Convaincre les nations les plus puissantes d’investir dans l’éducation des filles
Zoom sur l'éducation des filles et l'égalité des sexes
En tant que membre du Conseil consultatif sur l'égalité des sexes du G7, Alice Albright, Directrice générale du GPE, travaillera aux côtés de lauréats du prix Nobel de la paix, d'influenceurs mondiaux, d'activistes, de diplomates, d'acteurs du secteur privé et de jeunes pour faire de l'éducation des filles et de l'autonomisation de la prochaine génération, une des priorités de l'agenda international.
12 mars 2019 par Sinead Andersen, Global Partnership for Education Secretariat, et Karen Schroh, Global Partnership for Education Secretariat
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Une jeune fille écrivant dans son cahier à l'école St. Anthony en Guyane. Crédit: GPE/Carolina Valenzuela
Une jeune fille écrivant dans son cahier à l'école St. Anthony en Guyane.

« Éduquer les filles du monde entier changera tout simplement le cours de l’histoire ». Tels furent les mots prononcés par Alice Albright, Directrice générale du Partenariat mondial pour l’éducation, lorsqu’elle prenait ses nouvelles fonctions au Conseil consultatif sur l’égalité des sexes du G7.

Le destin d’une fille née aujourd’hui dans un pays en développement ou dans un pays touché par la violence et les conflits est très incertain. Sa famille aura-t-elle les moyens de l’envoyer à l’école ? Et, si c’est le cas, pourra-t-elle y aller en toute sécurité ? Sera-t-elle forcée d’abandonner l’école pour un mariage précoce ou suite à des violences sexuelles ? Devra-t-elle rater l’école à chaque menstruation, faute d’accès à des sanitaires et à de l’eau ? Aura-t-elle des enseignantes qui seront pour elle une source d’inspiration ?

Les membres du Conseil consultatif sur l’égalité des sexes du G7 ont pour tâche de relever le défi de trouver des réponses à certaines de ces questions, signes en elles-mêmes des difficultés les plus persistantes posées à notre génération comme à la suivante, et auxquelles il est urgent de remédier pour une véritable égalité des sexes.

La séance d’ouverture du Conseil, qui s’est tenue à Paris le mois dernier, représente une occasion unique de progresser en faisant de l’éducation des filles dans le monde une priorité ; le Partenariat mondial pour l’éducation soutiendra la présidence française du G7 dans la mise en œuvre et le développement de l’initiative prise par le Premier Ministre Justin Trudeau en 2018.

« Dans un contexte où plus de 130 millions de filles dans le monde n’ont pas la possibilité d’aller à l’école et où elles sont encore bien plus nombreuses à être scolarisées sans bénéficier d’un apprentissage de qualité, être invitée à siéger au Conseil est certes un privilège, mais cela va de pair avec un profond sens des responsabilités », a déclaré Alice.

Le Conseil s’attaquera aux obstacles qui entravent la voie du progrès, entre le statu quo injuste qui prévaut d’aujourd’hui et le monde équitable de demain. Elle a poursuivi en affirmant : « Ce serait un honneur indicible de pouvoir se tenir dans dix ans devant cette même fille née aujourd’hui, pleine d’interrogations sur le fait de savoir si elle pourra faire respecter son droit le plus élémentaire à l’éducation, en sachant que nous avons pu contribuer un tant soit peu au fait qu’elle puisse s’asseoir fièrement dans une classe et rêver à un avenir qu’elle aura la possibilité de concrétiser ».

L’éducation est un droit humain fondamental et le meilleur investissement qu’un pays puisse faire pour l’avenir.

Les recherches montrent qu’une année scolaire supplémentaire peut augmenter le revenu d’une femme de 10 à 20 % et que l’enseignement secondaire pour tous peut mettre pratiquement fin au mariage des enfants et augmenter le revenu d’une vie des femmes de 15 à 30 billions de dollars dans le monde. Il est donc véritablement dans l’intérêt de tous de libérer partout le potentiel des filles et des femmes.

Un aspect important du mandat du Conseil sera de définir les obstacles juridiques à l’égalité des sexes et d’identifier les pratiques prometteuses qui contribuent à faciliter la parité dans la vie publique, de l’école au milieu professionnel. Alice a insisté devant le Conseil sur la mise en œuvre essentielle de ces lois et politiques ; lutter contre les obstacles systémiques qui entravent les filles nécessite des solutions systémiques dans les pays partenaires qui identifient, traitent et éliminent les préjugés sexistes.

En pratique, cela signifie :

  • Davantage d’enseignantes – à l’école, la qualité de l’enseignant est le déterminant le plus significatif pour les résultats de l’apprentissage, et l’enseignant peut être le plus important facteur de promotion de l’égalité des sexes. Les enseignantes sont d’importants modèles pour les élèves filles de leur classe, elles les motivent et les soutiennent dans leur travail scolaire, et leur montrent que les femmes peuvent exercer un métier et avoir une carrière en dehors de la famille.
  • L’élimination de la violence sexuelle liée au genre à l’intérieur et autour des écoles - les Nations unies estiment que, chaque année, plus de 240 millions d’enfants sont exposés à des violences scolaires liées au genre.
  • L’eau courante et des sanitaires séparés pour les filles - un rapport récent de WaterAid et l’UNICEF estime que dans les pays en développement, près d’une fille sur trois rate l’école plusieurs jours chaque mois, en partie faute de pouvoir s’isoler et se laver les mains après avoir changé sa serviette hygiénique. 

Avant de repartir, Alice a rencontré le Président Macron, qui a convenu de la nécessité d’augmenter le nombre d’enseignantes pour promouvoir l’égalité des sexes. Certaines mesures élémentaires pourraient d’ores et déjà traiter l’inégalité des chances, caractéristique dominante dans notre monde.

En tant que nouveau membre du Conseil, entouré de Prix Nobel, d’influenceurs mondiaux, de militants, de diplomates et de représentants du secteur privé et de la jeunesse, le GPE luttera pour le droit de chaque fille à bénéficier d’une éducation, qui permettra de lui ouvrir la voie du choix, de la liberté, des opportunités, de la maîtrise et de l’autonomie dans son avenir.

Alors que nous venons de célébrer la Journée internationale de la femme, il est clair qu’un changement radical ne se produira que lorsque les filles auront le pouvoir de choisir comment mener leur propre vie. En faisant de l’éducation des filles une priorité, le G7 a le pouvoir d’émanciper la prochaine génération – et de transformer ainsi l’ensemble de la société.  

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