Ce rapport fait un état des lieux sur la façon dont l'éducation des filles et les questions de genre sont inclues dans les plans sectoriels de l'éducation et les plans de mise en oeuvre de 42 pays partenaires, ainsi que dans les programmes financés par le GPE. L'objectif est d'établir une base d'informations permettant d'améliorer la prise en compte des questions de genre par la suite, répondant ainsi à l'objectif stratégique 2 du GPE sur l'égalité des sexes et l'inclusion.
Ce rapport a été élaboré dans le cadre du Plan stratégique 2012-2015 de GPE et avant le Forum mondial de l'éducation à Incheon en mai 2015. Certaines informations ne sont donc plus à jour.
Toutes les données statistiques utilisées dans le rapport proviennent de l'Institut de statistique de l'UNESCO et se réfèrent aux données de 2013. Les plans du secteur de l'éducation qui ont été analysés dans le cadre de ce rapport couvraient principalement la période 2012 jusqu'à 2015/16.
Les constats principaux du rapport comprennent notamment :
L’analyse quantitative des disparités entre les sexes dans les plans sectoriels de l’éducation
La présentation des données statistiques désagrégées par sexe dans les plans sectoriel de l’éducation (PSE) est une première étape importante pour mesurer l’ampleur des disparités entre les sexes et identifier à quels niveaux se situent les disparités. Ces données permettent notamment (i) de mieux développer des mesures ciblées pour résoudre les disparités les plus importantes (ii) de fixer des objectifs aux interventions. Sur les 42 plans sectoriels analysés, 34 ont présenté des indicateurs désagrégés par sexe pour l’enseignement primaire que ce soit pour l’admission, l’accès ou la rétention. Parmi les 8 plans sectoriels de l’éducation qui n’ont pas fourni de données statistiques désagrégées par sexe dans le primaire, 5 ont atteint la parité selon les données de l’ISU. Au niveau de l’enseignement secondaire, 14 plans sectoriels sur 42 présentent au moins deux indicateurs désagrégés par sexe.
Si la majorité des plans sectoriels présentent des indicateurs désagrégés par sexe, il n’en reste pas moins que la disponibilité des données est très inégale entre les plans sectoriels et, il n’y a pas une présentation systématique des indicateurs d’accès, de rétention et d’achèvement. Il est donc souvent difficile de connaître, à la lecture des PSE, le profil complet de la situation sur les disparités entre les sexes dans l’enseignement primaire et secondaire. Or dans la plupart des pays, ces informations existent notamment dans les annuaires statistiques.
Les données sur les acquis scolaires sont un des points faibles des plans sectoriels de l’éducation avec seulement trois PSE qui présentent des données désagrégées par sexe sur le niveau des acquis des apprentissages des élèves. Or, plusieurs PSE ont mentionné que les filles réussissaient moins bien aux examens que les garçons. Si les acquis des apprentissages sont plus faibles pour les filles que pour les garçons dans certains pays, cela mérite des investigations approfondies afin d’adopter des mesures spécifiques et de mieux comprendre les raisons de ces moins bonnes performances. Par ailleurs, si tous les pays ne disposent pas de données désagrégées par sexe au niveau des acquis scolaires, il semble important d’essayer de rechercher cette information et à défaut, de mieux analyser les taux de réussite des filles et des garçons aux examens nationaux.
Les données statistiques nationales peuvent cacher de grandes disparités régionales
Les moyennes nationales peuvent être assorties d’une grande variabilité au niveau des régions ou des zones (rurales / urbaines) à l’intérieur d’un pays, y compris pour les pays qui ont atteint la parité. Ainsi, les phénomènes de disparités sont bien souvent plus complexes que la simple prise en compte de l’indice de parité au niveau national, impliquant d’autres dimensions telles que le milieu de résidence ou le niveau de revenu des ménages. Les effets combinés de ces dimensions accentuent les disparités entre les sexes. Seuls 8 PSE sur 42 présentent des données désagrégées par sexe ET par région. La faible analyse des disparités entre les sexes au niveau des régions peut représenter une faiblesse pour le ciblage d’interventions spécifiques en fonction des contextes locaux. En effet, les poches de résistance à la scolarisation des filles qui peuvent exister dans tous les pays méritent de mettre en place des interventions spécifiques qui ne se situent pas forcément du côté de la demande scolaire, mais peuvent relever aussi de la nécessité d’améliorer l’offre.
Les données sur les enseignantes dans les PSE
Sur les 42 plans sectoriels analysés, 13 fournissent des informations chiffrées sur le nombre de femmes enseignantes dans le primaire et 6 dans le secondaire. A noter que ces pays ne sont pas forcément ceux qui ont signalé les disparités entre les enseignants comme un frein à la scolarisation des filles. Par ailleurs, cinq pays/Etats ne fournissent aucunes données sur le pourcentage de femmes enseignantes alors qu’ils mettent en place des politiques spécifiques. Cette absence de données statistiques ne permet donc pas de mesurer l’ampleur des disparités existantes au niveau des enseignants et, limite l’évaluation de la pertinence de la politique choisie.
Pour lire le rapport complet, vous pouvez le télécharger ci-dessous