Une approche factuelle pour assurer l’acquisition des compétences par les élèves

L'enseignement secondaire offre aux jeunes le moyen le plus naturel et le plus efficient d'apprendre et de mettre en pratique les compétences transférables, socio-émotionnelles et entrepreneuriales dont ils ont besoin pour évoluer dans l'avenir, que ce soit pour chercher un emploi ou créer une entreprise. Découvrez comment l’ONG Educate! travaille avec les gouvernements pour améliorer les compétences des jeunes, afin de leur assurer un meilleur avenir.

09 août 2021 par Donnalee Donaldson, Educate!, Kamanda Kamiri, Educate!, et Meghan Mahoney, Educate!
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Lecture : 4 minutes
Une jeune femme apprenant à coudre dans un établissement de formation professionnelle du camp de réfugiés de Kiryandongo en Ouganda, en décembre 2015. Crédit : GPE/Henry Bongyereirwe
Une jeune femme apprenant à coudre dans un établissement de formation professionnelle du camp de réfugiés de Kiryandongo en Ouganda, en décembre 2015.
Credit: GPE/Henry Bongyereirwe

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Avec une moyenne d'âge de 19,5 ans l'Afrique est le continent le plus jeune du monde, et d'ici 2050, il disposera de la main-d'œuvre la plus importante au monde. On s'attend à ce que 90 % de ces jeunes travaillent dans le secteur informel.

Chez Educate!, nous croyons que l'enseignement secondaire offre aux jeunes le moyen le plus naturel et le plus rentable d'apprendre et de mettre en pratique les compétences transférables, socio-émotionnelles et entrepreneuriales, telles que la pensée critique et la littératie financière, dont ils auront besoin pour s'épanouir, que ce soit dans leur recherche d’emploi ou dans la création de leur propre entreprise.

Le modèle de base d'Educate!, utilisé pour former des jeunes dans plus de 850 écoles en Ouganda, a démontré que les expériences basées sur les compétences des élèves dans les classes du secondaire peuvent avoir un impact mesurable sur la vie des jeunes à long terme.

En 2019, un essai contrôlé randomisé (ECR) de ce modèle a permis de quantifier cet effet et a révélé que, 3,5 ans (en moyenne) après l'obtention de leur diplôme, les compétences des jeunes dans des domaines de formation qui leur permettent d’obtenir de meilleurs résultats dans la vie (les compétences transférables, le niveau d'instruction, l'égalité des genres et la planification familiale) s’améliorent de manière significative et durable.

Encouragés par ces résultats, nous avons pensé à nous associer aux gouvernements, afin de susciter ce même impact à travers les systèmes éducatifs.

Educate! s'associe aux gouvernements sur invitation de ces derniers, pour améliorer les chances de réussite des jeunes dans l’avenir. Ensemble, nous co-créons un modèle expérientiel axé sur l’acquisition de compétences par les élèves que les établissements publics et les enseignants proposent aux jeunes, en ciblant généralement une seule matière.

Nous effectuons ce travail en trois étapes dont : 1) la réforme des politiques, 2) la formation continue des enseignants recrutés par le gouvernement en question et 3) l'intégration des structures de durabilité (dans le système).

Les trois étapes vers des solutions aux problèmes des systèmes éducatifs
Les trois étapes vers des solutions aux problèmes des systèmes éducatifs.

Cette approche a été mise en œuvre de manière pilote au Rwanda en 2015, lorsque, en partenariat avec Akazi Kanoze, Educate! a fourni un appui consultatif technique au Conseil de l'éducation du Rwanda pendant le processus de mise à jour du programme national d'entrepreneuriat, un cours obligatoire pour les élèves du secondaire.

À l'étape 1, nous avons travaillé avec le gouvernement pour intégrer, dans le programme scolaire, des éléments clés qui se sont avérés essentiels pour un développement efficace des compétences, notamment une structure pédagogique active et pratique (sorte de « laboratoire de compétences »), des clubs d'affaires pour élèves et des évaluations continues basées sur les compétences.

Pour encourager l'adoption de ce changement de politique, nous avons poursuivi avec un modèle de formation et de soutien des enseignants de deux ans au cours de l'étape 2.

À l'étape 3, nous travaillons avec le gouvernement pour renforcer les structures de durabilité et les mesures incitatives, telles que la réforme de l'évaluation, qui sont nécessaires pour que ce changement de comportement soit durable.

Évaluer l'impact d'un modèle de formation des enseignants après une réforme politique

Pour apporter une contribution aux preuves sur l'efficacité des approches au niveau du système, nous avons travaillé avec le Conseil de l'éducation du Rwanda, Akazi Kanoze Access et des chercheurs de la Banque mondiale, de l'Oregon State University et d'Innovations for Poverty Action pour lancer un ECR du programme pilote du modèle de formation continue des enseignants sur deux ans. L'étude demandait :

  1. La formation continue de deux ans que reçoivent les enseignants a-t-elle affecté leurs pratiques pédagogiques ?
  2. Ce changement de pédagogie a-t-il un impact significatif sur les résultats de la vie des jeunes ?

Les résultats ont démontré, dans notre première tentative de proposition de solution au niveau du système, que la formation de deux ans a un impact mesurable sur le comportement des enseignants. Les enseignants qui participent à la formation sont 19 % plus susceptibles d'utiliser des techniques d'enseignement actives, telles que l’organisation de débats et des jeux de rôle, et sont plus susceptibles d'adopter une structure de cours de type « laboratoire de compétences » centrée sur l'élève qui permette d’acquérir des compétences, de les mettre en pratique et de les présenter, tel que décrit dans la mise à jour de la politique.

Un enseignant expliquant un cours d’astronomie au Centre de formation des enseignants de Kirambo, dans le district de Burera au Rwanda. Février 2016. Crédit : GPE/Alexandra Humme
Un enseignant expliquant un cours d’astronomie au Centre de formation des enseignants de Kirambo, dans le district de Burera au Rwanda. Février 2016.
Credit:
GPE/Alexandra Humme

Cet impact sur les enseignants se traduit par des améliorations de certains résultats clés pour les jeunes, les filles en particulier, six mois seulement après qu’ils aient achevé leurs études dans le secondaire. Les filles enregistrent une augmentation de 167 % des inscriptions à l'université, et les garçons et les filles sont deux fois plus susceptibles de s'y inscrire.

En supposant qu'il y ait de la place dans les établissements d'enseignement supérieur pour ces inscriptions supplémentaires et que cet impact puisse être maintenu si le programme est déployé à l'échelle nationale, ces résultats suggèrent que jusqu'à 2 000 jeunes rwandais de plus pourraient avoir une opportunité similaire de s'inscrire dans l'enseignement supérieur chaque année.

On constate également une amélioration des compétences chez les garçons et chez les filles, ce qui, selon la recherche, est la clé du succès à l'école, au travail et dans la vie, au même titre que le courage et la patience. Chez les filles, on constate également une augmentation de 16 % des femmes propriétaires d'entreprises et une réduction de 12 % du taux de celles qui ne sont pas scolarisées ou qui ne travaillent pas.

Concevoir des programmes pour le long terme

Si, dans le cadre de cette évaluation initiale, les jeunes - les filles en particulier -, ont pu améliorer leurs compétences clés en corrélation avec la réussite économique à long terme et qu'un plus grand nombre de jeunes ont pu accéder à l'enseignement supérieur, beaucoup reste encore à faire pour renforcer et maintenir cet impact.

Les efforts actuels de l’ONG Educate! et du Conseil de l'éducation du Rwanda pour améliorer les compétences des jeunes se concentrent sur l'identification des stratégies qui incitent le mieux les parties prenantes, telles que les administrateurs et les enseignants, à soutenir la mise en œuvre de réformes, troisième et dernière étape de cette approche qui vise le changement des systèmes.

Un exemple de conception des programmes pour long terme est l'inclusion, par le Conseil de l'éducation du Rwanda, d'évaluations continues fondées sur les compétences dans le programme de réforme mis en œuvre à l'échelle nationale (étape 1). Actuellement, les éducateurs sont formés pour utiliser ce type d’évaluations (étape 2) comme une forme plus pratique et plus efficace d'évaluation, mais ne peuvent garantir qu'elles sont incluses dans les résultats des élèves aux examens nationaux.

Nous travaillons maintenant avec le Conseil de l'éducation du Rwanda pour institutionnaliser pleinement ce changement de politique (étape 3) à travers un projet pilote qui permet aux enseignants de télécharger facilement les notes vers un système central à l'aide d'une technologie qui utilise les fonctionnalités de base d’un téléphone.

Dans l'ensemble, ces premiers résultats d'évaluation indiquent qu'en collaborant étroitement avec les gouvernements, il est possible d'accroître les opportunités académiques et entrepreneuriales des jeunes à travers le système éducatif, et nous sommes impatients de continuer à apprendre, aux côtés des gouvernements, comment améliorer durablement les capacités de réussite des jeunes à grande échelle.

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