La société civile appelle à une augmentation du financement intérieur de l’éducation
En prélude au sommet de la Communauté de développement de l'Afrique australe qui s'ouvre cette semaine, la société civile s'engage à encourager les dirigeants d'Afrique australe à faire appel pour un financement accru et soutenu de l'éducation.
14 août 2017 par Henry Malumo, Global Campaign for Education
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Lecture : 7 minutes
En prélude au sommet de la Communauté de développement de l'Afrique australe qui s'ouvre cette semaine, la société civile s'engage à encourager les dirigeants d'Afrique australe à faire appel pour un financement accru et soutenu de l'éducation. Crédit: Movimento de Educação Para Todos (MEPT)
En prélude au sommet de la Communauté de développement de l'Afrique australe qui s'ouvre cette semaine, la société civile s'engage à encourager les dirigeants d'Afrique australe à faire appel pour un financement accru et soutenu de l'éducation.

Les chefs d’État de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) se réuniront du 16 au 20 août 2017 en Afrique du Sud. La société civile tient à tirer parti de cette occasion pour s’engager dans des actions de solidarité pré-SADC et encourager les dirigeants d’Afrique australe à lancer, durant ce sommet, un appel à un financement accru et durable de l’éducation. Ces actions sont entreprises par les coalitions nationales de l’éducation en Afrique australe, coordonnées et soutenues par la Campagne mondiale pour l’éducation, en collaboration avec le Réseau africain de la campagne d’éducation pour tous (ANCEFA) et ActionAid International.

Le financement intérieur de l’éducation est essentiel

Le financement intérieur est de loin l’élément le plus critique des budgets nationaux de l’éducation : plus de 97 % des ressources allouées à l’éducation doivent provenir des budgets intérieurs des pays à faible revenu et de la tranche inférieure des pays à revenu intermédiaire eux-mêmes. Si le financement des bailleurs demeure important, des efforts doivent être faits pour encourager et soutenir les pays en développement partenaires, afin qu’ils puissent faire des annonces crédibles de contribution au financement de l’éducation.

L’appel à financer l’éducation est urgent. Dans le monde,264 millions d'enfants ne sont pas scolarisés, et plus de la moitié des enfants (près de 800 millions), n’auront pas acquis les compétences de base pour trouver un emploi décent, subvenir aux besoins de leur famille et contribuer à leur communauté une fois adultes.

Le financement de l’éducation demeure pourtant très insuffisant du fait de systèmes d’imposition trop faibles ou régressifs pour générer un revenu intérieur satisfaisant, du manque de priorité donnée à l’éducation dans les ressources intérieures, et de l’insuffisance du soutien des bailleurs et de la communauté internationale, la part de l’aide consacrée à l’éducation étant en déclin depuis une décennie.

Si plusieurs pays en développement, en particulier dans toute l’Afrique, ont fait des annonces de contribution impressionnantes au cours de la dernière campagne de reconstitution des ressources du GPE, nombreux sont ceux qui ne les ont pas concrétisées : certains ont stagné, et très peu ont progressé dans leurs capacités à augmenter leur budget de l’éducation1.

Le statu quo ne suffit pas

Un changement radical est nécessaire. Les bailleurs doivent reconnaître l’importance fondamentale de l’éducation pour parvenir à un développement durable et accorder ainsi au financement la priorité requise. Les pays en développement doivent allouer suffisamment de ressources pour parvenir à des systèmes éducatifs de qualité pour tous. L’ensemble des efforts internationaux et collaboratifs doit viser une justice fiscale, essentielle pour débloquer le financement de l’éducation, ainsi que d’autres services publics dans le monde.

Le prochain sommet de la SADC constitue une occasion importante pour les dirigeants d’Afrique australe de s’engager à augmenter ou maintenir leurs dépenses intérieures pour l’éducation à 20 % ou plus du budget national, une étape cruciale pour que les pays atteignent les objectifs mondiaux et continentaux en matière d’éducation. La société civile attend des dirigeants de la SADC qu’ils placent l’éducation – un objectif essentiel facteur de progrès – au centre de la réalisation des Objectifs de développement durable. Cet objectif est trop important pour être manqué.

Les militants en faveur de l’éducation d’Afrique australe se sont réunis pour rappeler aux dirigeants la nécessité de faire des annonces de contribution audacieuses et crédibles, de façon transparente et responsable, notamment lors de la campagne de reconstitution des ressources du GPE en 2018. De nombreux pays d’Afrique australe sont des partenaires du Partenariat mondial pour l’éducation. Le sommet de la SADC sera précédé d’un forum de la société civile, dont nous espérons qu’il portera ses fruits avec un communiqué portant sur le financement de l’éducation, qui pourra être délivré au sommet.

La campagne d’encouragement des dirigeants de la SADC à se prononcer pour un soutien de l’éducation par des engagements audacieux est en cours en Zambie, au Mozambique, au Zimbabwe, en Tanzanie, au Malawi et en Afrique du Sud, qui accueillera le commet de la SADC en 2017. Les coalitions nationales de l’éducation appelleront les dirigeants de la SADC à faire de l’éducation une priorité lors d’événements nationaux qui auront lieu d’ici le sommet. La coalition nationale de l’éducation du Mozambique, Movimento de Educação para Todos (MEPT), s’est déjà réunie avec les représentants politiques clés, événement au cours duquel deux élèves ont pu remettre une lettre type.

Il n’est pas exagéré de dire que le monde risque de rater l’Objectif de développement durable 4 (assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie) si les dirigeants n’opèrent pas un changement radical dans leur approche et leur engagement à financer l’éducation.

Le sommet de la SADC est une des occasions, pour la société civile, de rappeler leur engagement aux dirigeants et de les mobiliser pour les concrétiser.

1From Increasing Global Education Financing: Bold and Credible Pledges To Achieve Sustainable Change: A briefing for Developing Country Partners on the Replenishment of the Global Partnership for Education Global Campaign for Education, May 2017.

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Commentaires

Il s'agit d'un article très important. Il faut mobiliser les ressources pour les enfants des pays moin developés. Il y a beaucoup d'enfants en dehors école. Il faut travailler dans le sense de mobiliser tout le monde en faveur de ces enfants. Ce qu'on ne depense aujourd'hui on va le depense demain avec des problèmes sociaux. Les enfants sont l,avenir du monde s'on fait des investessements necessaires et surtout dans la petite enfance.
Merci...

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