Mobiliser les parties prenantes africaines pour améliorer les résultats d’apprentissage

Le réseau TALENT rassemble 37 pays d’Afrique subsaharienne pour partager connaissances et expérience et trouver des solutions en vue d’améliorer la qualité de l’éducation proposée aux enfants.

24 juillet 2019 par Valérie Djioze-Gallet, UNESCO West Africa Regional Office
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Lecture : 6 minutes
Des délégués nationaux à l'atelier de développement des capacités régionales du réseau TALENT à Dar es Salaam en juillet 2018.
Des délégués nationaux à l'atelier de développement des capacités régionales du réseau TALENT à Dar es Salaam en juillet 2018
Credit: UNESCO Dar es Salaam

En juin 2016, le Groupe régional de coordination sur l’ODD 4-Education 2030 en Afrique de l’Ouest et du Centre a créé le Réseau des éducateurs pour la transformation de l’enseignement-apprentissage (TALENT), plateforme de coordination dédiée pour résoudre la crise de l’apprentissage.

Dirigé par le Bureau régional de l’UNESCO à Dakar, avec le soutien d’un Comité directeur constitué de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA), le Réseau africain de campagne pour l’éducation pour tous (ANCEFA), la Conférence des Ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (CONFEMEN), le Réseau pour l’Excellence dans l’enseignement supérieur en Afrique de l’Ouest (REESAO) et l’UNICEF, le réseau TALENT a pour objectif de partager les expériences, l’expertise et les connaissances relatives à des interventions efficaces en vue d’améliorer les acquis scolaires dans les pays d’Afrique subsaharienne, de renforcer les capacités des acteurs de l’éducation et d’élargir la base de connaissances portant sur les questions et les bonnes pratiques en matière d’enseignement et d’apprentissage dans la région.

Le réseau a identifié trois domaines d’action :

  • la promotion du dialogue sur l’enseignement et l’apprentissage
  • le partage des connaissances via une plateforme en ligne dédiée et des ateliers
  • la création d’un consensus et de plaidoyer politique entre les États membres et les acteurs régionaux du réseau en vue d’intégrer et d’aligner les thèmes prioritaires pour une réforme de la qualité.

Les quatre thèmes prioritaires du réseau

Au sein du cadre de suivi des indicateurs de la qualité de l’éducation de l’ODD 4, le réseau TALENT a quatre priorités :

  1. Assurer la formation initiale et continue des enseignants à tous les niveaux de l’éducation de base (préscolaire, primaire et premier cycle du secondaire)
  2. Doter les apprenants des compétences de base en lecture et compréhension écrite et orale, et mathématiques au cycle primaire et au premier cycle du secondaire
  3. Renforcer les systèmes nationaux d’évaluation des acquis scolaires des élèves
  4. Préparer les élèves à l’école primaire grâce à l’accès universel à une année d’enseignement préscolaire.

Depuis son lancement, le réseau a concentré ses activités sur les systèmes nationaux d’évaluation des acquis scolaires comme outil de soutien à une éducation de qualité, des normes professionnelles et des voies de carrière au sein de la profession d’enseignant, ainsi que sur l’enseignement et l’évaluation des compétences pour le 21ème siècle.

Des efforts de plaidoyer pour intégrer l'apprentissage dans l'agenda de l'éducation

Le réseau TALENT a publié son premier document de plaidoyer sur la crise de l’apprentissage en Afrique à l’occasion de la Journée mondiale des enseignants, le 5 octobre, appelant à l’action urgente de la part des gouvernements pour améliorer la qualité de l’apprentissage. Le document, présenté initialement en avril 2018 lors de la Conférence panafricaine de haut niveau sur l’éducation à Nairobi, appelle à une action urgente de la part des gouvernements pour améliorer la qualité de l’apprentissage grâce aux quatre priorités identifiées par le réseau.

Grâce à ses activités, le réseau TALENT renforce les synergies et le dialogue entre les acteurs de l’éducation engagés pour résoudre la crise de l’apprentissage.

Ses membres partagent leur expérience et expertise pour améliorer la cohérence et l’efficacité des réformes de l’éducation dans l’Afrique subsaharienne.

Renforcer les systèmes nationaux d’évaluation

En décembre 2017, le réseau TALENT a organisé son premier atelier sur les systèmes nationaux d’évaluation des acquis scolaires afin d’aider les pays de la région à examiner leur système d’évaluation au moyen du Cadre analytique SABER (Approche systémique pour de meilleurs résultats éducatifs) de la Banque mondiale dans le domaine de l’évaluation des élèves. Cet atelier a permis d’identifier le domaine dans lequel les pays d’Afrique subsaharienne veulent renforcer leur capacité et expertise.

Ses conclusions ont informé la conception du programme de renforcement des capacités, qui, avec un financement de l’Initiative d’évaluation au service des apprentissages (A4L) du Partenariat mondial pour l’éducation (PME), fournit aux cadres responsables du ministère des outils et des méthodes pour renforcer leur système d’évaluation et d’information, ainsi que pour guider les réformes en vue de la qualité de l’enseignement et de l’apprentissage.

Au sein du cadre de ce nouveau partenariat, le réseau a organisé, en juillet 2018, un atelier de renforcement des capacités à Dar-es-Salaam portant sur l’alignement entre les programmes scolaires, la formation des enseignants et les évaluations des acquis scolaires. L’atelier a réuni 18 pays de la région et a été suivi par un programme de formation en ligne hébergé sur la plateforme de l'Open University de Tanzanie.

Tout au long de la formation, les cadres responsables des pays participants ont entrepris une autoévaluation des liens entre les programmes scolaires, la formation des enseignants et les évaluations des acquis scolaires au niveau national. Les représentants des pays ont convenu que le dossier de l’alignement dans leur pays était largement à la traîne, voire complètement absent des débats politiques au niveau national.

Une coopération renouvelée entre les services chargés de ces trois éléments du système éducatif a été identifiée comme première étape du renforcement de la cohérence interne par la majorité des pays.

De manière plus concrète, les pays ont identifié, entre autres, les actions suivantes :

  • revoir du système d’évaluation actuel pour répondre aux objectifs du programme scolaire ;
  • optimiser les ressources existantes pour une bonne coordination des réformes ;
  • mettre un terme à la pratique indésirable de « l’enseignement en fonction des tests » ;
  • utiliser les données des évaluations pour combler les lacunes et améliorer les mauvaises pratiques.

En novembre 2018, le réseau a réuni 18 pays pour participer à la seconde activité de renforcement des capacités portant sur la diffusion, la communication et l’utilisation des évaluations à grand échelle. C’est un des sujets les plus pertinents pour les pays de la région, puisque 40 % d’entre eux ont participé à une évaluation transnationale à grande échelle et au moins la moitié ont organisé une évaluation nationale à grande échelle (Fiche d’information N° 26, Institut de la Statistique de l’UNESCO, 2016).

Au cours de cet événement de quatre jours, les participants ont travaillé sur la méthode de communication et de diffusion des résultats des évaluations, avec plusieurs activités pratiques sur la base du rapport du PASEC le plus récent. Les délégations nationales ont également initié le développement d’un plan détaillé d’utilisation des données des évaluations à grande échelle pour renforcer les politiques de l’éducation.

Les participants de l’atelier « Optimisation des évaluations pour tous » à Dakar en juillet 2018
Les participants de l’atelier « Optimisation des évaluations pour tous » à Dakar en juillet 2018.

Transformer l’enseignement et l’évaluation des compétences du 21ème siècle

En juin 2018, grâce à l’initiative Optimisation des évaluations pour tous (OAA), la Brookings Institution en partenariat avec le réseau TALENT et le PME, a lancé une étude sur l’évaluation des compétences du 21ème siècle. Celle-ci vise à identifier des outils et des items d’évaluation (tests nationaux ou en classe) pour ces compétences dans un échantillon d’écoles de neuf pays de la région (Tchad, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Gambie, Kenya, Lesotho, Mali, Sénégal et Zambie). Les résultats de cette étude seront publiés au cours du premier trimestre 2019.

Toujours sous les auspices du réseau et du PME, ainsi que de la direction technique de la Brookings Institution, trois pays (République démocratique du Congo, Gambie et Zambie) se sont réunis fin novembre 2018 pour lancer au cours de l’an prochain la seconde phase approfondie de cette initiative, qui sera axée sur le développement d’outils en vue d’évaluer des compétences transversales spécifiques.

Les délégations ont convenu de la composition de leurs équipes nationales de recherche, avec des experts des programmes scolaires, des évaluations et de la pédagogie, ainsi qu’au moins un enseignant. Cette seconde phase de l’initiative sera une approche collaborative entre trois pays.

Simultanément, elle étudiera comment chaque système éducatif national peut ouvrir au mieux la voie pour enseigner et évaluer les compétences du 21ème siècle en veillant à ce que les pays puissent répondre aux besoins d’enseignement et d’évaluation présentés dans leur propre programme scolaire.

Au cours de l’année 2019, organisera régulièrement des séances de partage de l’information, afin que tous les membres du réseau puissent bénéficier des conclusions de l’initiative OAA.

Par ailleurs, le réseau poursuivra son programme global de développement des capacités, de recherche et de partage des connaissances, soutenu par l’initiative A4L du PME, faisant ainsi une importante contribution au renforcement des systèmes d’évaluation des acquis scolaires de tous les pays d’Afrique subsaharienne.

Pour en savoir plus, veuillez contacter Valérie Djioze-Gallet (v.djioze@unesco.org), Coordinatrice du réseau TALENT et Spécialiste des programmes au Bureau régional de l’UNESCO à Dakar.

Les États membres du réseau TALENT sont les suivants : Angola, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, République centrafricaine, Tchad, Comores, Côte d’Ivoire, République démocratique du Congo, Guinée équatoriale, Éthiopie, Gabon, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Kenya, Lesotho, Libéria, Malawi, Mali, Mozambique, Niger, Nigéria, République du Congo, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudans du Sud, Afrique du Sud, Tanzanie, Togo, Ouganda, Zambie, Zimbabwe. Enfin, tous les pays partenaires du GPE sont éligibles pour participer aux activités du réseau.

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