Haïti : l’éducation doit rester une priorité après l’ouragan
En l’état actuel des choses, l’éducation de 116 000 haïtiens âgés de 6 à 14 ans se trouve perturbée, et si l'on tient compte des évaluations encore en cours, ce chiffre pourrait augmenter pour atteindre 300 000.
21 octobre 2016 par Alice Albright, GPE Secretariat
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Lecture : 6 minutes
Des garçons jouant au football à l'école Pierre Guerrier, qui sert actuellement d'abri pour des centaines de personnes ayant perdu leurs maisons à cause de l'ouragan Matthew. © UNICEF/UN035680/LeMoyne

Haïti, un des pays les plus pauvres au monde, s’est vu à nouveau tragiquement touché par une catastrophe naturelle. Six ans après le puissant séisme qui avait dévasté le pays, faisant plus de 200 000 morts et des centaines de milliers de blessés, un puissant ouragan a violemment frappé la petite île en début de mois.

La tempête entraîne ainsi une nouvelle crise humanitaire de grande ampleur, touchant 2,1 millions de personnes, soit 20 % de la population. Le bilan provisoire est de plus de 500 morts confirmés et des centaines de blessés et de personnes portées disparues.

Selon le Gouvernement, au moins 1,4 million d’Haïtiens ont de toute urgence besoin d’une aide vitale et 750 000 d’une aide humanitaire pour les trois prochains mois au minimum.

Pour les enfants, l'école est synonyme de vie normale

Les enfants sont souvent les victimes les plus vulnérables : ils ont perdu leurs parents ou leurs proches et se retrouvent confrontés à une situation où leur monde familier s’est effondré, et où rien n’est plus comme avant.

C’est la raison pour laquelle il est essentiel, dans une crise telle que celle-ci, de redonner aux enfants, très rapidement, le rythme le plus normal possible. Aller à l’école, voir leurs enseignants et amis, partager un repas scolaire forment une routine quotidienne rassurante pour les enfants.

En l’état actuel des choses, l’éducation de 116 000 enfants haïtiens âgés de 6 à 14 ans se trouve perturbée, et si l'on tient compte des évaluations encore en cours, ce chiffre pourrait augmenter pour atteindre 300 000.

Les écoles sont détruites, fermées ou ne fonctionnent pas parce que les bâtiments ne sont pas sécurisés, qu'ils sont détruits ou bien parce que les enseignants ne sont pas disponibles, accaparés qu’ils le sont par leur propre situation personnelle.

En outre, de nombreuses régions souffrent d’une pénurie d’eau potable et de nourriture, et les cas de choléra sont en hausse dans l’ensemble du pays, semant la peur ou accélérant les épidémies, tandis que nombre de communes et de villages ont été recouverts par plusieurs mètres d'eau.

Le programme du GPE œuvre dans les zones les plus durement frappées

C’est dans la région sud la plus durement frappée du pays (notamment les départements de Grand-Anse, du Sud, de Nippes et du Sud-est) que le GPE soutient activement un programme de renforcement du système éducatif de la région. Il s’agit de former les enseignants, de suspendre les frais de scolarité pour les familles pauvres et d’améliorer l’apprentissage des enfants.

Certaines zones de la région sont désormais difficilement accessibles du fait des dégâts ou de la destruction des ponts et des routes.

Le Ministère de l’Éducation dirige un travail d’évaluation des dégâts, et un rapport officiel devrait être prêt dans les prochaines semaines. On craint que 2 250 écoles primaires et secondaires ne soient abîmées ou détruites.

Les dégâts sont d’ordre matériel (bâtiments, blocs sanitaires, points d’eau, et bien sûr, perte du mobilier scolaire, des fournitures et des livres). La plupart des familles ont perdu leur logement, ce qui, combiné à de grosses pertes en termes d’insuffisance alimentaire et de pertes du revenu agricole, les rend encore plus vulnérables.

Malgré l’intervention de la communauté internationale, les besoins immédiats deviennent de plus en plus urgents. Le GPE, aux côtés d’autres partenaires de l’éducation, tels que la Banque de développement des Caraïbes, l’Association internationale de développement et le Fonds de reconstruction d’Haïti, a proposé la réaffectation des fonds de notre programme actuel vers les efforts de reconstruction. Le Gouvernement a précisément demandé au GPE de réaffecter un million de dollars de son financement de 24,1 millions de dollars pour l'alimentation scolaire, demande que nous sommes heureux de satisfaire.

Cette flexibilité des partenaires de l’éducation, associée aux capacités de coordination du Gouvernement pour adapter le soutien aux besoins les plus urgents, sera essentielle pour une réouverture des écoles le plus tôt possible afin de redonner aux enfants haïtiens une sorte de cadre au sein de ce chaos.

Nous espérons que les autres partenaires aideront Haïti et continuerons à suivre étroitement les demandes du Gouvernement afin d'apporter le soutien nécessaire selon les besoins du peuple et des enfants d'Haïti.

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