Pourquoi les ministres de plus de 80 pays veulent transformer l'éducation

Lors du pré-sommet sur la Transformation de l'éducation à Paris, les ministres de l'Éducation de plus de 80 pays partenaires du GPE ont réitéré leur ambition d'offrir une éducation de qualité à 650 millions d'apprenants. Lisez leur communiqué.

06 septembre 2022 par Nesmy Manigat, Minister of Education, Haiti, et David Moinina Sengeh, Minister of Basic and Senior Secondary Education, Sierra Leone
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Lecture : 3 minutes
Les ministres de l'éducation de pays partenaires du GPE lors du pré-sommet sur la Transformation de l'éducation à Paris, le 28 juin 2022. Crédit : GPE/Emmanuelle Jacobson-Roques
Les ministres de l'éducation de pays partenaires du GPE lors du pré-sommet sur la Transformation de l'éducation à Paris, le 28 juin 2022.
Credit: GPE/Emmanuelle Jacobson-Roques

En 2020, alors que la pandémie interrompait l'apprentissage de 1,6 milliard d'enfants, le monde a commencé à tirer la sonnette d'alarme sur la manière dont cette perturbation de l'éducation à l’échelle mondiale affecterait les enfants les plus vulnérables du monde et pèserait davantage sur les systèmes éducatifs déjà en difficulté dans nos pays.

Trois ans plus tard, de nouvelles données confirment certaines de nos pires craintes : même les enfants qui sont retournés à l'école n'apprennent pas. Le taux d'enfants de 10 ans incapables de lire et de comprendre un texte simple a atteint le chiffre alarmant de 70 %, contre 50 % avant la pandémie.

Nous nous situons une fois de plus à un moment charnière de l’histoire où les pertes d'apprentissage qui augmentent avec les conflits, les bouleversements économiques observés à travers le monde et le changement climatique aggravent la crise de l'éducation. Cependant, notre perspective actuelle est différente de celle que nous avions en 2019.

En tant que ministres de l'Éducation, nous avons pu voir comment les systèmes éducatifs peuvent s'adapter pour faire face à des contraintes sans précédent.

Dans nos propres pays, Haïti et la Sierra Leone, nous avons vu des éducateurs apprendre de nouvelles méthodes et redéployer d'anciennes méthodes d'enseignement, comme l'utilisation de la radio. Nous avons vu des innovations low-tech et high-tech, comme des solutions d’éducation par SMS par exemple, permettre d’atteindre les enfants qui en avaient le plus besoin.

Répondre à l'urgence de la crise actuelle de l'apprentissage et faire face aux effets dévastateurs de la COVID-19 sur les systèmes éducatifs nécessite une action collective sans précédent, pour apporter un changement transformateur à grande échelle et permettre l'apprentissage de millions d'enfants.

Nous ne doutons pas qu'une population éduquée sera notre ressource la plus précieuse alors que nos pays sont confrontés aux défis actuels et futurs, et nous sommes encouragés par l'élan global à donner la priorité à l'éducation comme étant la clé pour atteindre tous les autres objectifs de développement durable.

Nous saluons les efforts déployés par le Secrétaire général des Nations Unies pour mobiliser des actions et des solutions afin de changer radicalement les systèmes éducatifs dans leur essence lors du prochain Sommet sur la Transformation de l'éducation ce mois.

Il est temps d’agir

Chaque jour, nous pouvons constater que le monde change à un rythme jamais vu auparavant. Du fait des nouvelles technologies, du changement climatique, des crises économiques et sanitaires, il y a plus d'incertitude et d'insécurité, et beaucoup (les jeunes en particulier), peuvent avoir le sentiment qu’il n'y a plus d'espoir.

Nous pensons que c'est justement le moment opportun pour repenser la manière dont nos systèmes éducatifs doivent changer pour nous aider à relever ces défis et à construire l'avenir que nous voulons pour tous.

Parce qu'un leadership national fort est la clé de la transformation, nous avons besoin de partenaires pour aligner leurs efforts sur nos priorités nationales et nous avons besoin de cet esprit de véritable partenariat pour transcender les frontières entre les nations et celles entre les secteurs public et privé.

Lors du pré-sommet sur la Transformation de l'éducation à Paris, nous avons mis sur papier nos engagements en tant que ministres de l'éducation de plus de 80 pays partenaires pour assurer une éducation de qualité aux 650 millions d'apprenants qui vivent dans les pays partenaires du GPE.

Avec nos collègues, nous avons également identifié les principales demandes de la communauté internationale qui, selon nous, susciteront des changements durables dans les pays à faible revenu et au-delà.

Nous nous engageons à transformer l'éducation :

  • en mobilisant la volonté politique aux plus hauts niveaux locaux, nationaux et internationaux pour des financements de l’éducation accrus, améliorés et innovateurs ;
  • en nous appuyant sur des données probantes et en donnant la priorité à des réformes politiques clés, à la fois dans les écoles et en dehors des écoles, axées sur l’apprenant ;
  • en intégrant l’égalité des genres dans nos politiques éducatives et nos priorités de planification et de mise en œuvre, conformément au Manifeste de Freetown pour un leadership transformateur en matière de genre dans l’éducation.

Nous appelons la communauté internationale à :

  • améliorer l’efficacité, l’harmonisation et l’alignement de l’aide sur nos priorités et systèmes nationaux et nos engagements à la transformation, afin de s’attaquer aux principaux obstacles qui freinent les progrès en matière d’éducation ;
  • mobiliser davantage de ressources pour l’éducation, afin de favoriser l’élargissement de la marge de manœuvre budgétaire dont disposent les pays pour investir dans l’éducation, notamment par des initiatives de réduction de la dette ;
  • renforcer et diversifier les partenariats locaux, nationaux et internationaux qui soutiennent des solutions sensibles au contexte, en particulier pour faire face aux effets néfastes du changement climatique et protéger l’éducation dans les situations de conflit et de crise, y compris en améliorant notre capacité à offrir un apprentissage numérique, notamment aux enfants les plus marginalisés.

Dans ce monde de plus en plus imprévisible, l'éducation ne peut être oubliée. C'est le meilleur investissement que nous puissions faire dans les générations qui bâtiront l'avenir que nous souhaitons tous.

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Lire le communiqué ministériel sur la transformation de l’éducation dans son intégralité.

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Concernant la transformation de l'éducation, il faudrait noter la nécessité de rendre les systèmes éducatifs plus techniques que politiques tout en appliquant les politiques éducatives bien charpentées ayant égard du respect des lois et celui des droits de l'homme.

Il n'est pas une simple question de changer de méthodes, il faut voir aussi les questions de mobilisation et de motivation.
Il faut mobiliser non seulement les apprenants mais aussi les enseignants. Pour ces derniers, choisir ce champs d'activité semble une résignation au lieu d'être une vocation. Plus d'amour à enseigner lors qu'il y a carrences d'encadrement.

Il faut aussi renforcer le système de supervision des écoles pour éviter le laisser-faire et des plans d'encadrement pour les moins doués.

Les musiques doivent être en accord à cette transformation aussi car les enfants apprennent plus rapidement possible par les différents artistes qui chantent. On peut aussi penser à cette piste d'influence directe sur les apprenants.

Enfin il s'avère plus qu'un impératif de transformer l'éducation en général et le processus enseignement- apprentissage en particulier

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