Motiver les investissements dans l’avenir de l’Afrique

Sous les auspices de l'Éthiopie et du Malawi, l'Union africaine, avec le Partenariat mondial pour l'éducation et ONE Campaign, organisera le 27 janvier le premier dialogue de haut niveau des chefs d'État sur le financement de l'éducation en Afrique, intitulé : "Libérer les potentiels par l'éducation".

25 janvier 2018 par Victoria Egbetayo, GPE Secretariat
|
Lecture : 8 minutes
Une réunion au siège de l'Union africaine à Addis Abeba. Crédit: UN Photo/Eskinder Debebe
Une réunion au siège de l'Union africaine à Addis Abeba.

L’heure est presque venue ! Les pays en développement ont moins de 10 jours pour s’engager à augmenter le financement de l’éducation, afin que celui-ci représente au moins 20 % de leur budget national, lors de la Conférence du GPE, les 1er et 2 février. Co-animée par le Président Macky Sall du Sénégal et le Président Macron de France, la Conférence rassemblera des dirigeants mondiaux (pays donateurs et pays en développement) la semaine prochaine à Dakar.

La Conférence sera précédée du 30ème Sommet de l’Union africaine, au cours duquel se réunissent les dirigeants africains pour discuter des améliorations à apporter à la qualité et au financement de l’éducation sur le continent. Sous l’égide de l’Éthiopie et du Malawi, l’Union africaine, avec le Partenariat mondial pour l’éducation et ONE Campaign, organisera le premier dialogue de haut niveau entre Chefs d’État sur le financement de l’éducation en Afrique le 27 janvier, intitulé « Financer l’avenir de l’Afrique : libérer les potentiels grâce à l’éducation. ».

L’événement marquera le premier dialogue majeur sur la qualité et le financement de l’éducation sur le continent depuis l’événement mondial de haut niveau de la 72ème Assemblée générale des Nations unies sur le financement de l’avenir, en septembre dernier. Ce dialogue apportera une perspective régionale au traitement des difficultés rencontrées par l’éducation en Afrique.

Les difficultés les plus frappantes en matière d’éducation sont en Afrique

Nulle part la crise mondiale de l’éducation ne se fait plus durement ressentir qu'en Afrique. Avec plus de 40 pays africains soutenus par le GPE, le Sommet de l’UA est un moment crucial pour l’engagement politique, le dialogue sur les politiques et le plaidoyer sur l’état de la qualité de l’éducation et de l’apprentissage en Afrique.

Dans le monde, 264 millions d’enfants et de jeunes sont non scolarisés. L’Afrique subsaharienne reste la région la plus touchée par la non scolarisation, affichant les taux les plus élevés pour tout groupe d’âge, et 33 millions d’enfants non scolarisés. Ceci signifie que plus de la moitié de la jeunesse africaine est non scolarisée. Selon le « Rapport de données 2017 : des financements pour le siècle africain » de ONE Campaign, 10 des pays les plus durs dans le monde pour qu’une fille bénéficie d’une éducation sont situés en Afrique subsaharienne, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale affichant les taux d’inégalité des sexes les plus élevés au monde en matière d’éducation.

S’associer pour attirer l'attention sur la question urgente de l'augmentation du financement

Le GPE s’associe à l’UA et à ONE Campaign pour attirer de toute urgence l’attention sur la situation préoccupante de l’éducation en Afrique. Il s’agit de former un partenariat qui marque le point culminant du plaidoyer mondial et régional de haut niveau entrepris par le GPE afin d’attirer l’attention sur la crise de l’apprentissage et du financement à laquelle est confrontée l'éducation dans le monde.

Le GPE et ses partenaires invitent les dirigeants mondiaux à augmenter la qualité des investissements intérieurs et extérieurs dans l’éducation. Il s’agit par exemple d'exhorter les pays en développement à augmenter les dépenses allouées à l'éducation pour atteindre 20 % ou plus du budget national, ce qui fait partie intégrante du modèle de financement du GPE.

L’éducation est un des moyens les plus économiques de favoriser le développement économique, d'améliorer les compétences et les opportunités pour les jeunes hommes et femmes. Il est fondamental de réussir chaque aspect du développement africain, tel que présenté dans l’Agenda de l’UA 2063 et l'ensemble des 17 Objectifs de développement durable auxquels se sont engagés les dirigeants africains.

L’éducation stimulera la marche du continent vers le progrès économique, le développement social et la prospérité partagée. Mais pour y parvenir, nous devons trouvons les moyens d'éduquer, émanciper et employer des centaines de millions supplémentaires de filles, de garçons, de jeunes gens et de jeunes femmes. Si nous continuons au rythme actuel, avec un sous-investissement chronique, nous atteindrons ces buts 50 ans trop tard.

La politique de développement de l’Afrique doit faire des investissements dans l'éducation une priorité

La politique de développement de l’Afrique doit faire de l’éducation une priorité en tant que levier stratégique, en ancrant le développement dans la capacité de ses systèmes éducatifs à sortir des millions de personnes de la pauvreté. Cela permettra de renforcer les acquis scolaires et d'accélérer la qualité et le rythme du développement au sein de chaque nation.

Garantir un financement suffisant et une utilisation efficace de ce dernier sont essentiels pour libérer le potentiel de l’éducation. À cet égard, le financement intérieur est critique, étant de loin la source la plus importante de financement et une force motrice de l'éducation. Un financement accru pour l'éducation nécessitera également de mobiliser les dividendes de la croissance et d’élargir progressivement l'assiette fiscale.

L’éducation est un investissement, pas un fardeau

En écho au Président Macky Sall dans sa vidéo du GPE sur le financement intérieur, « l’éducation ne doit pas être considérée comme un fardeau social, mais comme l’un des meilleurs investissements pour l’avenir. » Et, selon les termes du Président Peter Mutharika du Malawi, une éducation de qualité est un « impératif moral ».

Les dirigeants africains prêtent leur voix en vue d’un repositionnement de l'éducation sur le continent pour en faire une priorité et la revitaliser. Mais il est nécessaire d’en faire davantage et de reconnaître la nécessité d’accroître les investissements dans l’éducation afin de développer les opportunités d’apprentissage et de bâtir des systèmes éducatifs solides, résilients et capables.

Le continent fait preuve d’un leadership et d’une volonté incroyables pour transformer les systèmes éducatifs. L’événement de samedi à Addis témoigne de cette volonté et de ce désir politiques. Mais il doit être associé à l’action, la réalisation et la responsabilité en matière de résultats. En tant que modèle du 21ème siècle pour le financement du développement, le GPE fait sa part afin de garantir que les pays africains atteignent leurs objectifs communs en matière d’éducation et de développement.

Lire aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas divulguée. Tous les champs sont requis

Le contenu de ce champ sera maintenu privé et ne sera pas affiché publiquement.

Texte brut

  • Global and entity tokens are replaced with their values. Explorer les jetons disponibles.
  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.