Passer de la parole aux actes : renforcer la capacité des États à intégrer le genre dans les systèmes éducatifs

De nombreux pays ne sont pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs mondiaux en matière d'égalité des genres dans l'éducation, la capacité à assurer une planification sectorielle de l’éducation sensible au genre leur faisant défaut.

25 janvier 2022 par Fabricia Devignes, UNESCO International Institute for Educational Planning (IIEP)
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Lecture : 4 minutes
Une élève attentive pendant une leçon dans une école au Tchad. Crédit : Educate a Child
Une élève attentive pendant une leçon dans une école au Tchad.

Les objectifs de développement durable reconnaissent le rôle primordial que joue l'éducation dans l’élimination des inégalités et de la discrimination entre les genres.

La pandémie de COVID-19 et d'autres crises environnementales, sociales et politiques dont les impacts sexospécifiques ont été largement documentés ont renforcé la difficulté de faire de l'égalité des genres une réalité dans tous les domaines de la vie - y compris l'éducation - d'ici 2030.

À l'Institut international de planification de l'éducation de l'UNESCO (IIPE), et dans le cadre de l'initiative « Priorité à l’égalité », nous répondons à ce besoin urgent en Afrique par le biais d'activités diverses et complémentaires, multinationales et spécifiques à chaque pays.

Développer les compétences individuelles

La première édition en anglais d’une Formation courte sur la planification sectorielle de l’éducation sensible au genre s'est achevée en décembre dernier avec 51 participants (dont deux tiers de femmes) issus de 21 pays africains anglophones. Avant eux, 28 responsables de l'éducation publique de 14 pays francophones avaient terminé la version française de la formation en janvier 2021.

Ces formations constituent la première étape d'un effort visant à renforcer les capacités des participants et à créer un espace continu de collaboration et de discussion. Une édition bilingue ciblant les participants des pays lusophones et hispanophones d'Afrique sera proposée entre mai et juillet 2022, et de nouvelles éditions dans les trois langues auront lieu sur une période s’étalant de mi-2022 jusqu’à 2023.

« Cette formation m'a permis de comprendre la question du genre en profondeur. De comprendre que les inégalités de genre ne sont pas seulement liées au sexe, mais peuvent aussi être liées à l'âge, au niveau de vie, donc à toutes ces questions. Comprendre les enjeux de la budgétisation sensible au genre était une question importante pour moi aussi. »

Betty Matondo Mbanunu, Responsable des programmes scolaires au ministère de l'Enseignement primaire, secondaire et technique, de République démocratique du Congo, participante à la version française de la Formation courte sur la planification de l’éducation sensible au genre 2020/2021.

Entièrement en ligne, ce programme de formation de 11 semaines comprend trois modules séquentiels. À travers une plateforme d'apprentissage en ligne et à des sessions régulières en direct à distance, les participants peuvent échanger, apprendre de leurs expériences respectives et consolider les compétences qu'ils peuvent utiliser pour intégrer la dimension de genre.

Créer une communauté de pratique

Les participants ayant terminé cette formation courte sont invités à rejoindre la Communauté de pratique sur le genre et l'éducation (CPGE). La CPGE sert d'espace de réflexion et d'échange continu pour les praticiens de l'éducation en Afrique qui intègrent la notion de genre. Les activités de la CPGE comprennent également des ateliers résidentiels.

« Nous avons investi dans une stratégie qui, d'une part, crée de nouvelles opportunités de formation régulière pour les professionnels du ministère de l'Éducation et, d'autre part, accompagne ceux qui, après la formation, sont prêts à innover dans leurs pratiques et recherchent un soutien ou un espace pour réfléchir collectivement. La communauté de pratique joue ce rôle. »

Marcelo Souto, spécialiste de programme à l'IIPE et membre de l'équipe « Priorité à l’éducation »

Travailler ensemble sur le terrain

L’initiative « Priorité à l’éducation » offre également un soutien sur mesure à huit pays : Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Nigéria, Tchad et Sierra Leone.

Depuis 2020, l'IIPE soutient l'intégration de la problématique du genre dans l'analyse sectorielle de l'éducation en Sierra Leone et dans trois États du Nigéria. En Sierra Leone, l’initiative « Priorité à l’éducation » soutient la préparation du prochain plan sectoriel de l'éducation en insistant fortement sur la dimension de genre.

Un diagnostic participatif sur les questions de genre a été lancé au Burkina Faso et au Niger en 2021. Bien qu'adaptée à chaque contexte, l’analyse vise dans tous les cas à identifier des leviers pour améliorer la prise en compte du genre dans les politiques de planification et de mise en œuvre des ministères de l'Éducation.

Des formations sur mesure sont dispensées aux fonctionnaires et au personnel des ministères (aux niveaux central et décentralisé) sur des sujets considérés comme prioritaires pour les parties prenantes au niveau national.

Des évaluations sont également incluses dans le travail de l’initiative « Priorité à l’égalité ». Celles-ci sont destinées à informer la conception de réponses politiques pertinentes dans chaque cas.

Au Mozambique et en Sierra Leone, par exemple, nous travaillons avec nos homologues nationaux pour mieux comprendre les obstacles auxquels sont confrontées les adolescentes pour accéder à l'enseignement secondaire et le terminer.

Faire chemin ensemble

L'IIPE est l'un des nombreux partenaires et parties prenantes qui soutiennent activement le changement aux niveaux individuel, organisationnel et institutionnel au sein des ministères de l'Éducation, ainsi qu’au sein des organisations non gouvernementales, les dirigeants communautaires, les familles et les autres secteurs du gouvernement.

L'Initiative « Priorité à l’égalité » a été lancée lors de la présidence française du G7 en 2019. Elle rassemble les ministères de l'Éducation, les bailleurs de fonds du G7, l'UNGEI, l'UNESCO, l'UNICEF, le GPE, le Centre international de l'Union africaine pour l'éducation des filles et des femmes en Afrique, Plan International, la Campagne du réseau africain sur l'éducation pour tous (ANCEFA) et le Forum des éducatrices africaines (FAWE) avec pour objectif de renforcer la prise en compte du genre dans les politiques éducatives de huit pays subsahariens.

L'IIPE coordonne l'initiative avec l'UNGEI et dirige le renforcement des capacités des institutions et des parties prenantes du système éducatif, ainsi que l’élaboration de ressources pour l'égalité des genres avec et par l'éducation.

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merci de m'aider à m'inscrire dans la prochaine formation

Ce secteur d'égalité de genre dans l'éducation fera l'objet du réveil spirituel et dynamique des nombreux pays africains en principe mon pays qui est les Comores. En guise de cela, je tiens à remercier et encourager l'IIPE pour l'effort et le maintient qu'il a assuré à la rénovation de l'éducation en général dans tous les pays du monde.

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