Reprise de l'éducation informelle après le tremblement de terre en Syrie
07 août 2023 par Secrétariat du GPE, et UNICEF Syria |
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Suite au tremblement de terre qui a frappé la Syrie en février 2023, le GPE et les partenaires de développement ont rapidement mobilisé des ressources pour permettre aux enfants de retourner à l'école.

Credit: UNICEF/UN0783252
« Le tremblement de terre a été terrible. Nous avons dû passer la nuit dans la rue. Je suis tellement contente que nous puissions reprendre les cours au centre. Mon rêve est d'étudier la médecine et de devenir médecin. »
Haneen
Élève de 17 ans

Le 6 février 2023, un tremblement de terre d'une magnitude de 7,8 a frappé le nord et l'ouest de la Syrie quelques heures après minuit, suivi par une puissante réplique dans la journée, ce qui a causé des dégâts considérables et des milliers de morts.

3,7 millions d'enfants vivent dans les régions de Syrie qui ont été touchées par le tremblement de terre. L'évaluation des besoins en matière de reconstruction après le séisme en Syrie révèle que les tremblements de terre ont causé des pertes et des dommages d'une valeur de 277 millions de dollars au secteur de l'éducation, avec 2 149 écoles touchées et plus de 96 000 enseignants affectés par l'interruption des cours.

Le 9 février 2023, dans le district de Jableh, dans le gouvernorat de Lattaquié, situé au nord-ouest de la Syrie, un enfant marche dans les décombres de bâtiments détruits par le tremblement de terre du 6 février. Crédit : UNICEF/UN0781628
Le 9 février 2023, dans le district de Jableh, dans le gouvernorat de Lattaquié, situé au nord-ouest de la Syrie, un enfant marche dans les décombres de bâtiments détruits par le tremblement de terre du 6 février.
Credit:
UNICEF/UN0781628

Le GPE, en concertation avec les partenaires techniques et financiers du secteur de l'éducation en Syrie, est immédiatement intervenu pour mobiliser des fonds, afin de répondre aux besoins urgents des enfants dans les zones touchées.

Une semaine plus tard, le GPE a annoncé l’octroi d’un financement de 3,75 millions de dollars pour soutenir des activités destinées notamment à mettre en place des espaces d'apprentissage temporaires, nettoyer et réparer des écoles endommagées, offrir des repas scolaires et fournir un soutien psychosocial.

De plus, 1,87 million de dollars du financement en cours (d’un montant de 25 millions de dollars) ont été réaffectés pour soutenir les interventions entreprises dans le domaine de l’éducation pour faire face au tremblement de terre.

Avec Save the Children et l'UNICEF en leur qualité de co-agents partenaires, les partenaires ont travaillé ensemble pour que les enfants puissent retourner à l'école le plus rapidement possible.

Au lendemain d'événements aussi tragiques, l'école est essentielle car elle donne aux enfants un sentiment de sécurité et de normalité. Aller à l'école peut également les protéger contre les risques de préjudice ou d'exploitation, leur offrir un espace sûr pour jouer et leur permettre d'accéder à des services de conseil et à d'autres services essentiels.

Credit: UNICEF/UN0783254
« Le tremblement de terre était effrayant. Ma mère nous a réveillés mes frères, mes sœurs et moi, et nous a emmenés chez notre voisin. J'étais terrifié. Je ne peux pas retourner dans ma maison car elle pourrait s'effondrer et nous tuer. »
Abdallah
Élève de 13 ans

Une semaine après le tremblement de terre, Abdallah âgé de 13 ans, a repris les cours dans un centre d'éducation informelle de Lattaquié destiné à aider les enfants handicapés. Ce n'est pas la première fois que sa scolarité est interrompue : lui et sa famille ont été déplacés d'Alep il y a dix ans à cause du conflit.

Abdallah se prépare à passer les examens de neuvième année. Le centre d'éducation informelle soutient les enfants pendant deux années de cours pour les préparer à passer les examens nationaux.

Le tremblement de terre a provoqué d’importantes fissures dans le bâtiment où se trouvait le centre. Grâce aux financements du GPE, le centre a pu rouvrir ses portes dans un autre endroit pour garantir que les enfants ne soient pas privés d’éducation.

Fin mars 2023, dans le cadre des interventions entreprises pour faire face au tremblement de terre, le soutien du GPE et ses partenaires avait déjà permis à plus de 130 000 enfants d’accéder à une éducation formelle ou non formelle, y compris l'apprentissage préscolaire, l'auto-apprentissage et les cours de rattrapage.

Après le tremblement de terre du 6 février 2023, des élèves reprennent les cours dans un centre d'éducation informelle destiné aux enfants en situation de handicap, le 13 février à Lattaquié, en Syrie. Crédit : UNICEF/UN0783253
Après le tremblement de terre du 6 février 2023, des élèves reprennent les cours dans un centre d'éducation informelle destiné aux enfants en situation de handicap, le 13 février à Lattaquié, en Syrie.
Credit:
UNICEF/UN0783253

« L'impact d'une catastrophe de cette ampleur sera ressenti pendant des années. Le GPE cherche à mobiliser jusqu'à 50 millions de dollars pour soutenir l'éducation en Syrie au cours des trois prochaines années, en collaboration avec les partenaires, afin que les enfants des zones touchées par le tremblement de terre puissent continuer à apprendre et garder espoir pour l'avenir. »

Laura Frigenti, Directrice générale du Partenariat mondial pour l'éducation

Le financement du GPE destiné aux interventions d'urgence pour faire face au tremblement de terre vient compléter les autres financements du GPE d’un montant de 25 millions de dollars mis en œuvre par l'UNICEF et Save the Children pour soutenir l'apprentissage de 95 000 enfants à risque à travers le pays.

En Syrie, les enfants continuent d’être confrontés à l'une des crises humanitaires les plus complexes au monde. L'aggravation de la crise économique, la poursuite des hostilités localisées après plus d'une décennie de conflit, les déplacements massifs de population et la dégradation des infrastructures publiques font que les deux tiers de la population ont besoin d'aide.

L'insécurité alimentaire, les sources d'eau aléatoires, les problèmes de sécurité et le taux d'abandon scolaire sont très élevés.

Bien que la Syrie ne soit pas un pays partenaire, elle a reçu des financements avec l'approbation exceptionnelle du Conseil d'administration du GPE. Le GPE continuera à tirer parti de la puissance du partenariat pour garantir que les enfants y obtiennent l'éducation dont ils ont besoin.

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