5 raisons d'investir 5 milliards de dollars : entretien avec Meryame Kitir

Dans le cadre de sa campagne de financement, le GPE a posé à Meryame Kitir 5 questions sur le pouvoir de l'éducation. La campagne de financement du GPE vise à collecter au moins 5 milliards de dollars sur cinq ans pour transformer l'éducation de près d'un milliard d'enfants dans 90 pays et territoires.

23 juin 2021 par Secrétariat du GPE
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Lecture : 4 minutes
5 raisons d'investir 5 milliards de dollars : entretien avec Meryame Kitir

Meryame Kitir est la ministre belge de la Coopération au développement.

1. Depuis 2005, la Belgique soutient les domaines politiques prioritaires du GPE, dont l'éducation des filles. Quelle est sa stratégie pour surmonter les défis auxquels les filles sont confrontées en matière d’accès à l'éducation dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire de la tranche inférieure ?

La coopération bilatérale belge au développement se concentre sur l'enseignement et formation techniques et professionnels (EFTP) et la formation continue et initiale des enseignants. Pendant l’élaboration et la mise en œuvre de nos programmes, nous faisons toujours très attention à assurer un accès égal aux garçons et aux filles.

La Belgique et ses partenaires de mise en œuvre, qu'il s'agisse de l'agence belge de développement (Enabel) ou d'ONG, contribuent à une meilleure prise en compte des bénéficiaires quant aux défis tels que les violences sexistes, l'hygiène et l'assainissement et les barrières culturelles et socio-économiques.

La Belgique et ses partenaires de mise en œuvre, qu'il s'agisse de l'agence belge de développement (Enabel) ou d'ONG, contribuent à une meilleure prise en compte des bénéficiaires quant aux défis et difficultés tels que les violences sexistes, l'hygiène et l'assainissement et les barrières culturelles et socio-économiques.

Des mesures spécifiques, notamment la mise à disposition de bourses, la construction d’infrastructures adaptées et des programmes de soutien à l'hygiène menstruelle, font toutes partie de l'objectif stratégique plus large de parvenir à l’égalité des genres dans le secteur de l'éducation.

Nous soutenons le GPE depuis sa création et le félicitons pour fait qu’il accorde la priorité à l'éducation des filles ces dernières années. À travers nos instruments de financement, nous soutenons également de nombreuses ONG et agences des Nations Unies actives dans la défense des droits fondamentaux des filles dans les secteurs de l'éducation, de la santé et d'autres de domaines d'intervention.

2. En tant que ministre de la Coopération et du développement, vous plaidez ardemment pour qu’une attention particulière soit accordée à ce que les filles aient les mêmes chances que les garçons. Comment l'éducation contribue-t-elle à réduire les inégalités ?

Avoir accès à une éducation de qualité assurerait un avenir meilleur à toutes les filles. Plus longtemps elles sont scolarisées, moins elles sont susceptibles d'être mariées de force ou de tomber enceinte pendant leur adolescence. Plus elles acquièrent des compétences, plus elles auront de chances d'avoir un niveau de vie élevé et de trouver un emploi.

L'éducation a un impact qui va bien au-delà du seul diplôme. C’est le meilleur investissement pour assurer le développement d’une personne et de la société toute entière, en renforçant le capital humain ; et l'éducation des filles en particulier, jette les bases de tout développement ultérieur d'une société.

3. Dans un contexte où les priorités nationales sont de plus en plus concurrentes, quelle action la Belgique peut-elle entreprendre pour sécuriser des investissements nationaux dans l'éducation ?

Pour chaque aspect de sa coopération, la Belgique privilégie des accords pluriannuels. Cela augmente la prévisibilité du soutien financier et permet le développement de programmes à plus long terme avec une certitude qu’ils seront financés.

Parallèlement, dans notre dialogue politique avec les ministères des finances et de l'éducation, le financement national de l'éducation est toujours un sujet clé. Le fait que la Belgique, en tant que pays donateur relativement petit, fasse partie de groupes de coordination des donateurs, au sein desquels le GPE joue souvent un rôle de catalyseur, ne fait qu'augmenter notre voix.

Néanmoins, nous devons également être réalistes. Ce n'est pas seulement la part du budget national consacrée à l'éducation qui compte, mais aussi le montant du budget national. Soutenir nos pays partenaires dans une mobilisation juste et équitable des ressources nationales ne doit pas être pris à la légère.

Enfin, il est important d’assurer un partage équitable et une bonne utilisation des fonds, tout en faisant preuve de solidarité envers les groupes les plus fragiles. Cette pandémie a montré que les mécanismes de protection sociale sont la meilleure garantie pour absorber les chocs socio-économiques d'une crise, et que l’éducation des enfants des pays dotés d'instruments de protection sociale solides, est moins affectée par ce type de crise.

4. Le GPE a lancé sa campagne de financement « Lève la main » avec l'ambition de lever au moins 5 milliards de dollars sur cinq ans pour continuer à transformer les systèmes éducatifs dans jusqu'à 90 pays et territoires à faible revenu. Pourquoi le financement complet du GPE est-il important pour la Belgique ?

J'espère vivement que le GPE atteindra l'objectif ambitieux qu'il s'est fixé. Ce serait une réussite pour tous et une preuve que, malgré un contexte difficile, nous restons capables de nous mobiliser pour une juste cause.

L'éducation doit être suffisamment financée pour jouer son rôle émancipateur. Tous les acteurs - y compris les donateurs, les pays partenaires, le secteur privé et les fondations - doivent agir dans la mesure de leurs moyens pour surmonter cette crise de l'éducation (qui est la plus grave de notre époque) et éviter que les progrès réalisés ces dernières années ne soient annihilés.

C'est aussi le meilleur moyen d'atteindre les Objectifs de développement durable, en particulier celui qui vise l'accès à une éducation de qualité inclusive et équitable pour tous. Je plaide également pour une augmentation du financement international de l'éducation à travers tous les instruments et partenariats possibles.

5. Quel.s souvenir.s gardez-vous de vos années passées à l'école ? Y a-t-il eu des moments ou des enseignants qui vous ont particulièrement marquée ?

L'école a joué un rôle important dans ma vie. J'ai perdu mes parents très jeune. Tout le monde sait à quel point les parents sont importants dans la façon dont les enfants vivent leur vie.

À l’école, j'ai appris à prendre ma vie en main. Mes professeurs m'ont mis au défi et m'ont appris à garder un esprit critique ouvert.

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Meryame Kitir lève la main pour soutenir la campagne de financement du GPE
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