Riposte à la COVID-19

Allocation : 11 millions $ US

Années : 2020-2021

Agent partenaire : AFD/UNICEF

Document clé : Requête de financement et document de programme

Le financement COVID-19 de 11 millions de dollars vise à :

  • renforcer la résilience du système éducatif et sa coordination avec le budget national à travers le mécanisme de financement commun du secteur, tout en répondant de manière efficace aux besoins immédiats ;
  • soutenir l'apprentissage à distance par la radio, complété par la distribution de supports imprimés aux populations les plus marginalisées ;
  • soutenir les établissements proposant des cours de rattrapage ou un enseignement alternatif pendant cette période de fermeture des écoles ;
  • soutenir la réouverture des écoles en toute sécurité à travers des interventions d'hygiène et salubrité ;
  • soutenir l'éducation des enfants réfugiés ou déplacés à travers la distribution de postes radios et de repas ;
  • soutenir l'éducation des filles en éliminant les obstacles à l'apprentissage auxquels elles sont confrontées, à travers des campagnes de rentrée scolaire et la distribution de kits d'hygiène menstruelle pour la nouvelle année scolaire.

Le programme est soutenu par deux agents partenaires aux fonctions complémentaires. Il s'agit de l'Agence Française de Développement et de l'UNICEF.

Fin mars 2020, le bureau de l'UNICEF au Niger a également reçu un financement du GPE de 70 000 $ US destiné à aider le ministère de l'Éducation à planifier sa riposte à la pandémie de coronavirus (COVID-19).

L'éducation au Niger

Le gouvernement se concentre sur l'amélioration des performances à long terme du secteur de l'éducation à travers plusieurs grandes réformes.

Le secteur de l'éducation au Niger est confronté à différents défis qui affectent les progrès déjà réalisés. La couverture de l'éducation primaire universelle et l'achèvement du primaire sont entravés par une forte croissance de la population, un faible taux de scolarisation et un taux d'abandons élevé.

Les taux d’accès et d'achèvement sont encore moins bons au sein des groupes vulnérables, notamment les filles dans les zones rurales, les enfants de nomades et les enfants handicapés. Les chocs climatiques fréquents affectent également le secteur de l'éducation au Niger.

Le Plan sectoriel de l'éducation et de la formation pour la période 2014-2024 réaffirme l'engagement du gouvernement à faire de l'éducation et de la formation une priorité.

Le plan présente une série de priorités, notamment :

  1. Améliorer la qualité de l'éducation de base en introduisant l’instruction en langue maternelle dans les classes des cycles inférieurs, une meilleure supervision pédagogique et une amélioration de la fourniture en matériels d'enseignement et d'apprentissage.
  2. Poursuivre le recrutement d'enseignants contractuels payés par l'État et réduire la dépendance aux enseignants fonctionnaires.
  3. Mettre en place une nouvelle stratégie de recrutement et de redéploiement, afin de redéployer des enseignants dans les zones rurales.
  4. Développer des programmes d'incitation pour encourager la scolarisation des filles et leur rétention dans le système scolaire.
  5. Étendre la couverture préscolaire à travers des structures communautaires et la construction de salles de classe, en particulier dans les zones rurales.
  6. Mettre en œuvre un programme de construction d'écoles pour répondre de manière adéquate à la pression démographique.
  7. Améliorer l'environnement d'apprentissage à travers la révision des programmes, la diminution du ratio élèves/enseignant et la production de matériel adapté au contexte.
  8. Créer un environnement favorisant les conditions nécessaires pour améliorer la pertinence de l'enseignement supérieur et former un capital humain qualifié grâce à divers programmes impliquant le perfectionnement des enseignants, le renforcement de la recherche scientifique et l'expansion des offres d'enseignement supérieur.
  9. Mettre en place un programme d'alphabétisation et d'éducation non formelle pour atteindre ceux qui n’ont jamais été scolarisés ou bien ceux qui ont abandonné l’école.

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Dernier financement

Dans la classe de CE2 de l'école Patti, près de Makalondi, dans la région de Tilaberri au Niger, quatre filles peules sont serrées autour d'un seul manuel.
Dans la classe de CE2 de l'école de Patti, près de Makalondi, dans la région de Tilaberri au Niger, ces quatre jeunes peules se partagent un manuel. Malheureusement, elles n'arrivent pas à bien lire les mots. Bien qu'on comprenne que les résultats scolaires soient affectés lorsque les élèves doivent partager un manuel, il ne s'agit pas ici d'un problème de manuel, mais plutôt d'un problème de langue.
Dans le cadre du programme scolaire du primaire, les élèves apprennent en français avec des enseignants qui ne parlent que le français, et pas les langues locales.
Il existe 10 groupes ethniques au Niger, s'exprimant dans 10 langues locales différentes. Dans le cadre du programme scolaire du primaire, les élèves apprennent en français avec des enseignants qui ne parlent que le français, et pas les langues locales.
Le Niger a l'un des taux d'alphabétisation les plus bas au monde.
Le Niger a l'un des taux d'alphabétisation les plus bas au monde. Avec le soutien du GPE, le Ministère de l'éducation du Niger pilote un nouveau programme dans 500 écoles et trois régions du pays, dont Niamey, la capitale. Le programme utilise presqu'exclusivement la langue locale dans les classes de premières années et introduit progressivement le français sur les six années d'école primaire.
Kadidia N'Diaye est enseignante au CP à l'école Madina III, l'une des 500 écoles pilotes.
Kadidia N'Diaye est enseignante au CP à l'école Madina III, l'une des 500 écoles pilotes. Elle enseigne depuis 19 ans et, excepté durant les 2 dernières années, elle utilisait le programme francophone traditionnel : « C'était très difficile d'enseigner avec le système traditionnel », dit-elle. « Le nouveau programme rend l'enseignement beaucoup plus facile. »
Le nouveau programme et les manuels qui l'accompagnent sont plus pertinents pour les élèves qui les utilisent
Le nouveau programme et les manuels qui l'accompagnent sont plus pertinents pour les élèves qui les utilisent : « Avant, la plupart des situations présentées dans les manuels n'étaient adaptées à notre environnement », affirme Kadidia. « Désormais, les livres présentent des choses que les enfants voient tous les jours, comme les marchés ou la leçon que nous faisons aujourd'hui, sur la forge. »
Un des élèves de Kadidia s'entraînant à lire des mots du lexique de la forge.
Un des élèves de Kadidia s'entraînant à lire des mots du lexique de la forge. « Aujourd'hui, j'ai vendu des articles et des clients sont venus m'en acheter d'autres », explique Faysel Sumeila, 7 ans. « J'ai appris les mots 'râteau' en Zarma et 'pelle'. Je ne les connaissais pas, mais aujourd'hui je les ai appris. »
Après avoir écouté plusieurs élèves au tableau, le reste de la classe s'entraîne à écrire les mots tirés de l'histoire de la boutique du forgeron.
Après avoir écouté plusieurs élèves au tableau, le reste de la classe s'entraîne à écrire les mots tirés de l'histoire de la boutique du forgeron. « Parce que c'est pertinent et dans la langue locale, les élèves comprennent beaucoup plus facilement. En plus, je peux utiliser la formation que j'ai reçue pour créer des récits similaires et rendre l'apprentissage amusant », explique Kadidia.
C'est plus facile pour moi en tant qu'enseignante parce que je peux facilement transmettre les connaissances aux élèves.
« C'est plus facile pour moi en tant qu'enseignante parce que je peux facilement transmettre les connaissances aux élèves. Et c'est plus facile pour les élèves parce qu'ils reçoivent tout dans leur propre langue. Ils peuvent s'exprimer librement et comprendre ce dont on parle. Pour moi, la plus grande différence est que, dès la première année, les enfants savent lire, facilement et sans problème », explique Kadidia.
Les résultats sont déjà impressionnants.
Les résultats sont déjà impressionnants. Des études comparant les résultats des élèves dans les écoles traditionnelles (francophones), les écoles franco-arabes et les écoles bilingues (où les élèves apprennent dans leur langue maternelle et en français) ont révélé que les écoles bilingues obtenaient de meilleurs résultats que les écoles traditionnelles.
Namata Roukeyetou, directrice de l'école de Madina III, a bien compris les avantages du nouveau programme.
Namata Roukeyetou, directrice de l'école de Madina III, a bien compris les avantages du nouveau programme. « Depuis le début de la réforme il y a 2 ans, le niveau de compréhension des élèves s'est beaucoup amélioré » , explique-t-elle. « Les élèves sont plus confiants, plus ouverts et s'expriment beaucoup plus couramment, même lorsqu'ils parlent en français. »
Objectif de développement: réduire le nombre d'enfants non scolarisés et les nombreuses disparités, notamment en matière de scolarisation des enfants d'une région à l'autre.
Allocation: 85 100 034 $US
Années: 2020-2024
Agent partenaire: AFD
Utilisation: 39 962 281 $US

Le financement de 77,3 millions d'euros contribuera à la mise en œuvre du plan sectoriel de l'éducation à travers le Fonds commun du secteur de l'éducation (FCSE), qui est un fonds commun multi-bailleurs qui octroie des financements d'aides aux budgets ou apporte un appui budgétaire circonscrit. Cette modalité représente un changement significatif par rapport à la modalité précédente, qui n'était pas alignée sur les systèmes nationaux.

Le FCSE suit les priorités du plan sectoriel de l'éducation, qui est aligné sur le cadre de planification opérationnelle et de rapport annuel du gouvernement et des ministères en charge de l'éducation, ainsi que sur les systèmes de gestion des finances publiques du pays.

Le financement du GPE est constitué d’une part fixe de 54,11 millions d’euros et d’une part variable de 23,19 millions d’euros, liée aux résultats.

Le programme a trois objectifs principaux :

  1. Réduire les disparités régionales en matière d'accès et d'achèvement de l'éducation de base grâce à une meilleure prise en compte des différences régionales et locales pour mieux lutter contre les inégalités en matière d'accès à l'éducation et de résultats de l'apprentissage, touchant notamment les filles et les populations rurales. Cela implique de cibler les améliorations dans les régions à la traîne, d'approfondir la décentralisation et la déconcentration, de mieux allouer les ressources pour améliorer la prestation des services, une plus grande efficacité des dépenses publiques et des améliorations ciblées pour l'apprentissage dans les premières années du primaire.
  2. Améliorer les résultats d'apprentissage, en mettant l'accent sur la langue et la lecture pendant les trois premières années du primaire, puis le français et les mathématiques au niveau 6. Cela vise à accroître l'efficacité et à justifier les affectations des enseignants, en s'attaquant aux problèmes liés à leur déploiement et leur répartition inégale sur le territoire, dans le but de réduire les inégalités, notamment entre les zones urbaines et rurales.
  3. Renforcer les capacités du gouvernement, notamment celles des acteurs locaux, pour une meilleure gouvernance du système éducatif, notamment en ce qui concerne la gestion du personnel. Cela vise à renforcer la gouvernance et l'administration, en particulier à travers une meilleure allocation des ressources sur la base des données factuelles et des besoins, la coordination et la transparence de toutes les ressources (budget national et aide extérieure) et une amélioration de la qualité des dépenses publiques en vue d'obtenir des résultats.

Description du financement accéléré

Le programme ayant bénéficié d’un financement accéléré de 17 millions de dollars US cible les élèves de 6 à 15 ans. Il répond aux besoins urgents résultant des multiples crises qui ont eu un impact sur le secteur de l'éducation et apporte un appui au redressement du système éducatif conformément au Plan de transition du secteur de l'Éducation et de la Formation (PTSEF), tout en renforçant sa résilience aux crises récurrentes auquel le pays fait face.

Un nouvel outil d’évaluation a permis d'identifier les communes les plus vulnérables qui devraient bénéficier des financements dans les régions d’Agadez, Diffa, Dosso, Maradi, Niamey, Tahoua, Tillaberi et Zinder. 6 615 écoles accueillant environ 750 000 élèves sont ciblées, ce qui représente environ 28 % des élèves du primaire.

Le programme comprend 3 volets :

  1. Soutenir la préparation et la riposte aux crises en élaborant des plans de préparation et de gestion des crises au niveau des écoles tout en fournissant aux écoles des zones les plus vulnérables des ressources pour faire face aux crises.
  2. Accompagner les élèves et leurs familles pour assurer leur maintien à l'école et la continuité de l'éducation, afin de limiter les risques d'abandons scolaires, notamment chez les filles, dans les communes les plus vulnérables à travers :
    • La mise en œuvre d’un programme d'alimentation scolaire avec l’appui de l'UNICEF et du PAM pour soutenir les écoles dans les zones les plus touchées par l'insécurité alimentaire
    • La distribution de moustiquaires imprégnées d'insecticide
    • La distribution, aux jeunes filles, de kits (constitués de fournitures scolaires, d’uniformes, de produits pour l'hygiène menstruelle, etc.) et la mise en place d'un système de tutorat pour encourager la poursuite des études.
  3. Apporter un appui aux établissements d'enseignement pour assurer la qualité de l'enseignement et de l’apprentissage en temps de crise et à la production de données et d’informations nécessaires pour mieux définir, orienter et coordonner la riposte à travers :
    • La formation de 5 000 enseignants à la gestion de salles de classes multigrades avec des ressources didactiques et pédagogiques appropriées.
    • La mise de kits d'urgence à la disposition des écoles.
    • La conception et la mise en œuvre d'un mécanisme d'alerte précoce et de suivi de la situation des écoles.
    • La réalisation d'une enquête sur la perception communautaire, afin d’évaluer l'effet des actions mises en œuvre dans le cadre du programme et contribuer au dialogue politique.

Financements

Tous les montants sont en dollars américains.

Type de financement Années Allocations Utilisation Agent partenaire  
Financement accéléré 2021-2023 17 020 000 6 865 533 AFD, UNICEF  
COVID-19 2020-2022 11 000 000 8 864 664 AFD, UNICEF  
Mise en œuvre d'un programme 2020-2024 85 100 034 39 962 281 AFD  
2014-2019 80 046 125 80 046 125 WB Rapport d’achèvement
2009-2012 7 515 736 7 515 736 WB Rapport d'achèvement
2005-2008 8 000 000 8 000 000 WB  
2004-2005 5 000 000 5 000 000 WB  
Préparation d'un plan sectoriel 2018-2019 482 007 482 007 UNICEF  
2013 238 568 238 568 UNICEF  
Préparation d'un programme 2019-2020 242 347 242 347 AFD  
2013 123 927 123 927 WB  
  Total 214 768 744 157 341 188    
Dernière mise à jour : 17 mars 2023

* Ce financement a été approuvé en euros, pour un montant de 77,3 millions d'euros.

Dans le cadre de ses investissements pour soutenir les efforts de plaidoyer et de responsabilité sociale des organisations de la société civile, l’Éducation à voix haute du GPE soutient :

  • la Coalition nigérienne des Associations, Syndicats et ONG de la Campagne EPT (ASO-EPT Niger) sur la période 2019-2021. Cette aide s'appuie sur les 11 ans de soutien du Fonds de la société civile pour l'éducation (FSCE) aux coalitions nationales de l'éducation, pour leur engagement dans le dialogue sur les politiques sectorielles de l'éducation ;
  • l’ONG Girls Not Bride dans ses efforts pour mobiliser une alliance de plaidoyer dans plusieurs pays partenaires, dont le Niger, sur la période 2021-2023.

Le GPE avait également accordé à la Coalition nigérienne des Associations, Syndicats et ONG de la Campagne EPT (ASO-EPT Niger) un financement du FSCE pour soutenir son engagement dans le dialogue sur les politiques sectorielles et renforcer la prise en compte des voix des citoyens dans les programmes de réformes du secteur visant à garantir une éducation de qualité, équitable et mieux financée.

Dernière mise à jour 10 septembre 2021