En Afrique de l'Ouest et du Centre (AOC), le changement climatique, la pauvreté, l'inégalité des sexes, l'instabilité politique et le chômage menacent la coexistence pacifique et le développement durable des sociétés. Dans la région, 12 des 24 États (en anglais) connaissent actuellement des situations de conflit armé entraînant notamment de nombreux déplacements forcés, aussi bien à l’intérieur des pays touchés que vers les pays voisins. Début 2020, la région comptait près de 2 millions de réfugiés, 7 millions de déplacés internes et 1,8 million de personnes à risque d’apatridie (selon le Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre du HCR).
Selon un rapport de l’ONG Save the Children, sur les 10 pays les plus durement touchés par des conflits ayant de graves conséquences sur les enfants, quatre se trouvent en AOC (en anglais) : la Centrafrique, la République démocratique du congo, le Mali et le Nigeria.
Dans ce contexte, l'extrémisme violent est en hausse (en anglais). Selon l'ONUDC (en anglais), l'extrémisme violent « comprend des formes de violence à motivation idéologique » qui peuvent inclure « la déformation et l'exploitation des croyances religieuses, des différences ethniques et des idéologies politiques ».
Au fur et à mesure que la menace s'accroît, la violence affecte gravement les possibilités d'éducation : les menaces pesant sur le personnel éducatif et les attaques contre les établissements scolaires privent les enfants de leur droit à l'éducation et les exposent à des risques accrus d'abus, de violence et d'exploitation.
En février 2020, bien avant la fermeture de la plupart des systèmes éducatifs en raison de la pandémie de coronavirus, 3 641 écoles étaient fermées en raison de la violence (en anglais) et de l’insécurité au Burkina Faso, au Mali et au Niger, affectant ainsi près de 700 000 enfants et 20 000 enseignants (Cluster Education Burkina Faso, Mali et Niger). Des chiffres qui ont augmenté en raison des mesures de confinement liées au COVID-19 : plus de 128 millions d'enfants ne sont actuellement pas scolarisés dans la région. Confinés dans leurs maisons, ces jeunes passent plus de temps sur Internet, ce qui les expose davantage aux risques de radicalisation en ligne (en anglais).