Ils peuvent commencer par adopter certaines des recommandations formulées ci-dessous :
1. Intégrer l’inclusion dès le départ
L'inclusion doit être intentionnelle. Le développement inclusif mérite une réflexion à chaque étape pour intégrer les personnes en situation de handicap dans la planification, l'élaboration des politiques, le financement, la pratique et la communication des données. Lorsque l'inclusion est intégrée dans les stratégies et les programmes, les effets peuvent être considérables.
Dans le cadre de son plan stratégique GPE 2025, le GPE a aidé les pays partenaires à intégrer systématiquement l’égalité des genres. Par conséquent, 90 % des pactes de partenariat (les plans des pays pour transformer leurs systèmes éducatifs) prévoient une réforme prioritaire qui prend en compte l'égalité des genres (GPE, 2024).
Alors que les agences de développement mettent à jour leurs stratégies avant l'échéance du programme de développement durable à l’horizon 2030 (intitulé Agenda 2030), celles-ci devraient s’assurer que les approches qui incluent les enfants en situation de handicap soient expressément intégrées dans les objectifs stratégiques, les orientations pour les activités au niveau des pays, les cadres de résultats et les demandes adressées aux bailleurs de fonds.
2. Soutenir la collecte et l'utilisation des données et des éléments factuels
Les gouvernements ont besoin de données précises pour pouvoir identifier les inégalités en matière d'accès à l'éducation, de participation et d'apprentissage.
Les données sur les élèves en situation de handicap, qu'ils soient scolarisés ou non, doivent être recueillies systématiquement et ventilées en fonction de divers facteurs tels que le genre, le statut de déplacé/réfugié et l’emplacement géographique.
Cela permet de mieux comprendre les obstacles que rencontrent les différents groupes d’élèves et de mettre en place des interventions ciblées et fondées sur des données probantes.
Les systèmes d'information pour la gestion de l'éducation (SIGE) devraient être renforcés pour intégrer des données sur les enfants en situation de handicap. Ces données ventilées devraient être utilisées pour planifier les réformes d’éducation, orienter les plans d'enseignement individualisés et les initiatives en faveur des élèves en situation de handicap, ainsi que pour favoriser une allocation plus équitable des ressources.
Les organismes internationaux doivent soutenir les efforts déployés pour renforcer les systèmes de données sur l'éducation dans les pays partenaires. Ils devraient également utiliser les données ventilées pour orienter leurs propres programmes, intégrer les données sur les enfants en situation de handicap dans les cadres de résultats, prévoir des objectifs spécifiques au handicap, et générer la base de données probantes des méthodes éprouvées pour rendre les systèmes plus inclusifs.
3. Favoriser des allocations de ressources financières équitables
Compte tenu de l'énorme déficit de financement pour l'éducation, il est indispensable que les faibles ressources soient utilisées de manière stratégique et qu’elles parviennent aux élèves les plus marginalisés. Les écoles inclusives permettent d’améliorer l'efficacité et, à terme, la rentabilité de l'ensemble du système éducatif (UNESCO, 1994).
Les coûts associés à la mise en place de systèmes inclusifs sont souvent moins élevés que prévu, et une grande partie des dépenses profite à tous les élèves (GPE, 2024). Par exemple, des infrastructures accessibles et un programme scolaire inclusif profitent à tous les enfants.
Les décisions relatives à l'affectation des modestes ressources financières (qu'elles soient nationales ou internationales) doivent non seulement évaluer le coût de chaque intervention, mais aussi déterminer si les résultats sont répartis de manière équitable (DfID, ancien ministère britannique du Développement international, 2015).
Les organismes internationaux peuvent également aider les gouvernements à élaborer, mettre en œuvre et évaluer la budgétisation fondée sur l'équité, et veiller à ce que les données probantes et les enseignements tirés de ces expériences soient largement diffusés.
Les marqueurs relatifs au handicap, tels que celui du Comité d'aide au développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques (CAD-OCDE), peuvent être utilisés pour déterminer dans quelle mesure l'aide est inclusive.
En adoptant un marqueur relatif au handicap, les organismes internationaux peuvent soutenir un système solide et transparent pour suivre et rendre compte des dépenses consacrées à l'éducation, et pour évaluer le degré d'équité de ces investissements (IETG-IDDC, le Groupe de travail sur l’éducation inclusive du Consortium international sur le handicap et le développement).
4. Faire entendre diverses voix pour promouvoir la responsabilité mutuelle et le suivi de l'éducation inclusive
Les gouvernements et les organisations internationales devraient adopter un état d'esprit d'apprentissage, en collaborant continuellement avec les organisations représentantes de personnes en situation de handicap (OPH) et d'autres organisations pour renforcer les stratégies d'inclusion.
Ils devraient encourager l'engagement dans les plateformes éducatives nationales et internationales, telles que les groupes locaux des partenaires de l’éducation, et prendre des mesures pour rendre les processus inclusifs pour les personnes en situation de handicap, qui sont souvent les mieux placées pour prodiguer des conseils sur les obstacles qu'elles rencontrent pour accéder à une éducation de qualité.
En Zambie, Sightsavers a travaillé de concert avec la ZAFOD (Zambia Federation of Disability Organisations) pour permettre aux enfants en situation de handicap d'accéder à l'éducation.
Grâce à l'engagement communautaire, Sightsavers a aidé les communautés de la ville de Chinsali à identifier les enfants en situation de handicap et à les encourager à s'inscrire dans leur école locale, ce qui a permis de dépasser l'objectif qui avait été fixé en matière de taux de scolarisation.
Le projet a également permis aux parties prenantes locales de développer des compétences pour défendre les droits des enfants en situation de handicap. Ainsi, le nombre d'organisations locales représentatives des personnes handicapées a augmenté et est passé de 3 à 23 organisations dans la province de Muchinga. Grâce à leurs activités de plaidoyer, ces organisations ont veillé à ce que les nouvelles salles de classe soient construites de manière à être accessibles aux élèves en situation de handicap.
Le chemin qui mène vers l'inclusion est différent pour chaque pays. Pour obtenir plus d'idées sur la manière de renforcer l'éducation inclusive dans tous les contextes, veuillez consulter les recommandations conjointes qui ont été formulées par plus de 20 organisations en amont du Sommet mondial sur le handicap de 2025.
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