Lettre ouverte au gouvernement indonésien en prélude à la 4e Réunion des ministres des Finances du G20

Cher (e) s ministres,

Objet : Maintenir l’éducation au rang des priorités du G20

Nous vous adressons nos félicitations pour avoir accepté la responsabilité d’assumer la présidence du G20 en 2022. Nous félicitons le gouvernement indonésien pour avoir galvanisé le leadership mondial et la coopération pour assurer une reprise durable, inclusive et adaptative post-COVID-19.

À l'heure où le monde se tourne vers le G20 pour une action globale dans ce sens, la crise de l'éducation ne doit pas être oubliée. Le G20 a une forte influence sur la politique financière mondiale et les organisations soussignées vous demandent de veiller à ce que le financement de l'éducation soit inclus dans la Déclaration des dirigeants du G20 de cette année, afin que nous puissions bâtir un avenir meilleur pour tous.

Les bouleversements de l'économie à l’échelle mondiale entraînent une baisse ou une stagnation des investissements dans l’aide au développement et des réductions du financement national de l'éducation. Le G20 peut et doit jouer un rôle rassembleur essentiel dans les pays à revenu élevé, intermédiaire et faible pour accélérer la reprise dans le secteur de l'éducation à l’échelle mondiale, notamment en protégeant les financements essentiels. Pourtant, nous craignons que l'éducation, en particulier l'éducation des filles, ne soit négligée et pas considérée comme solution essentielle pour atteindre les ambitions plus larges du G20.

La crise de l’éducation est la plus importante et la plus ancienne des crises et aucun signe d'apaisement ne sera perceptible sans une action urgente. Comme vous le savez trop bien de l'impact de la pandémie sur vos propres systèmes éducatifs, l'éducation fait face à d’importants défis, des défis aggravés par le changement climatique, les conflits, l'insécurité énergétique et alimentaire, la pauvreté sous-jacente et les déplacements qui en découlent. À l’heure actuelle, on dénombre plus de 222 millions d'enfants vivant dans des contextes où l'éducation est à risque.

L’impératif d’assurer à chaque enfant de jouir de son droit d’être scolarisé et d’apprendre est à la fois juridique, moral, économique et social. Investir dans des systèmes éducatifs résilients, inclusifs et favorisant une transformation sensible au genre - du préscolaire à l'éducation des adultes - est essentiel pour accélérer la reprise post COVID-19, renforcer le capital et le développement humain. De plus, il a été prouvé que cela jette les bases d'une prospérité partagée et d'une croissance durable. Mais, cela ne se produira pas par hasard. Ce doit être un choix conscient que les dirigeants du G20 font aujourd'hui.

Par conséquent, exploiter l'élan du Sommet des Nations Unies pour la transformation de l'éducation ; l'Appel à l'action sur le financement de l'éducation ; rappelant la Déclaration des chefs d’État sur le financement national de l’éducation, la Déclaration de Paris - Communiqué ministériel sur la transformation de l'éducation et son financement ; la 7e Conférence internationale sur l'éducation des adultes (CONFINTEA VII) Cadre d'action de Marrakech ; et s'appuyant sur un précédent d'engagement du G20 en faveur de l'éducation dans le monde depuis 2017, les soussignés appellent les dirigeants du G20 à soutenir les programmes énoncés dans ces appels à l'action et à faire une référence explicite à la priorisation, à la protection et à l'augmentation du financement de l'éducation (à la fois l'aide publique au développement et les budgets nationaux) dans le cadre de la Déclaration des dirigeants, en veillant notamment à ce que les fonds et initiatives à l’échelle mondiale soient entièrement financés.

Notre monde a besoin de jeunes et d'adultes qualifiés - les futurs ingénieurs, penseurs, agriculteurs, médecins, innovateurs, entrepreneurs - pour faire face aux menaces qui pèsent sur notre existence commune, qu'elles soient liées aux conflits, au climat, aux déplacements forcés ou à la santé. Si nous ne transformons pas l'éducation aujourd'hui, ne protégeons pas le financement de l'éducation et ne nous engageons pas dans des actions transformatrices, notamment en préservant le droit à l'éducation, nous serons confrontés à des défis toujours plus nombreux dans l’avenir.

Nous espérons sincèrement que, alors que l'Indonésie fait avancer ses priorités dans le cadre des prochaines négociations du G20, nous pourrons compter sur votre soutien pour aider à défendre le droit de tous à une éducation de qualité.

Avec espoir et gratitude,

SIGNATAIRES

Ministres de l'Éducation et autres représentants siégeant au Conseil d'administration du Partenariat mondial pour l'éducation

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