Pour construire des écoles dans des régions isolées, l’argent seul ne suffit pas
Il y a deux semaines, je me suis rendue pour la première fois en République démocratique du Congo (RDC). Ce voyage aussi étonnant qu’enrichissant m’a permis de toucher du doigt l’importance du travail réalisé par le Partenariat mondial pour l’éducation dans les pays fragiles, mais aussi les atouts potentiels dont dispose la RDC.
21 février 2014 par Alice Albright, GPE Secretariat
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Lecture : 7 minutes
Credit: GPE/Guy Nzazi

Il y a deux semaines, je me suis rendue pour la première fois en République démocratique du Congo (RDC). Ce voyage aussi étonnant qu’enrichissant m’a permis de toucher du doigt l’importance du travail réalisé par le Partenariat mondial pour l’éducation dans les pays fragiles, mais aussi les atouts potentiels dont dispose la RDC.

Ma visite a coïncidé avec le lancement d’un projet financé à hauteur de 100 millions de dollars par le Partenariat mondial et destiné à la construction de 900 écoles dans des régions isolées. Aujourd’hui en RDC, 3,5 millions d’enfants ne sont pas scolarisés. La plupart d’entre eux vit dans les provinces rurales du Kasaï-Occidental et de l’Équateur, au nord-ouest du pays. Le projet du GPE, combiné à une initiative du gouvernement congolais visant à construire 1 000 écoles supplémentaires, est l’un des plus ambitieux programmes d’amélioration de l’accès à l’éducation en RDC.

Une zone reculée confrontée à des problèmes très spécifiques

Pour bien comprendre à quel point certaines régions sont isolées, il faut s’y rendre. Avec nos partenaires du ministère de l’Éducation, de l’UNICEF, de la Banque mondiale, de l’USAID, du Département britannique pour le développement international et de l’Agence française de développement, j’ai embarqué dans un avion de l’ONU pour un vol de deux heures à destination de Gemena. Cette ville de 150 000 habitants, qui se trouve dans la province de l’Équateur, se situe à 200 kilomètres environ de la frontière avec la République centrafricaine.

Il n’y a pas de route entre Kinshasa, la capitale congolaise, et Gemena. Le ministère doit donc résoudre d’énormes problèmes logistiques, en particulier pour acheminer les livres et fournitures scolaires aux écoles de la ville. Et il est encore plus compliqué d’atteindre les villages des environs, comme j’ai pu m’en rendre compte en visitant le village de Kanzi, situé à 15 kilomètres de Gemena.

En arrivant dans ce village, j’ai été bouleversée par le nombre d’habitants venus assister à la pose de la première pierre de l’école. Parents, enfants et anciens, tous étaient enthousiastes à l’idée qu’une nouvelle école soit construite chez eux. À Kanzi comme ailleurs, les écoles sont habituellement des cases faites de matériaux végétaux. Ces structures ne protègent pas suffisamment de la pluie, alors que le climat de la province est très pluvieux. Les fermetures de l’école sont fréquentes et compliquent sérieusement l’enseignement. Grâce à ce nouveau programme, les cases seront remplacées par des bâtiments en dur où les enfants pourront étudier même en cas de mauvais temps.

D’autres difficultés liées à la fragilité du pays voisin

Les écoles comme celle que j’ai visitée dans la province de l’Équateur sont en outre confrontées à des difficultés singulières. Région frontalière de la République centrafricaine en plein conflit, elle a vu affluer de nombreux réfugiés. L’un des grands casse-tête du ministre de l’Éducation est donc de chercher comment accueillir les enfants réfugiés dans des écoles qui, bien souvent, ne sont pas assez nombreuses pour les enfants congolais eux-mêmes.

Cette situation souligne à mes yeux toute l’importance du Partenariat mondial pour l’éducation et la valeur ajoutée que nous pouvons apporter. En même temps que nous développons nos activités dans les pays fragiles et touchés par un conflit, nous devons veiller à pouvoir accorder des financements souples et rapides à des pays comme la RDC.

En ce moment, les besoins de la province de l’Équateur sont démultipliés par le conflit en République centrafricaine. La communauté internationale doit soutenir les États relativement stables qui sont frontaliers de pays touchés par un conflit afin que les enfants puissent continuer d’aller à l’école, même s’ils ont dû fuir leur propre pays. Cela signifie que l’aide apportée aux écoles comme celle de Kanzi ne doit pas se limiter à leur donner les moyens d’éduquer les enfants issus des populations locales.

Nous voyons là l’une des grandes forces de notre partenariat : grâce à nos multiples partenaires régionaux, nous disposons d’une base solide, capable de coordonner les actions et de contrebalancer les conséquences de l’instabilité.

De nombreuses raisons d’espérer

À la fin de mon voyage, je n’ai pu m’empêcher de penser qu’il y avait bien des raisons d’espérer pour la RDC. Tout d’abord, le Premier ministre, le ministre de l’Éducation et le ministre des Finances sont convaincus de l’importance de l’éducation. Et ce ne sont pas que des mots : 15,8 % du budget national 2014 sont consacrés à l’éducation, contre 9,2 % en 2011, la poursuite de ce mouvement étant soutenue par un engagement politique fort. En outre, le ministre de l’Éducation et le Premier ministre ont tous deux accepté de promouvoir activement le GPE pour nous aider à convaincre les bailleurs de fonds de la nécessité d’accroître les financements destinés à l’éducation. Enfin, on sait à quel point la réussite de ces initiatives dépend de la participation et de l’engagement des populations locales en faveur de l’éducation. Or, en RDC, un tel engagement ne pourrait pas être plus massif.

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Commentaires

J'ai un projet de construction d'École primaire de trois salles de classe pour filles et garçons qui vivent à Mbanza-Kiadi, avec les parents pauvres et dont le village est très éloignés des centres urbains et des villes sans aucune infrastructure éducative dans la région du Kongo Central en République Démocratique du Congo.

Bonjour monsieur je cherche un partenariat pour construire une école pour les enfants pauvres ici au Sénégal dans la région de Thiès

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