Ouvrir l'école aux enfants handicapés du Cambodge

Chung Lang a 13 ans et est en classe de CM2. Elle a perdu la vision de son oeil droit suite à une carence en vitamine D. Cette mauvaise vision posa problème pour pouvoir voir ce que ses professeurs écrivaient au tableau.

01 avril 2014 par Secrétariat du GPE
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Lecture : 6 minutes
Grâce à ses nouvelles lunettes, Chung Lang peut désormais lire © GPE/Natasha Graham
Grâce à ses nouvelles lunettes, Chung Lang peut désormais lire.
Assurer un accès équitable à l’éducation à tous les enfants, quelle que soit leur situation, est l’un des objectifs stratégiques du gouvernement cambodgien. Avec le soutien du Partenariat mondial, et grâce à des interventions ciblées et fondées sur des données factuelles, le pays est parvenu à améliorer la scolarisation des enfants souffrant de handicap.

L'histoire de Chung Lang

Chung Lang a 13 ans et est en classe de CM2. Elle a perdu la vision de son oeil droit suite à une carence en vitamine D. Cette mauvaise vision posa problème pour pouvoir voir ce que ses professeurs écrivaient au tableau. Elle a pu réussir à l'école en comptant le plus souvent sur ce qu'elle entendait en classe. Elle en vient finalement à arrêter ses études. Mais maintenant, avec une nouvellle paire de lunettes, Chung Lang dit qu'elle a retrouvé le goût pour la lecture. Une paire de lunettes à 2 dollars a donc permis qu'une jeune fille puisse aller ou non à l'école et reçoive une éducation.

L’enjeu : assurer l’accès universel à l’enseignement primaire

Alors que le soutien du Partenariat mondial pour l’éducation a permis au Cambodge d’enregistrer des progrès significatifs dans le secteur de l’éducation — notamment une augmentation substantielle du taux d’achèvement du cycle primaire —, le pays peine à scolariser les enfants les plus marginalisés (ceux qui appartiennent à des ethnies minoritaires ou qui sont handicapés) et à atteindre les objectifs de l’Éducation pour tous. En 2007, quelque 3 % des enfants en âge d’être en primaire n’allaient pas à l’école et les taux de redoublement et d’abandon scolaire étaient élevés.

La solution : une meilleure connaissance du nombre d’enfants handicapés et de leurs besoins

Grâce à un financement de 57,4 millions de dollars du GPE (2008-2012), le ministère de l’Éducation, de la Jeunesse et des Sports a réalisé une enquête pour mieux connaître les besoins des enfants marginalisés et handicapés exclus du système éducatif. Cette enquête a eu recours à une méthode novatrice pour dépister et aiguiller les enfants souffrant d’un handicap ou d’une déficience vers des services qui leur fournissent les équipements dont ils ont besoin (pour certains, il s’agira tout simplement d’une paire de lunettes). En outre, l’enquête a permis de compiler pour la première fois des données de qualité sur le handicap, ce qui a aidé le ministère à planifier et budgétiser des interventions adaptées.

Le résultat : des initiatives publiques qui se focalisent sur les enfants handicapés

Le projet financé par le GPE a contribué à rendre plus visibles les enfants affectés par un handicap et à leur accorder une priorité plus élevée dans l’ordre du jour du ministère de l’Éducation.

Combinée aux données factuelles générées par l’enquête, l’amélioration de la connaissance des besoins des enfants handicapés a permis au ministère de l’Éducation cambodgien de fixer des objectifs, de suivre les progrès et, finalement, d’intégrer ces enfants au sein du système éducatif. Le nombre d’enfants non scolarisés a été, de fait, divisé par deux entre 2007 et 2011, en grande partie grâce à ces politiques et interventions ciblées.

Les résultats de l’enquête financée par le GPE ont été communiqués aux différents ministères et partenaires techniques et financiers, ce qui a conduit à l’élaboration d’un certain nombre de programmes éducatifs destinés à aider les enfants souffrant de handicap. Ces programmes consistent notamment à former les enseignants à l’accueil des enfants handicapés, à mener des campagnes de sensibilisation au handicap et à procéder à des dépistages des troubles visuels et auditifs chez les enfants scolarisés dans le primaire.

Le Partenariat mondial a, par exemple, collaboré avec un certain nombre d’organisations partenaires pour soutenir un projet de dépistage des troubles de la vision auprès de quelque 13 000 élèves dans 56 écoles élémentaires de Siem Reap, ce qui a permis à de nombreux enfants de recevoir des lunettes ou de bénéficier d’une opération ou d’autres traitements pour corriger leurs troubles visuels. Pour la plupart d’entre eux, la fourniture d’une paire de lunettes à deux dollars seulement aura joué un rôle crucial dans leur assiduité et leur réussite scolaires.

Grâce à l’appui du GPE, le Cambodge prévoit à présent de faire du dépistage des troubles visuels une composante de son programme national de santé à l’école. D’autres pays en développement partenaires du GPE ont sollicité le soutien du Partenariat mondial pour mettre en place des projets similaires.

Depuis qu’il a rejoint le Partenariat mondial en 2006, le gouvernement cambodgien a augmenté de 23,5 % ses dépenses publiques consacrées à l’éducation (en pourcentage du PIB).

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