Points clés
- Depuis qu'il a rejoint le GPE en 2011, l'Afghanistan a bénéficié de plusieurs financements ciblant 13 provinces et districts où les besoins sont les plus importants et les problèmes les plus aigus en matière d’éducation.
- Les centres d'apprentissage accéléré et les programmes d'éducation communautaire permettent à des enfants, qui n'auraient autrement aucune chance d'accéder à une scolarité formelle, d'apprendre.
- Grâce à la formation d'enseignantes, un plus grand nombre de filles qui, pour la plupart, n’avaient pas accès à l'éducation jusque-là, peuvent désormais être scolarisées.

Âgée de 12 ans, Wasilla est originaire du village de Kotal Morcha, dans la province de Kandahar en Afghanistan, où elle est à sa troisième année dans un centre d'apprentissage accéléré.
Ces centres accueillent des enfants âgés de 15 ans maximum qui n’ont pas bénéficié de l'enseignement primaire, en leur offrant la possibilité de suivre les cours de la première à la sixième année en trois ans dans le cadre d'un programme accéléré. Les centres sont situés à une distance raisonnable de leur domicile (pas plus de 3 kilomètres).
L'éducation des filles est une des principales priorités du Partenariat mondial pour l'éducation (GPE). Veiller à ce que des filles comme Wasilla, qui vivent dans des régions reculées de l'Afghanistan, aient la possibilité d'aller à l'école est une composante majeure des financements octroyés par le GPE.

Rien n'entame la détermination de Wasilla à aller à l'école ! Son courage et son amour pour ses études sont une source d'inspiration pour les autres enfants de son village. Son exemplarité - elle est la meilleure élève de sa classe – motive d’autres enfants.

Le soutien et les encouragements de son père ont joué un grand rôle dans sa scolarité. Sa décision de relocaliser la famille dans un village offrant des possibilités de scolarisation a permis à sa plus jeune fille de poursuivre ses études. Lorsque davantage d'options d’éducation sont disponibles, les familles n'ont pas à se déraciner pour s'assurer que leurs enfants puissent aller à l'école.
Atteindre les enfants dans les régions reculées
Depuis que l'Afghanistan est devenu membre du GPE en 2011, il a bénéficié de plusieurs financements ciblant 13 provinces et districts où les besoins sont les plus importants, notamment les provinces de Helmand et d'Uruzgan, où les problèmes sont les plus aigus.
Le soutien du GPE s'est concentré sur le renforcement de la mobilisation des communautés pour l'éducation et la gouvernance scolaire au niveau local, l'expansion et le renforcement des multiples voies d'accès à l'éducation, l'augmentation du nombre d'enseignantes qualifiées dans les zones ciblées et la rationalisation des politiques et des systèmes administratifs du ministère de l'Éducation.
De nouvelles approches ont permis à des millions de jeunes afghans d'accéder à l’école dans des villages isolés où il n'existe pas de structures d'enseignement public. Les centres d'apprentissage accéléré et l'éducation communautaire se sont avérés très efficaces face à des défis auxquels les élèves étaient confrontés tels que l'insécurité sur le chemin de l'école et l'insuffisance des transports, ainsi que les barrières culturelles, qui sont les principaux obstacles à l'éducation des filles.
Les centres d'apprentissage accéléré sont structurés de manière à permettre aux élèves de suivre l'équivalent de deux années d’études en une seule, tandis que l'enseignement communautaire offre aux élèves la possibilité de suivre les classes de la première à la troisième année.
L'éducation communautaire soutient l’apprentissage des filles

Bien que les taux de scolarisation dans le primaire se soient considérablement améliorés en Afghanistan, l'éducation demeure inaccessible pour beaucoup d’enfants. Les filles sont particulièrement désavantagées et doivent faire face à une myriade de défis, tels que le manque d'enseignantes, des infrastructures sanitaires médiocres ou insuffisantes dans les écoles, les mariages précoces et les barrières culturelles.
Sowaira, 11 ans, qui est en quatrième année, fait partie des chanceuses. Des fonds de l'USAID et de l'UNICEF ont permis la création d'une école communautaire dans son village pour les personnes déplacées et les rapatriés. Née réfugiée au Pakistan, Sowaira a perdu son père quand elle était très jeune. Lorsqu'elle est rentrée chez elle en Afghanistan, le foyer familial n'était pas comme elle l'avait imaginé. La guerre avait fait des ravages, anéantissant toute possibilité d'aller à l'école.

Grâce à l'éducation communautaire, Sowaira a acquis des compétences en lecture, en écriture et en calcul. Elle a le sentiment d'être sur la bonne voie pour réaliser ses rêves, malgré les nombreuses difficultés auxquelles elle a dû faire face.

L'éducation communautaire a changé la donne en permettant d'atteindre des enfants qui, autrement, n'auraient pas accès à l'école. Suite au succès du programme initial, dès début 2021, les financements du GPE financeront des programmes d’éducation communautaire dans des zones difficiles à atteindre. Cette initiative majeure renforcera encore l'accès à l'éducation dans les zones reculées, notamment pour les filles, et contribuera à limiter l’impact des problèmes de sécurité ou de distance qui existent encore dans de nombreuses régions du pays.
L'éducation des filles est une priorité nationale

En Afghanistan, plus de 3,7 millions d'enfants ne sont pas scolarisés, dont 60 % de filles. Des traditions profondément ancrées et des barrières culturelles ont longtemps empêché les filles de bénéficier d’une éducation. On attend toujours des filles qu'elles participent aux tâches ménagères, ce qui fait qu’il devient ainsi difficile pour elle d'assister aux cours et de trouver du temps pour étudier.
L'éducation des filles a été identifiée comme une priorité nationale. Son importance est soulignée dans le plan stratégique national du secteur de l'éducation (PNSEE) III 2017-2021 et la politique du pays en faveur de l’éducation des filles, qui fournissent tous deux un cadre pour une action coordonnée visant à accroître l'accès des filles à l'école, ainsi que les taux de rétention et d'achèvement.
Malgré une augmentation de la scolarisation des filles, de nombreuses provinces continuent à avoir un nombre très faible d’élèves filles, seulement 14 % dans certaines régions. La disponibilité d'enseignantes est également un défi, le PNSEE III faisant état d'une moyenne de 33 % à l'échelle nationale, allant de 74 % dans certaines provinces à 1,8 % seulement dans d’autres.
En 2019, le GPE a accordé un financement de 100 millions de dollars pour soutenir le programme de réforme pour la qualité de l'éducation en Afghanistan (EQRA), qui vise à accroître l’équité de l'accès à l'enseignement primaire et secondaire, notamment pour les filles, en mettant l'accent sur certaines provinces à la traîne, et à améliorer les conditions d'apprentissage en général.
Former des enseignantes pour stimuler la scolarisation de davantage de filles
Le ministère de l'Éducation a donné la priorité au recrutement, à la formation et au déploiement d'un plus grand nombre d'enseignantes dans les écoles communautaires de certaines des provinces les plus pauvres et les plus difficiles à atteindre du pays.
Cette initiative s'est avérée être un grand succès, les taux de scolarisation et de rétention des filles à l'école primaire ne cessant d'augmenter. Un nombre plus important de filles instruites est essentiel pour continuer à élargir le réservoir de candidats potentiels pour les futures enseignantes.
Tarin Kowt, le district central de la province d'Uruzgan, affiche les indicateurs les plus bas d'Afghanistan en matière d'éducation et compte de nombreux enfants non scolarisés (98 % de filles et 78 % de garçons). La région est également confrontée à une grave pénurie d'enseignantes. Les femmes y représentent seulement 34 % du corps enseignant et très peu sont affectées dans les zones rurales.
Mahtab, 45 ans, s'est inscrite à un programme de formation de deux ans et a réussi à obtenir son diplôme de l'école normale locale grâce au programme d'accès des filles à l'éducation (GATE). Elle est aujourd'hui proviseure du lycée Malali à Tarin Kowt, dirigeant ainsi un établissement scolaire autrefois dominé par des hommes.

La priorité accordée à la formation des enseignantes a contribué à faire du lycée de Malali un établissement tenu exclusivement par des enseignantes et d'apaiser les inquiétudes des parents en matière de sûreté et de sécurité. Cela a également contribué à soutenir et faire augmenter le taux de scolarisation des filles et, d’améliorer les taux de rétention de ces dernières à l’école.
Des résultats tangibles pour les enfants afghans
L'appui soutenu de partenaires comme le GPE et l'UNICEF et l'action du gouvernement portent leurs fruits en Afghanistan : depuis 2001, le nombre d'enfants scolarisés dans l'enseignement général (de la première à la 12e année) est passé de 0,9 million (dont presque aucune fille) à 9,2 millions (dont 39 % de filles).
Le nombre d'écoles est passé de 3 400 à 16 400, et 5 000 écoles communautaires et centres d'apprentissage accéléré ont été créés dans des zones difficiles d'accès à travers le pays. Ces efforts ont permis à près de 140 000 élèves (dont plus de 71 000 filles) d’être scolarisés dans le pays. L'appui direct du GPE a permis à 20 000 filles d'être inscrites à l'école.
L'implication de la communauté dans la scolarisation et l’amélioration des résultats scolaires des enfants se sont également améliorées. Les écoles cibles sont devenues plus sûres et plus propices à l'apprentissage, le suivi des parcours éducatifs s'est amélioré, davantage d'écoles ont été rouvertes et le nombre d'enseignantes dans les zones cibles a augmenté.
En outre, le ministère de l'Éducation et le secteur de l'éducation nationale ont vu leurs capacités institutionnelles renforcées et les mécanismes de coordination de l'aide nationale se sont améliorés.

Malgré les énormes difficultés que rencontrent les jeunes afghans pour bénéficier d’une éducation de base de qualité, ils font preuve d'une incroyable résilience en surmontant les obstacles qui les empêchent de poursuivre leur rêve, et le GPE continuera de les aider à y parvenir.
Cette histoire a été rédigée avec le soutien de l'UNICEF Afghanistan.