Un financement accru est essentiel pour assurer une éducation de qualité à tous
Axée sur les problèmes les plus pressants auxquels l’éducation est confrontée aujourd’hui, la Réunion mondiale sur l’éducation s'est achevée sur deux axes principaux : la nécessité de mobiliser davantage de ressources pour atteindre l’ODD 4 et de faire en sorte que les principaux bailleurs de fonds pour l’éducation alignent leurs financements sur des plans d’éducation solides.
04 décembre 2018 par Raphaelle Martinez, GPE Secretariat, et Michael Ward, OECD
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Une jeune fille assise sur des marches et lisant un livre. Honduras. Crédit: GPE/Paul Martinez
Une jeune fille assise sur des marches et lisant un livre. Honduras.

Hier, des représentants d'organisations multilatérales, de la société civile, de fondations philanthropiques et du secteur privé se sont rassemblés à Bruxelles pour la réunion mondiale sur l’éducation 2018 (GEM) – une conférence organisée par l'UNESCO sur les problèmes les plus pressants auxquels l'éducation est confrontée aujourd'hui. Pour la première fois depuis l'adoption de l'Objectif de développement durable pour l'éducation (ODD 4) en 2015, des décideurs politiques et des experts en éducation se sont réunis pour faire le point sur les progrès accomplis dans la réalisation de cet objectif et sur les défis à relever. Leurs discussions ne pouvaient pas avoir lieu à un moment plus critique.

Une crise de l’apprentissage qu’il faut résoudre

Le monde d'aujourd'hui est confronté à une crise de l’apprentissage : plus de 260 millions d'enfants, d'adolescents et de jeunes ne sont pas scolarisés, et 617 millions (six sur dix) sont incapables de lire une phrase simple ou de faire des calculs de base.

Pourtant, l’éducation demeure sérieusement sous-financée dans le monde entier. Si nous voulons atteindre l'ODD 4, les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure devront combler un déficit de financement annuel de 39 milliards de dollars. Il est donc urgent d'explorer les tendances actuelles en matière de financement de l'éducation et d'identifier les défis et les opportunités d'investissement dans une éducation équitable et de qualité.

Investir est essentiel

C’est exactement ce dont nous avons discuté lors d’un atelier axé sur la manière de combler le déficit de financement afin d’atteindre l’ODD 4. L’atelier a réuni des représentants du Partenariat mondial pour l’éducation et de l’OCDE, ainsi que des collègues de l’UNESCO et des représentants d’un large éventail de pays : Bangladesh, Brésil, Chine, France, Kenya, Mongolie et Norvège. Des représentants de la société civile et de fondations privées ont également participé à l'atelier.

Nous avons abordé trois questions clés :

  • Comment augmenter les ressources nationales pour l'éducation sans alourdir le fardeau des ménages pauvres ?
  • Comment augmenter les ressources internationales pour l'éducation et améliorer les mécanismes de distribution de l'aide ?
  • Comment allouer et utiliser plus efficacement les ressources pour l'éducation afin d'assurer l'équité ?

L'atelier s'est ouvert sur un aperçu des tendances actuelles en matière de financement de l'éducation, notamment les dernières données sur l'aide à l'éducation et sur la mobilisation et les dépenses des ressources nationales. Nous avons également examiné quelles politiques de financement permettaient d'améliorer la qualité et l'équité en matière d’éducation. Les participants ont recommandé des solutions politiques pour faire en sorte que le financement nécessaire à la réalisation de l'ODD 4, non seulement augmente considérablement, mais soit effectivement alloué et ciblé de manière à atteindre les pays et les populations ayant les plus grands besoins.

Mobiliser davantage de ressources nationales en faveur de l'éducation

Nous avons également examiné les moyens de mobiliser davantage de ressources nationales et de les distribuer efficacement pour aider les pays à atteindre leurs objectifs en matière d’éducation. Les pays doivent encore faire plus pour respecter leurs engagements en matière de dépenses liées à l'éducation, tout en concentrant leurs efforts sur la manière de bien dépenser les ressources et en veillant à ce qu'elles atteignent les populations les plus marginalisées, dont les migrants.

Les ressources nationales représentent la plupart des dépenses mondiales consacrées à l’éducation, et leur part augmente grâce à l’accroissement des recettes fiscales. Mais, les autorités nationales ne donnent pas la priorité à l'éducation et les budgets de l'éducation n'atteignent pas ceux qui en ont le plus besoin. En conséquence, les frais des ménages associés aux frais de scolarité restent un fardeau disproportionné pour les familles qui n'ont pas les moyens d'envoyer leurs enfants à l'école.

Des mécanismes innovants pour augmenter l'aide à l'éducation

L'aide au développement joue également un rôle clé. L’aide au secteur de l’éducation, en volume et en part de l’aide totale, a atteint son niveau le plus élevé depuis 2002. Toutefois, les niveaux actuels ne suffisent pas pour combler le déficit de financement annuel de 39 milliards de dollars nécessaires à la réalisation de l’ODD 4, et l’aide humanitaire à l’éducation n’a toujours pas atteint les 4 % recommandés de toute l’aide humanitaire. Nous avons discuté des mesures à prendre pour inverser ces tendances, notamment des sources d’aide au développement innovantes et non traditionnelles, d’une aide axée sur les résultats et d’une coopération triangulaire.

Messages clés

À la fin de nos discussions, notre modératrice, Fanny Benedetti du ministère français des Affaires étrangères, a résumé les principales conclusions de notre atelier. Elle a souligné que le monde devait mobiliser des ressources supplémentaires et augmenter les dépenses intérieures consacrées à l'éducation. Les chefs d'État et les ministres des Finances doivent jouer un rôle moteur et les pays donateurs doivent mobiliser davantage d'aide étrangère pour l'éducation.

Les bailleurs de fonds doivent honorer leur engagement envers les objectifs d'aide (0,7 % du RNB) et allouer au moins 10 % de leur aide au développement à l'éducation. Mme Benedetti a également souligné la nécessité pour les gouvernements nationaux d'affecter et de déployer plus efficacement les ressources nationales et étrangères à l'éducation, en ciblant les plus défavorisés. L’apprentissage par les pairs entre les pays peut aider à atteindre cet objectif.

À la fin de la réunion mondiale sur l’éducation, il est devenu évident que si nous voulons atteindre l'ODD 4, la communauté internationale devra puiser dans des ressources tant nationales qu'internationales, ainsi que dans des sources non traditionnelles. Plus important encore, pour avoir l'impact le plus durable possible, il est essentiel que tous les principaux bailleurs de fonds de l'éducation – gouvernements, organismes d'aide, organisations philanthropiques et le secteur privé – alignent leurs financements sur des plans nationaux solides pour fournir une éducation gratuite et de qualité pour tous.

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