Au Malawi, les enseignants auxiliaires sauvent la mise

Le GPE et l'UNICEF ont uni leurs forces pour aider le gouvernement du Malawi à faire face à la crise de l'apprentissage et au manque d'enseignants pendant la pandémie de COVID-19.

01 décembre 2021 par Arnold Munthali, UNICEF Malawi
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Deborah Chipande devant une tente offerte par l'UNICEF. Crédit : UNICEF Malawi/2021/Munthali
Deborah Chipande devant une tente offerte par l'UNICEF.
Credit: UNICEF Malawi/2021/Munthali

Deborah Chipande est déterminée à devenir médecin. La jeune fille de 11 ans est en classe de CM1 à l'école primaire de Mtsiliza dans la ville de Lilongwe. Elle est arrivée septième aux examens finaux du premier trimestre, mais reconnaît honnêtement qu'elle aurait pu faire mieux si elle avait moins joué.

« J'espère faire mieux la prochaine fois », dit-elle. L'un des obstacles à la réalisation de son ambition, dit-elle, a été le manque de salles de classe. Certains élèves ont été contraints de suivre les cours en plein air, sous la chaleur du soleil ou à l'ombre des quelques arbres de l'école.

Dispenser des cours sous les arbres ou en plein soleil n'est pas une expérience que chérit Eness Nkhonjera, enseignante à l'école où fréquente Déborah. C'est un cauchemar pour le processus d'enseignement et d'apprentissage, dit-elle, car il est difficile de garder les élèves attentifs, vu qu’ils sont souvent régulièrement distraits par ce qui se passe autour d'eux.

« La différence est énorme entre un cours en plein air et un cours en salle de classe. En plein air, les élèves sont distraits par ce qui se passe autour d'eux au lieu de se concentrer sur les leçons. D'autres élèves, qui ne sont peut-être pas en classe à ce moment-là, viennent déranger leurs camarades qui apprennent », explique Nkhonjera.

L'école est confrontée à une difficulté encore plus grande, celle du ratio élevé élèves/enseignant très élevé. L'école primaire de Mtsiliza compte 6 442 élèves (dont 3 431 garçons et 3 011 filles) et seulement 28 salles de classe et 53 enseignants permanents, une situation que Fredrick Chiphaka, le directeur de l'école, considère comme loin d'être idéale, compte tenu des directives mises en place pour la réouverture des écoles après leur fermeture dues à la pandémie en 2020 et début 2021.

« Les directives concernant la lutte contre le coronavirus sur la réouverture des écoles nous ont enjoint d'avoir 40 élèves par classe, cependant nous pouvions augmenter le ratio élèves/enseignant jusqu’à 60 dans le pire des cas. Mais nous avions trop d'élèves pour peu d'enseignants et de salles de classe. Nous avons créé 116 groupes d’élèves, mais cela n'a pas suffi », explique Chiphaka.

Eness Nkhonjera, l'une des bénéficiaires du soutien du GPE. Crédit : UNICEF Malawi/2021/Munthali
Eness Nkhonjera, l'une des bénéficiaires du soutien du GPE.
Credit:
UNICEF Malawi/2021/Munthali

Eness Nkhonjera, enseignante jouissant de 13 ans d'expérience, dit que l'école a essayé de redistribuer les effectifs de chaque classe par groupe pour respecter les mesures de lutte contre le coronavirus lors de la réouverture des écoles. Mais, face au manque de salles de classe et d'enseignants, il était très difficile de les respecter, surtout pour les élèves des classes supérieures.

Le GPE et l'UNICEF sont intervenus pour aider le pays à relever ces deux défis. Grâce au soutien du GPE en début d’année, le ministère de l'Éducation a fourni 23 enseignants auxiliaires pour faire face à la pénurie d'enseignants de l'école, tandis que l'UNICEF a aidé à réduire le niveau de surcharge des salles de classes en mettant à disposition trois tentes pouvant accueillir 80 élèves chacune.

Un financement de 10 millions de dollars US accordé au ministère de l'Éducation du Malawi en réponse à une requête du pays au titre d’un financement accéléré pour la riposte à la COVID-19 a permis à des enseignants auxiliaires de venir en renfort.

Ce financement aide les pays partenaires du GPE à mettre en œuvre les interventions incluses dans leurs plans de riposte à la COVID-19, afin que l'apprentissage puisse se poursuivre et que les systèmes éducatifs puissent se remettre de la fermeture des écoles.

Le ministère a recruté un total de 3 320 enseignants auxiliaires, dont 995 sont payés par le GPE, tandis que les autres sont payés par le gouvernement du Malawi.

Après la réouverture des écoles en 2020, l'école primaire de Mtsiliza a réparti les salles de classe en 116 groupes pour faire face aux effectifs des élèves scolarisés et respecter les protocoles COVID-19. Cependant, Chiphaka affirme que le recrutement des enseignants auxiliaires a permis d’aider à faire face à la situation.

Le principal Chiphaka dans son bureau. Crédit : UNICEF Malawi/2021/Munthali
Le principal Chiphaka dans son bureau.
Credit:
UNICEF Malawi/2021/Munthali

« Les enseignants auxiliaires ont sauvé la mise, car ils ont comblé un grand vide. Ils ont pris en charge tous les groupes auxquels aucun enseignant n'avait pu être assigné. Ils ont facilité notre travail. Leur dévouement ne fait aucun doute et nous aurions aimé les avoir plus longtemps à nos côtés », déclare Chiphaka.

Les contrats des enseignants auxiliaires ont expiré en août 2021 et Chiphaka s'inquiète de l'effet que cela aura sur la surcharge des salles de classe.

La réouverture des écoles, après leur fermeture due à la pandémie, a grandement mis en avant le fait que certaines écoles manquent d'espace physique pour accueillir tous les élèves.

Pour aider à réduire la surpopulation dans les espaces d'apprentissage, L'UNICEF a fourni des tentes, parmi d'autres matériels liées à la COVID-19, à diverses écoles du pays. L'école primaire Mtsiliza dans la ville de Lilongwe en a été l'une des bénéficiaires.

« L'intervention de l'UNICEF a été vraiment opportune. Nous avons reçu trois tentes, qui nous ont permis de désengorger certaines salles de classe. Nous avions un problème d'espace dans les salles de classe, avec des cours qui sont dispensés en plein soleil parce qu’il n’y pas d'arbres ici pour faire de l'ombre. Ce fut donc un soulagement quand l'UNICEF nous a fourni les tentes », explique Chiphaka.

En plus des tentes, l'UNICEF a également installé des stations pour le lavage des mains, qui s’ajoutent à un robinet et un forage qui étaient déjà disponibles à l'école avant, dans le cadre des initiatives de lutte contre le coronavirus.

Pour Eness Nkhonjera et les autres enseignants, les enseignants auxiliaires et les tentes ne pouvaient pas mieux tomber.

« Un professeur devait tenir une salle de classe de plus de 200 élèves, ce qui n'était pas idéal. Le recrutement des enseignants auxiliaires a allégé la charge qui nous incombait », explique Eness.

Deborah est elle aussi reconnaissante, car même si les tentes sont parfois chaudes et étouffantes, elles offrent un abri, ce qui était difficile à trouver auparavant.

« Les tentes sont bénéfiques car auparavant, certains élèves apprenaient sous les arbres tandis que d'autres apprenaient en plein air, sans ombre », explique Deborah.

Le financement du GPE octroyé au ministère de l'Éducation a démarré le 15 mai 2020 et se clôturera le 30 novembre 2021.

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