences sectorielles locales de l'éducation afin de restructurer les fonds en réponse aux crises.

Les États plongés dans une situation de fragilité et de conflits peuvent également bénéficier de financements accélérés en retirant jusqu’à 20 % du financement qui leur est alloué par le GPE pour faire face aux besoins immédiats en situation de crise.

Parmi les bénéficiaires récents d’un financement accéléré du GPE, figurent :

  • la République centrafricaine – 3 690 000 dollars
  • le Tchad – 6 955 170 dollars
  • la Somalie (État fédéral) – 1 380 000 dollars
  • le Yémen – 10 000 000 dollars

Un soutien pour planifier à court terme tout en préparant le long terme

Le GPE soutient également les Plans de transition de l’éducation (PTE), qui fournissent une assistance technique et financière immédiate au pays et soutiennent l'État et ses partenaires afin que celui-ci se (re)structure et progresse à moyen et long terme.

Les PTE offrent aux différents acteurs un cadre commun pour dialoguer, accélérer les plans de redressement, permettre aux bailleurs extérieurs de mobiliser des financements et, enfin, créer un sentiment d’appropriation de tous les partenaires du plan de réinstallation. Onze PTE ont été développé et mis en œuvre entre 2012 et 2016.

Ces trois mécanismes – cadre opérationnel, financement accéléré et PTE – permettent au GPE de soutenir le secteur éducatif en cas d’urgence et de permettre une collaboration inter-institutions afin de mieux mobiliser les financements du GPE là où ils sont les plus nécessaires.

Les normes minimales de l’INEE en matière d’éducation

Les NM de l’INEE constituent un outil global efficace qui définit clairement le niveau minimum de qualité de l'enseignement et d’accès à l’éducation dans les situations d’urgence tout au long du processus d’aide, de la réponse initiale jusqu’au redressement.

Les NM reconnaissent à chaque citoyen le droit à une éducation et visent à :

  • améliorer la qualité de la préparation, de la réaction et du redressement sectoriels ;
  • accroître l’accès à des opportunités d’apprentissage sécurisées et pertinentes pour tous les apprenants, quel que soit leur âge, leur sexe ou leurs capacités ; et à
  • garantir la responsabilité et une coordination solide entre les différents acteurs impliqués dans la prestation des services éducatifs en situation d’urgence, dès la première crise et jusqu'à la restructuration post-urgence.

Le soutien du GPE et de l’INEE à la RDC et au Soudan du Sud

Au cours du webinaire, des études de cas de la République démocratique du Congo (RDC) et du Soudan du Sud ont illustré les processus de mise en œuvre des NM de l’INEE et les résultats, tandis que l’action du GPE était présentée par des intervenants du Ministère de l’Éducation pour la RDC et de l’UNICEF pour le Soudan du Sud.

Au Soudan du Sud, l’INEE a rassemblé en 2012 le Cluster Éducation du pays, l’Éducation dans les situations d’urgence (EiE), les acteurs du Ministère de l’Éducation, les agences des Nations unies et un ensemble d’agences non gouvernementales nationales et internationales autour de normes alignées sur les pratiques locales, dans le but de jeter les bases d’une approche de conformité qui soit réaliste.

Ceci a suscité une réponse positive de la part du secteur, clarifié les mécanismes de coordination et contribué à développer un vocable commun pour tous les partenaires de l’EiE. Ce processus a permis une réponse plus rapide et mieux coordonnée parmi les acteurs de l’éducation lorsque la crise de 2013 est survenue.

De même, en RDC, l’implication constante du Cluster Éducation et un soutien ciblé pour les provinces les plus touchées coordonné par l’UNICEF et le Ministère de l'Éducation ont permis une réponse adaptée pour soutenir l’éducation dans les situations d’urgence prolongée.

Le financement du GPE pour le Soudan du Sud était axé sur le renforcement du secteur de l'éducation et l’amélioration de l’équité et de la qualité de l’éducation au niveau national. Les résultats suggèrent des progrès substantiels dans la révision des programmes scolaires. Malheureusement, le conflit survenu fin 2016 a entraîné une baisse du taux de scolarisation et une augmentation de l’absentéisme des enseignants pour cause de rupture dans le versement de leur paie.

En RDC, le financement du GPE a contribué à atteindre un taux de scolarisation de 72 % (Équateur) et 100 % (Kasaï-Occidental), surpassant à la fois les cibles fixées et le taux national de 68,6 % en 2016. L’indice de parité entre les sexes a atteint 0,86 dans les deux provinces, comparé à 0,78 en Équateur et 0,79 au Kasaï-Occidental en 2011. Par ailleurs, 858 salles de classe de primaire ont été reconstruites ou rénovées, et 20 millions de manuels scolaires (en français, maths, sciences et éducation civique) et guides de l'enseignant ont été distribués dans le pays. Près de 33 000 enseignants, chefs d’établissements et conseillers pédagogiques ont également bénéficié d’une formation en capacités au niveau national.

La campagne de reconstitution des ressources du GPE : l’occasion de souligner le besoin urgent de soutenir l’éducation dans les contextes fragiles

Le GPE a récemment lancé son Plaidoyer pour l’investissement , fortement axé sur un financement accru et mieux adapté pour venir en aide aux pays qui en ont le plus besoin, afin de soutenir les enfants et jeunes adultes les plus difficiles d'accès.

Le nouveau Cadre de mobilisation et d’allocation de financement (FFF) offre des opportunités de nouveaux partenariats en mobilisant pour l’éducation des ressources auparavant inexploitées provenant de sources publiques comme privées pour que des pays tels que le Soudan du Sud et la RDC puissent continuer à renforcer leurs capacités sectorielles, même en cas de crise. Si un niveau supérieur de scolarisation, distribué de façon égale dans l'ensemble de la population, peut substantiellement diminuer les risques de conflit, l’éducation pour les enfants déplacés et réfugiés est également importante. Avec un financement accru et mieux adapté destiné à l’éducation - intérieur et extérieur -, nous pouvons faire davantage pour la stabilité, la paix et la sécurité.

Les intervenants des webinaires ont convenu que si le retour sur investissement dans l’éducation était un processus plus lent, il y avait d’énormes bénéfices à garantir aux enfants de ces régions l’accès à l’éducation avant, pendant et après un conflit.

Ils ont également convenu qu’en situation de fragilité et de conflits, l’accès à l’éducation et l’amélioration des acquis scolaires étaient des objectifs qui ne pouvaient être atteints que si les fonds étaient associés à des normes minimales opérationnalisées en termes de qualité, d'accès et de gouvernance. Le GPE soutient ainsi fermement l’utilisation des NM de l’INEE.

En savoir plus sur l’action du GPE dans les pays touchés par la fragilité et les conflits

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Pour en savoir plus sur les webinaires du GPE

La série de webinaires fait partie d’une initiative d’échange des connaissances qui permet aux partenaires de développement de partager des informations sur ce qui fonctionne dans le domaine de l'éducation. Depuis le lancement de la série en mai 2016, le GPE utilise cette plateforme pour discuter de sujets variés, notamment la fourniture de manuels scolaires pour chaque enfant, la protection et l’éducation de la petite enfance, les comptes nationaux de l’éducation, le GPE 2020 et la politique et stratégie sur l’égalité entre les sexes, le rapport de la Commission de l’Éducation, le fonds de la société civile pour l’éducation (FSCE) et le soutien à l’éducation dans les contextes de fragilité et de conflits. Les prochains sujets porteront sur les bulletins scolaires et la responsabilité, la mise en œuvre de l’ODD 4, le rapport sur les résultats du GPE, le handicap et l’inclusion, les revues sectorielles conjointes, ainsi que l’enseignement et l’apprentissage.

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