Kenya : un programme d’octroi de bourses permet aux élèves vulnérables d’achever l'enseignement secondaire
21 avril 2025 par Joseph Kamolo Mutua, Ministry of Education, et Secrétariat du GPE |
Lecture : 4 minutes

Le Kenya, avec le soutien du GPE, rend l'accès à l’éducation plus équitable et aide les élèves marginalisés à réaliser leur plein potentiel.

« Quand je vais à l’école, je fais de mon mieux pour bien travailler. J’essaie aussi d’apprendre plus de leçons après l’école. Ma matière préférée est l’anglais. »

Aryan*
Bénéficiaire d’une bourse d’études en 2023, Dadaab, Kenya

Aryan, ses trois jeunes frères et leur mère ont fui l’instabilité en Somalie en 2014. Elle a été témoin du meurtre de son père et de son grand frère par une milice armée.

Sa famille craignait alors de rester en Somalie et ils se sont réfugiés au Kenya.

« Maintenant que je suis devenue à la fois le père et la mère dans cette famille, j’ai dû prendre des décisions sur la manière d’avancer avec les enfants qu’il me reste. Ma plus grande priorité était ma fille parce qu’elle était vulnérable. J’ai réussi à la convaincre de penser à retourner à l’école parce que je crois au fond de moi, que l’école est une bonne chose. »

Maman d’Aryan

Aryan est sourde et communique par le langage des signes. Elle pensait que de commencer dans une nouvelle école serait difficile mais elle a relevé le défi dans l’espoir d’un avenir meilleur.

Elle explique : « Si je trouve un emploi, je pourrai subvenir aux besoins de ma famille. Je pourrai aussi soulager les problèmes de ma mère. »

Elle a postulé pour une bourse Elimu auprès du ministère de l’Éducation du Kenya : 3 200 dollars pour couvrir les frais de scolarité, le matériel d’apprentissage et les frais de transport aller-retour, pour quatre années d’enseignement secondaire.

Les bénéficiaires de la bourse reçoivent également des services de tutorat pour aider les élèves à terminer le secondaire avec succès.

L’objectif de la bourse est d’améliorer la rétention et la progression des élèves de secondaire issus de milieux défavorisés sur le plan économique et éducatif, y compris les filles et les enfants réfugiés.

Aryan est l’une des 34 000 élèves ayant reçu une bourse d’études entre 2022 et 2024.

Tous les candidats devaient passer l’examen du Certificat de fin d’études primaires du Kenya (Kenya Certificate of Primary Education) et obtenir une note de 280 ou plus. Pour les enfants réfugiés, la note minimale était de 240 pour les filles et de 250 pour les garçons.

Les candidatures ont été examinées par le Comité consultatif des boursiers communautaires du Kenya (Community Scholars Advisory Committee) dans différentes régions du pays.

Les membres du comité se sont entretenus avec les candidats accompagnés de leurs gardiens, et ont rendu visite aux candidats présélectionnés à leur domicile afin de confirmer leurs besoins.

« Ma mère a cinq enfants. En 2009, mon père a commencé à perdre la vue. En 2011, il est devenu complètement aveugle et sourd. En 2017, il a attrapé une maladie qui le faisait tousser. Nous n’avons pas pu trouver l’argent pour l’emmener à l'hôpital et il est décédé. Nous habitons avec ma mère et elle n’est pas en bonne santé. »

Kateri
Bénéficiaire d’une bourse d’études en 2023, Namanga, Kenya

Le jeune Kateri est devenu le chef de famille après avoir perdu son père et lorsque sa mère est tombée malade.

Pour gagner de l’argent et subvenir aux besoins de sa famille, il déracine des troncs d’arbres et les brûle pour vendre le charbon de bois.

Toutefois, il voudrait aussi pouvoir aller à l’école : « J’ai passé l’examen du Certificat de fin d’études primaires et j’ai bien réussi en sciences. Plus tard, j’aimerais devenir chirurgien. J’accorde beaucoup d’importance à la vie humaine et je voudrais sauver des vies. »

Tout comme Kateri, Rose a perdu son père et la situation financière de sa famille s’est dégradée. Elle, ses deux frères et sœurs et leur mère ont quitté leur quartier de classe moyenne pour s’installer à Kariobangi, un quartier défavorisé situé dans le nord-est de Nairobi.

« Je marchais de longues distances pour aller à l’école parce que je n’avais pas de quoi prendre le bus. Nous étions souvent renvoyés chez nous parce que nous n’avions pas de quoi payer les frais de scolarité. Quand j’ai reçu les résultats de l’examen du Certificat de fin d’études primaires, j’étais inquiet que ma mère n’ait pas les moyens de payer les frais de scolarité du secondaire. »

Rose
Bénéficiaire d’une bourse d’études en 2023, Kariobangi, Kenya

En obtenant la bourse Elimu, Rose a pu poursuivre ses études et se rapprocher de son rêve de devenir comptable.

Permettre aux enfants défavorisés d’atteindre leur plein potentiel

Sans ce soutien, les enfants comme Aryan, Kateri et Rose ne pourraient pas étudier au-delà du primaire malgré leurs ambitions de poursuivre leur apprentissage.

Les bourses Elimu ne sont qu’une composante du programme d’Équité dans l’apprentissage de l’enseignement primaire au Kenya (KPEEL), rendu possible grâce aux financements octroyés par le gouvernement du Kenya, par la Banque mondiale (200 millions de dollars américains), par le GPE (107 millions de dollars) et par la Fondation LEGO (10 millions de dollars) pour la période 2022-2026.

Le programme des bourses est mis en œuvre par le ministère de l’Éducation et son agence principale, la Fondation Jomo Kenyatta, avec le soutien de la Fondation Equity Group.

Il élargit la précédente intervention réussie dans le domaine des bourses mise en œuvre dans le cadre du Projet d’amélioration de la qualité de l’enseignement secondaire du Kenya de 2017 à 2023, et qui a permis d’aider 18 000 élèves.

L’un des objectifs principaux du programme KPEEL est d’améliorer la rétention des filles marginalisées dans les classes supérieures du primaire, car elles ont tendance à abandonner l’école plus tôt que les garçons au Kenya.

Une évaluation des interventions financées par la Banque mondiale et le GPE a révélé que le taux de rétention des filles issues de communautés pauvres et vulnérables en 7e et 8e année du primaire est passé de 80 % en 2021 à 91 % en 2024, dépassant l’objectif initial de 85 % fixé d’ici 2026.

En s’appuyant sur les interventions qui fonctionnent, le Kenya rend l'accès à l’éducation plus équitable et aide les élèves les plus vulnérables à réaliser leur plein potentiel.

*Le nom a été changé.

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